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Hart : « Je n’échangerais ma vie contre aucune autre »

Par Marc Duzan
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    Hart : « Je n’échangerais ma vie contre aucune autre »
Publié le Mis à jour
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Né en Irlande mais bel et bien Jiff, la doublure de Maxime Machenaud, James Hart, a suivi un parcours atypique. Il le retrace, ici…

Présentez-vous, s’il vous plaît…

Je suis né à Dublin au début des années 90. J’ai fait mes études au Belvedere College, un prestigieux établissement de la ville. C’est, en fait, un « sport-études » qui ne dirait pas son nom. Un Lakanal irlandais, quoi. Après les cours, on jouait tous au rugby. Là-bas, les classes de « Terminale » représentent le haut du panier : les matchs de phases finales entre les plus grands lycées irlandais peuvent accueillir 10 000 personnes, c’est de la folie !

Jusqu’à quel âge êtes-vous resté en Irlande ?

À 16 ans, j’ai pris une année sabbatique pour rejoindre Toulouse. Au Stade, je jouais avec Sébastien Bézy, Jean-Marc Doussain ou Gillian Galan. J’étais remplaçant à l’époque, je n’avais pas terminé ma croissance et culminais péniblement à 1,60 m… Bon, la vie était douce ; je ne foutais rien à l’école, je vivais chez mes grands-parents maternels (quartier de la côte pavée, N.D.L.R.) et passais mon temps à Ernest Wallon. À l’époque, on contournait les huis-clos pour regarder l’entraînement des pros, à travers les grillages. Il y avait là Frédéric Michalak, Byron Kelleher, Jean-Baptiste Elissalde… Pfff… Le Stade marchait sur tout le monde, en ce temps-là.

Une mère française, un père irlandais… Où se sont rencontré vos parents, au juste ?

À Annecy, dans les années 80. Ma mère, une Toulousaine, bossait là-bas ; elle vendait des médicaments à des pharmaciens, je crois. Mon père, un Irlandais, y passait ses vacances. Ils sont tombés amoureux mais, très vite, papa a souffert d’un cancer du cerveau. Ma mère a alors tout plaqué pour l’accompagner à Dublin, où il était soigné. À l’époque, il n’y avait rien en Irlande. Pas de boulot, pas d’industrie, rien. Tout quitter par amour était très courageux de la part de ma mère.

Et après, que s’est-il passé ?

Papa a connu une rémission pendant quelques années. Puis le cancer est revenu, puissance quatre et cette fois, l’a emporté. J’avais 13 ans quand il est mort. […] Je dois beaucoup à mon père. C’est lui qui m’a poussé à essayer le rugby. Moi, au début, je faisais du foot. Mais il détestait l’ambiance qui régnait dans ce club.

Passé votre brève expérience au Stade toulousain, qu’est-il advenu de vous ?

Je suis rentré à Dublin, où je suis resté trois ans. Puis une opportunité s’est présentée à Grenoble. Bernard Jackman y intervenait alors comme pigiste ; il était spécifiquement dédié à la défense. Il m’a demandé de le rejoindre au FCG. Le club était en Pro D2 à l’époque.

Et alors ?

En Isère, j’avais une piaule de 12 m², des toilettes qui ne fonctionnaient pas… On me donnait 260 euros par mois et maman m’aidait un peu. Mais, encore aujourd’hui, cette époque reste un souvenir exceptionnel pour moi. Je n’échangerais pas ma vie contre une autre.

Combien d’années avez-vous passé à Grenoble ?

Cinq. Je ne vous cache pas que la dernière saison fut un peu difficile à vivre. […] Je suis quelqu’un de fidèle. Naïvement, je pensais que je finirais ma carrière au FCG.

Et Charl McLeod est arrivé…

Oui. Entre nous, cela se passait bien. Charl est un bon mec et un super demi de mêlée. Mais passer en deux mois du statut de titulaire indiscutable et buteur numéro 1 à celui de remplaçant fut très difficile à vivre. J’ai fini mon aventure grenobloise sur quelque chose de peu plaisant. Je n’ai pas eu l’occasion de montrer mon meilleur visage, au cours de cette dernière saison.

À quoi vous attendiez-vous ?

Charl était irréprochable sur le terrain. Rien à dire. Je m’attendais juste à ce qu’il y ait plus de turn-over. J’ai très mal vécu cette période.

Avez-vous été surpris par l’appel du Racing ?

Un peu, oui. Mais je ne pouvais la refuser. Quand le Racing tape à ta porte, tu peux difficilement le laisser dehors… D’un autre côté, j’avais l’impression de trahir ces Grenoblois qui m’avaient accueilli cinq ans plus tôt. C’est paradoxal, hein ?

Vous avez quitté le FCG pour vous mettre en concurrence frontale avec le demi de mêlée du XV de France. Sans regret ?

Je sais que Max (Machenaud, N.D.L.R.) jouera les gros matchs. L’erreur que j’ai commise, à Grenoble, fut de faire une fixette sur mon concurrent direct (Charl McLeod). Du coup, j’avais perdu de vue mes qualités propres. Max est un très grand joueur mais mon erreur serait de vouloir en être le copié-collé.

En l’absence de Maxime Machenaud, vous débuterez face à Montpellier ce week-end. À quoi vous attendez-vous samedi soir ?

Je vais être franc : la dernière fois que je me suis rendu à Montpellier avec Grenoble, j’ai pris soixante points (51 à 10 le 30 avril 2016)… Contre le MHR, si tu manques d’envie et d’agressivité, tu te fais emporter. Cette équipe t’affronte avec quinze mecs de 2 mètres et 130 kg. Croyez-moi, c’est tout sauf agréable. Mais on sait tous à quoi s’attendre.

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