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À Chicago, les All Blacks ne peuvent pas rivaliser avec le baseball

Par midi olympique
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Les All Blacks sont passés preques inaperçus cette semaine à Chicago, loin de la ferveur qui a accompagné le succès des Cubs, la franchise de baseball vainqueur des Worlds Series. Preuve s'il en est que le rugby est encore loin de faire la une aux États-Unis.

Le rugby – même avec les All Blacks dans la ville – se trouve largement dans l’ombre du baseball à Chicago. La malédiction « Billy Goat » , prononcée en 1945 par Billy Sianis, a été levée mercredi soir quand les Chicago Cubs ont gagné les World Series après 108 ans d’attente. Sianis avait été refoulé en 1945 parce qu’il était venu au stade avec …. une chèvre, ce qui avait importuné les spectateurs. Il avait déclaré qu’à cause de son expulsion, les Cubs ne seraient plus jamais champions. Mais mardi soir, les Chicago Cubs ont battu les Cleveland Indians en provoquant le match 7 après avoir étaient menés 3-1. Une folie s’empara alors de la « Cité des vents ». Ce match fut qualifié de « Plus grand événement dans l’histoire sportive de Chicago ». Et les Cubs l’ont gagné après un match dramatique. Il s’est terminé mercredi à minuit et les fans ont fait exploser leur joie sans borne dans les rues de Chicago jusque très tard dans la nuit.

 

Les All Blacks relégués à l'arrière-plan

À la conférence de presse de jeudi, Julian Savea avouait qu’il n’a pas pu dormir à cause de la célébration des fans. Les All Blacks ne pouvaient pas rivaliser avec le dramatisme, l’intensité et l’euphorie de ce moment historique. Cette semaine, la fièvre du baseball s’était complètement emparée de Chicago reléguant les All Blacks à l’arrière-plan. Les bâtiments et les magasins arboraient les bannières et les emblèmes des Chicago Cubs. Même les statues des deux lions qui gardent l’entrée au Musée des Arts ont reçu les casquettes des Cubs. Le jeudi à 9 heures du matin, en centre-ville, on ne trouvait plus des journaux aux kiosques : sold out ! Dans cette extraordinaire atmosphère de fête, les Blacks se baladaient en anonymat dans les rues sans être reconnus. Les rues de Chicago appartiennent au baseball et à leurs héros, Ben Zobrist, Anthony Rizzo, Jon Lester et co. Tana Umaga, l’ancien capitaine et joueur légendaire des Blacks, se promènait tranquillement sur l’Avenue Michigan et personne ne le dérangeait, personne ne lui demandait des autographes ou de des photos. Les seuls qui l’ont reconnu furent les jeunes All Blacks TJ Perenara et Anton Lienert Brown. Il y a deux ans, la présence des All Blacks dans le paysage sportif de Chicago avait été plus forte grâce à la campagne de marketing très agressive du géant AIG, le sponsor principal des All Blacks. En plus, les champions du monde jouaient contre les Etats-Unis et AIG voulait montrer qu’il soutenait le développement du rugby en Amérique. Mais en 2014 les Chicago Cubs ne jouaient pas la finale des World Series. Ce qui fait une énorme différence. Le mercredi soir, les chaînes de télévision présentaient le match 7, bien sûr, mais aussi  College football et des matches de volley-ball féminin. Pas de rugby. Le jeudi était dédié entièrement au triomphe de Chicago Cubs. La présence des All Blacks à Chicago, deux fois ces trois dernières années a toujours été couronnée de succès. Les matches des Blacks se sont toujours joués à guichets fermés (61 000 spectateurs au Soldier’s Field). Est-ce significatif ? C’est vrai que depuis 2014, la première Ligue professionnelle de rugby (Pro Rugby) est née en Amérique. Mais c’est un début timide qui paraît manquer d’énergie. Les progrès sont lents et on ne peut pas affirmer que c’est le match All Blacks-Etats Unis en 2014 qui a créé cette Ligue. Qu’est ce qui sert le plus le rugby aux Etats-Unis ? La campagne de marketing associée à ce niveau championnat ou les présence des All Blacks?

 

La lutte du rugby

Dans la nouvelle ère du rugby professionnel, il est vrai que les All Blacks se sont transformés en un produit de marketing, un « brand » qui doit être promu sans cesse afin de générer de l’argent. Est-ce que les Blacks ont laissé leur empreinte sur Chicago ? Pour les fidèles de rugby, la réponse est oui ; mais pour la plupart des Chicagoans c’est discutable. La trace exotique de ces hommes venus de l’autre bout du monde et la fascination du Haka ont quand même fait une certaine impression.Il y quelques jours, quand ils ont assisté au match de basketball Chicago Bulls-Indiana Pacers, ils furent présentés aux spectateurs et c’est le Haka, évidemment, qui a été montré sur grand écran. Cette coïncidence qui a rendu possible la présence simultanée de deux champions du monde dans la même ville a montré un avantage écrasant du baseball sur le rugby. Il est clair que ce ne sera pas facile du tout de briser le monopole des quatre grands sports (baseball, football, basketball, hockey) qui sont gravés dans la culture sportive du pays. Le rugby devra lutter pour trouver sa place sur l’échiquier sportif américain.

 

Par Eugène Cionga

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