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Gérard Barba se dévoile

Par Arnaud Beurdeley
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    Gérard Barba se dévoile
Publié le Mis à jour
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Depuis plusieurs semaines, son nom alimente les gazettes et fait fantasmer la Rade. Pour la première fois depuis le début des négociations avec Mourad Boudjellal dans le but de racheter le RCT, Gérard Barba a accepté (timidement) de se dévoiler et de livrer quelques éclairages sur ses intentions futures.

Parlez de lui, ce n’est pas son truc. Gérard Barba, ce sont les autres qui en parlent le mieux. L’homme est discret, probablement pudique, mais il tenait à mettre fin aux propos souvent délirants qui couraient sur son compte. Costard sombre, cravate bleu marine, une pochette en soie teintée d’orangée, ce français de 52 ans ressemble à tous ces hommes d’affaires qui fréquentent les grands hôtel. Lui, c’est au Meurice, un des grands palaces parisiens, qu’il reçoit, flanqué de sa garde rapprochée. Avec lui, Benoist Lombard, qu’il qualifie « d’architecte du projet de reprise » et Lucien Simon « qui dirigera le club au quotidien ». Cafés et eau plate sur la table, jusqu’au moment où la responsable des lieux l’aperçoit. «Monsieur Barba, ça fait plaisir de vous voir. » Une gène très légèrement perceptible s’immisce. Il accepte timidement la bouteille de champagne offerte par la direction. S’empresse de la partager. Mais, sa vie, son œuvre, il ne les dévoile pas facilement. Certains sujets essuient une fin de non-recevoir. En vrac, il évoque ses parents andalous, immigrés en France, sa naissance en banlieue parisienne. Son rapport au rugby, ses souvenirs de Tournoi des 5 Nations suivis à l’adolescence devant son poste de télévision. Et puis, il confesse avoir fait fortune dans le secteur d’activité du transport et de la logistique. « Vous trouverez tout ce qu’il vous faut sur internet », dit-il modestement. Simplement raconte-t-il en fin d’entretien une anecdote sur ses débuts professionnels. « Eurosport, c’était une de mes premières aventures. Je m’occupais de transporter les vidéos cassettes des tournoi de tennis ATP. À l’époque, les faisceaux étaient tellement chers, qu’on envoyait des jeunes de moins de 25 ans – pour payer l’avion moins cher – en Australie récupérer les cassettes et les ramener à Cognac-jay pour les diffuser. » Il avait alors « 23, 24 ans » se souvient-il. « Mais, Gérard est un homme d’affaire avec une réussite professionnelle assez éclatante, reprend Benoist Lombard, patron de Witam « Multi Family Office » en charge des affaires de Barba. Il est sorti de son business premier en 2009 qui l’a amené à disposer d’une fortune suffisante pour être un homme libre. Depuis, il se consacre à ce qu’il aime. Et il aime le RCT. » En clair, celui qui est résident américain depuis près de vingt ans (New-York, Miami et prochainement Los Angeles où son fils est à l’université), a vendu en 2009 sa société « Marken », au sein de laquelle, il était associé à Bruce Craig, actuel président et propriétaire du club anglais de Bath, pour un montant estimé à l’époque à près de 1,5 milliards d’euros. Depuis, il profite. « Comme tous les enfants un peu frustrés petit, j’aime bien me faire plaisir. » Il traverse le désert, pilote des « engins improbables », mais surtout des avions, se lance dans l’industrie du cinéma avec plus ou moins de réussite. Et observe le monde des affaires, prêt à saisir une opportunité. « Je regarde ce qui se passe, je suis en phase d’analyse quant à d’éventuels rachats d’entités susceptibles de m’intéresser. » Et le RCT, ça intéresse Gérard Barba. « Pour moi, depuis toujours, c’était clair dans ma tête. Si je devais faire quelque chose un jour dans le sport, notamment dans le rugby, c’était forcément à Toulon. Il n’y a pas trente mille clubs possibles. J’ai eu la chance d’aller quelques fois au stade. Il y a un vrai public, un engouement, une passion. Et une identité très forte. C’est ce que je recherche.»

« À nous de convaincre »

Alors, quand Lucien Simon, ancien président d’Aix-en-Provence et ancien membre du comité directeur de la LNR, a pris son téléphone pour lui parler des envies de Mourad Boudjellal de passer la main, Gérard Barba n’a pas hésité. « Le lendemain, j’ai pris l’avion pour la France, dit-il. Mais nous avions déjà discuté il y a quatre ans lors d’une rencontre par l’intermédiaire d’un ami commun (Bruce Craig, N.D.L.R.). Au cours de cette soirée, j’avais fini par demander à Lucien si il n’y avait pas un truc à faire dans le rugby en France. Il m’avait répondu: « Pourquoi pas ? » Entre-temps, nous avons toujours beaucoup échangé. Je n’ai donc pas été surpris par son coup de téléphone. » Depuis, les négociations ont avancé. La vente semble se préciser. « Je n’aurais pas accepté de vous rencontrer si l’affaire n’était pas sérieuse, rétorque Barba. évidemment, 100 % des deals ne se font pas. À nous de convaincre que nous portons le projet le plus utile au RCT. » Et ce dernier, en homme avisé du monde des affaires de conclure : « De toute façon, il est bien évident que c’est Mourad (Boudjellal) qui sifflera la fin de la partie. »

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