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Tameifuna : « Cours Juan, je suis derrière ! »

Par Marc Duzan
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    Tameifuna : « Cours Juan, je suis derrière ! »
Publié le Mis à jour
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Victorieux à Bayonne grâce à un essai sur le gong de Juan Imhoff, les Racingmen de « Big Ben » Tameifuna reviennent dans la course à la qualification. Le néo-international tonguien revient sur le match et dévoile ses ambitions.

Comment avez-vous vécu cette première victoire à l’extérieur ?

C’était pas très beau, hein ? Nous avions besoin de quatre points et la mission est donc remplie. Le Racing est toujours dans le business.

Prenez-vous du plaisir à ce genre de match ?

Je ne suis pas l’homme le plus rapide de la planète. Les ballons glissants et la pluie, ce n’est pas drôle pour les trois-quarts. Mais ça ralentit le rythme et permet aussi à des mecs comme moi de jouer quatre-vingt minutes ! (rires)

En quoi le Top 14 est-il différent du Super Rugby ?

En France, les mecs sont taillés pour jouer l’hiver. C’est la chose qui m’a le plus surpris à mon arrivée ici. J’ai regardé François (Van der Merwe, N.D.L.R.), Bernie (Le Roux) ou Wen (Lauret) et je me suis dit : « merde, c’est du lourd ! » En Top 14, il faut dominer devant pour gagner, marquer son adversaire en mêlée, dans les mauls pénétrants…

Johan Goosen vous a-t-il réprimandé lorsque vous avez intercepté sa passe, en deuxième période ?

Oui, il m’a fait comprendre que je n’étais pas à ma place. Ces trois-quarts ne sont jamais contents ! Moi, tant que mes kilos rendent les coachs heureux…

La fin de match fut particulièrement haletante, à Jean-Dauger. Qu’avez-vous ressenti sur l’essai libérateur de Juan Imhoff ?

J’étais à ses côtés quand il a intercepté le ballon. J’ai hurlé à ses oreilles : « Cours Juan ! Je suis derrière ! Cours et ne t’arrête pas ! » Personne ne pouvait le rattraper.

Pourquoi le début de saison du Racing fut-il si difficile ?

Nous avons repris l’entraînement quatre semaines après tout le monde. Mais vous savez, le Top 14 est une course de fond. Vingt-six matchs, c’est très long. Ce match était le tournant de la saison. Avant de partir, on s’est dit : « Il faut gagner là-bas, avec un ou trente points d’écart ».

La mêlée du Racing a connu quelques problèmes ces dernières semaines. Comment comptez-vous les régler ?

« Pato » Noriega est un passionné de mêlée et travaille en profondeur avec la nôtre, depuis un mois. D’ici trois semaines, vous constaterez que nos soucis ont été corrigés…

Que vous a-t-il demandé ?

Je ne vais pas dévoiler tous ses secrets mais il m’a fait comprendre que je devais me placer plus près du sol. En gros, je n’ai plus le droit de me relâcher avant que l’épreuve de force ne soit totalement terminée. Il m’a aussi assuré que je gagnerais en puissance en me soudant davantage à mon talonneur. Des trucs comme ça, quoi…

Vous transportez toujours une mini chaîne Hi-Fi avec vous. Qu’écoutez-vous, au juste ?

Du RNB et du hip hop, principalement. La musique rend les gens heureux, c’est très bon pour réchauffer un vestiaire les soirs de défaite. Les mecs adorent quand je leur passe un peu de Beyoncé, après les entraînements. Ils dansent bien, vous savez ! (rires)

Quand rejoindrez-vous le squad tonguien ?

Cette semaine, je vais passer trois jours à Madrid pour un stage. Puis je reviendrai au Plessis-Robinson jeudi matin, pour préparer la réception de Montpellier. Ensuite, nous affronterons l’Espagne, les États-Unis et l’Italie.

Que représente ce maillot tonguien ?

Mes parents sont tonguiens, mon histoire est tonguienne. Je suis un fier guerrier tonguien !

Vous n’avez que 25 ans. A-t-il été difficile de faire une croix sur l’hypothèse d’une sélection avec les All Blacks ?

Vous savez, j’ai tout donné pour être All Black. Là-bas, ils ont dit que je n’étais pas assez « fit » (en forme). Il faut être clair : je ne suis pas assez bon pour être All Black. Il n’y a pas de honte à le dire. Je n’ai aucun regret par rapport à tout ça.

Quel est le profil de ce groupe tonguien ?

Toutai (Kefu) a misé sur des jeunes talents basés pour la plupart en Australie ou Nouvelle-Zélande. C’est une jeune équipe mais le potentiel y est immense. Personnellement, je n’ai qu’un rêve : accrocher le premier Mondial de mon histoire. C’est le rêve de tout rugbyman.

Vous affronterez Montpellier samedi, à Colombes. Quel est votre avis sur le MHR ?

Difficile de faire plus épais… L’an passé, ils avaient déjà le plus gros pack du Top 14. Cette saison, avec Nadolo et Frans Steyn, ils ont la plus grosse ligne de trois-quarts ! (rires) Il nous faudra dynamiser et miser sur la vitesse de Juan (Imhoff) et Joe (Rokocoko). Si nous rentrons dans leur jeu, nous n’avons aucune chance.

Vous êtes hors-jeu !

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