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[IMMERSION] Fidji Inside

Par Simon Valzer
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Publié le Mis à jour
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Réunis la semaine dernière à Blagnac, dans la banlieue toulousaine pour effectuer un stage de préparation en vue des tests de novembre, les flying fidjians nous ont ouvert leurs portes. immersion au sein d’une équipe décidément pas comme les autres...

Vendredi dernier, stade Ernest-Argelès, Blagnac. En cette matinée ensoleillée de novembre, une brume automnale recouvre le stade du BSCR. L’endroit est calme, paisible et totalement désert. Aux alentours de 10 heures, la quiétude des lieux est perturbée par l’arrivée de deux minibus desquels sort une colonie de golgoths aux rires perçants. Ce sont les Flying Fidjians, ou du moins ce qu’il en reste car les joueurs majeurs ont tous rejoint leurs clubs mercredi soir après une copieuse opposition contre la Géorgie, elle aussi en stage à Toulouse. À notre vue, les colosses îliens lancent des « Bonjour » avec leur plus bel accent français, et éclatent de rire tour à tour. Simon Body, le préparateur physique de la sélection, met la séance en place : « Cela va être léger ce matin, ils ont beaucoup travaillé mercredi et hier, avec deux longues séances de rugby. »

Les Fidjiens n’ont pas de temps à perdre. Vendredi, ils affronteront les Barbarians britanniques à Belfast avant de défier l’Angleterre d’Eddie Jones à Twickenham le 19 novembre prochain : « Ces stages sont très importants pour nous, car ils sont les seuls moments dans l’année où nous pouvons nous réunir et travailler en équipe, explique le sélectionneur John McKee. Le premier objectif était l’intégration du plan de jeu et les mouvements offensifs. Nous n’avons pas trop travaillé la défense, mais cela viendra. L’essentiel, pour l’heure, c’est le plan de jeu. Pour le staff aussi cette semaine était importante pour jauger les joueurs. Nous filmons chaque entraînement pour savoir exactement où chacun en est. »

Ravai, le futur phénomène aurillacois

Ce matin, les Fidjiens se limitent donc à une bonne heure de cardio sous forme de football sur demi-terrain : à chaque changement de possession, les attaquants doivent retourner dans le rond central avant de lancer leur offensive. Harnachés de GPS, les Flying Fidjians suent rapidement à grosses gouttes. Parmi eux, on en repère un : Peni Ravai, jeune (26 ans) mais robuste gaucher qui évoluait la saison dernière avec l’équipe du Southland, en Nouvelle-Zélande. Massif et compact en diable, « Ben » déplace pourtant ses 119 kg avec une aisance déconcertante : « C’est le joueur le plus puissant que j’ai jamais côtoyé, nous confie Simon Body. L’année dernière, pendant une opposition, je l’ai vu asseoir trois défenseurs comme s’ils étaient des cadets. » Une fois la séance terminée, le pilier s’approche et glisse dans un grand sourire : « Il n’y a pas photo, je préfère vraiment la mêlée au foot ! » Le phénomène va bientôt débarquer en France. À Aurillac précisément, avant la fin de l’année où il a signé un contrat de trois ans. Deux jours plus tôt, Ravai s’était mesuré à des références en la matière, les Géorgiens : « Cette séance fut intéressante, se félicitait McKee. Rude, mais instructive. Pour travailler la conquête directe, rien ne remplace une vraie opposition contre un adversaire, et surtout la Géorgie qui a toujours été performante. Traditionnellement, ce n’était pas le cas des Fidji mais les choses ont changé. Aujourd’hui nous avons une très bonne mêlée. »

Bill a les boules

De retour à leur hôtel situé non loin de l’aéroport, les Fidjiens se retrouvent dans la salle à manger pour déjeuner. L’après-midi, ils auront quartier libre. Le staff décide de se rendre à la cité médiévale de Carcassonne pour faire un peu de tourisme. Une petite escapade que Bill Gadolo, l’ancien talonneur des Fidjis aux 20 sélections décline : « J’ai trop de boulot mon pauvre », souffle le talonneur aux deux Coupes du monde, lequel jongle en permanence avec son ordinateur et deux téléphones : « Je suis en charge de la partie administrative de l’équipe : contacter les joueurs, leurs clubs, obtenir les visas, réserver les billets… Tout ça, c’est moi. Et je peux t’assurer que c’est bien plus stressant qu’un match de Coupe du monde ! »

Et pour cause. À la veille de leur départ en Irlande, les Flying Fidjians sont loin d’être au complet. Gadolo déroule son fichier Excel et dresse un état des lieux : « Je dois encore régler les cas de… dix-neuf joueurs. Certains sont en Angleterre, d’autres encore en Australie ou en Nouvelle-Zélande mais les horaires des vols ne collent pas avec celles de leurs matchs. Je ne sais pas comment je vais faire », s’inquiète t-il. Il faut dire que dernier n’est pas au bout de ses peines. Dans sa liste figurent aussi des joueurs qui n’ont toujours pas leur visa britannique. « Le document n’est pas difficile à obtenir... Seulement, les clubs nous disent qu’ils s’en occupent. En réalité, ils retardent la procédure pour garder leur joueur le plus longtemps possible… Et certains sont plus coopératifs que d’autres. » Vendredi après-midi, le cas du Rochelais Kini Murimurivalu n’était toujours pas réglé : « Il est pourtant notre seul arrière de métier… », soupirait Gadolo. « Nous sommes en pleine fenêtre internationale, pestait McKee. Les règles sont les règles. » Outre celles qu’ils disputeront sur le pré, les Fidjiens auront bien d’autres batailles à remporter en dehors des terrains s’ils veulent continuer à progresser…

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