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Fernandez : « Je vivais encore chez mes parents »

Par Léo Faure
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    Fernandez : « Je vivais encore chez mes parents »
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Débarqué il y a dix-huit mois en France, Patricio Fernandez avait tourné le dos à son pays et sa sélection. Il est désormais un visage connu du Top 14 et un de ses plus beaux talents. Un jeune homme (22 ans) qui assume ses choix. Sans trembler.

Le derby du Massif central, quand on est Argentin, qu’est-ce que cela peut bien évoquer ?

Je connais l’histoire de ce match et le contexte des derbys en général. Je suis de Rosario et chez nous, il y a le derby entre mon club et celui de Juan Imhoff : le Jockey Club contre le Duendes Rugby Club. C’est une grosse rivalité, le match que les supporters attendent et ça peut être un peu chaud. Mais je ne suis pas quelqu’un qui se formalise beaucoup de ce genre de choses. Franchement, au final, c’est un match comme les autres quand on est sur le terrain. Je vais jouer un match de rugby, je vais en profiter à fond et prendre du plaisir. Je m’impatiente déjà. Comme à chaque fois, en fait. Même si je sais que ce sera un match extrêmement difficile, comme toujours à Brive. J’avais eu l’opportunité de jouer ce match l’an dernier, déjà. C’est un « clàsico » et on en retrouve tous les ingrédients : beaucoup de contacts, du combat et beaucoup de pression.

 

Il y a un an, à Brive, vous étiez titulaire pour la première fois depuis votre arrivée à Clermont. En quoi êtes-vous aujourd’hui un joueur différent ?

Je suis surtout plus mature et plus en confiance. La confiance en moi mais aussi celle de mes coachs et de mes coéquipiers, que je pense avoir gagnée aujourd’hui. J’avais besoin d’accumuler du temps de jeu et cette confiance me fait me sentir bien dans mon rugby. J’ai l’impression de pouvoir plus peser sur le jeu de mon équipe et sur le rythme du match. J’imagine que c’est ce qui a le plus changé.

 

Comment s’était passée votre adaptation à la vie française ?

ça n’a pas été facile. C’était un changement immense pour moi. Je n’avais jamais joué dans un club professionnel avant d’arriver ici. Alors débarquer dans un club de ce calibre, vous imaginez le changement ? Cela m’a pris du temps pour en prendre la mesure et comprendre toutes les exigences. J’ai dû apprendre à m’entraîner tous les jours et parfois plusieurs fois par jour. Il m’a aussi fallu m’adapter à la vie française. Les gens sont adorables avec moi, mais je n’avais jamais vécu seul. À Rosario, je vivais encore chez mes parents. Nous étions cinq à la maison. Là, je me suis retrouvé tout seul chez moi, dans un pays étranger. C’est un changement immense et il m’a fallu du temps pour m’adapter à ce nouveau quotidien.

 

Vous êtes un attaquant, dans un championnat de haut niveau mais plutôt axé sur le physique. Est-ce un problème ?

Oui, c’est un championnat physique mais je ne m’en fais pas une montagne. Je m’entraîne chaque jour pour m’élever à ce niveau et pouvoir rivaliser, physiquement. Après, cela reste du rugby. Je ne vais pas transformer mon jeu. Surtout, on ne me le demande pas. Ici, à Clermont, on m’encourage à jouer un rugby offensif. Ce n’est donc pas un critère rédhibitoire pour moi.

 

Cette saison, le club a choisi de ne pas prendre de remplaçant à Brock James. Une belle marque de confiance vous concernant…

C’est ce que je disais au début : je sens la confiance que le club met en moi. J’en avais parlé avec les dirigeants et aussi le staff, l’an dernier. Je voulais savoir s’ils comptaient prendre un troisième ouvreur et quelle place ils voyaient, pour moi, dans l’effectif. Ils m’ont très vite dit qu’ils me faisaient confiance et qu’ils voulaient me dégager du temps de jeu. C’est ce qu’il se passe et j’en suis extrêmement heureux. Je veux leur rendre sur le terrain.

 

Votre arrivée à Clermont avait surpris tout le monde, en France mais aussi en Argentine où vous êtes un des plus grands espoirs : pourquoi ce choix ?

Je crois que j’avais besoin d’essayer quelque chose de différent. Mon souhait de base, c’était de progresser le plus possible. J’ai fait ce pari d’intégrer un club professionnel en Europe. Ce fut une décision extrêmement difficile à prendre, comme je l’expliquais, parce qu’elle impliquait énormément de changements dans ma vie. Mais aujourd’hui, je ne la regrette absolument pas. Je suis bien en France, j’en profite.

 

Progresser n’était-ce pas possible avec les Jaguares en Super Rugby ?

Je ne saurais pas répondre, simplement parce que je n’ai jamais joué avec les Jaguares. Ce niveau, je ne l’ai jamais expérimenté. Je regarde le Super Rugby à la télé, je vois que le jeu pratiqué y est de grande qualité, physique mais surtout très dynamique. J’imagine que c’est enrichissant mais je ne me pose pas la question. Je suis bien ici.

 

Il se dit que votre départ en France est aussi dû à vos mauvaises relations avec l’UAR, la Fédération argentine…

Non, c’est faux. L’an dernier, ils m’ont contacté pour connaître ma situation en France et connaître ma volonté pour la suite. Ils auraient aimé me faire revenir et j’avais alors le choix. J’ai de nouveau fait celui de la France et de prolonger avec Clermont. Depuis, je n’ai plus vraiment de contacts.

 

Vous avez prolongé à Clermont jusqu’en 2018, soit un an avant la Coupe du monde : imaginez-vous rater un tel événement ?

 

Pour l’instant, je suis bien ici. Je ne me pose pas encore la question. Le club me fait confiance et je veux lui montrer qu’il ne s’est pas trompé. J’assume le choix que j’ai fait de venir ici, même si cela me coupe des Pumas. Pour la suite, je ne peux pas vous dire. C’est encore loin. Je prendrai le temps d’y réfléchir le moment venu. 

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