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[ Dossier FFR ] Les chantiers prioritaires de Bernard Laporte

Par Pierre-Laurent Gou
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Publié le Mis à jour
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Sitôt élu, le nouveau président de la Fédération Française de Rugby a plusieurs dossiers qui l’attendent sur le grill. Revue.

Convention FFR - LNR

Ça va chauffer

« Cette convention, ce n’est pas moi qui l’ai signée. Donc, il faut que nous en reparlions mais dans l’intérêt de tous. » Surtout, cette convention entre la FFR et la LNR mise en place au 1er juillet dernier, Bernard Laporte l’a en travers de la gorge. Son fidèle lieutenant Serge Simon aussi. En juin dernier, il s’était insurgé devant cette « manœuvre électoraliste » orchestrée par Pierre Camou et Paul Goze, alliés de circonstances. Samedi en fin de soirée, l’ancien pilier du CABBG a pris quelques précautions oratoires, mais le fond du propos n’a pas varié d’un iota. « Bernard a dénoncé cette convention qui courait jusqu’en 2017. Le calendrier a été accéléré pour aller à l’encontre de son programme qui revendique une meilleure redistribution (financière) du secteur professionnel vers le secteur amateur. On va donc entrer en discussion avec la LNR. » Et, fort d’un nouveau pouvoir, d’ajouter : « Un contrat, c’est un contrat ; une convention, c’est une convention, mais une élection, c’est une élection. Il y aura donc une redistribution complètement différente. » Un message exempt de toute ambiguïté.

Dans cette convention, les points de discorde entre les deux camps ne manquent pas. Laporte veut pouvoir prendre sous contrat fédéral les internationaux pour une durée de six mois. « Aujourd’hui, ils passent quatre mois et demi avec l’équipe de France et on sent beaucoup plus d’homogénéité […] il faut aller plus loin. » Laporte s’est aussi engagé à supprimer le match de Top 14 du dimanche après-midi. « Il est cruel pour les clubs amateurs », dit-il. Tous ces dossiers laissent augurer un climat électrique dans les semaines et les mois à venir. Et Laporte de prévenir : « Il n’y a qu’un seul patron, c’est le président de la Fédération française. » Ambiance…

La mise en place du vote décentralisé

Mesure jugée prioritaire !

C’était l’une des promesses de campagne de Bernard Laporte. Un combat long et tumultueux que l’ancien sélectionneur et son bras droit Serge Simon ont mené dès le début de leur engagement. Ils ont longtemps cru pouvoir forcer le pouvoir alors en place à instaurer ce fameux vote électronique décentralisé pour ce scrutin historique du 3 décembre. Las, Pierre Camou, pourtant instigateur du projet dès 2012, ne l’a pas fait. Inutile de revenir ici sur les différents épisodes qui ont opposé les deux camps. Et pour cause. À peine élu, le nouveau patron du rugby français a, dans son discours, évoqué les trois mesures phares à mettre en place immédiatement. La première d’entre elles ne pouvait être que celle-ci : « Nous allons lancer immédiatement une réforme électorale avec mise en place du vote décentralisé. » Et de commenter : « Deux conséquences : primo, la possibilité de vous consulter rapidement et simplement sur des questions essentielles ; deuxio, pour les assemblées générales électives, supprimer le portage par procuration source de litiges et d’un climat parfois malsain au sein de notre Fédération. » La réforme devrait pouvoir se faire très rapidement selon le nouveau pouvoir en face. Une façon aussi de montrer que l’ancien équipe dirigeante a tout fait pour freiner, à des fins électoralistes, la mise en place de ce vote électronique décentralisé.

Grand Stade

Un projet enterré

C’était l’une de ses grandes promesses de campagne. Et il va y mettre fin rapidement. À chaud, juste après l’élection, Bernard Laporte et Serge Simon prenaient quelques précautions oratoires mais une fois les informations parvenues sur ce dossier, les deux hommes d’une même voix clamaient : « le Grand Stade de Rugby, c’est terminé ! Trop cher ! ». Si Laporte se montrait aussi affirmatif, c’est parce qu’il a débuté des négociations avec le consortium du Stade de France pour obtenir la location du stade à un tarif avantageux (jusqu’alors la FFR paie de l’ordre de 700 000 euros par rencontre), et que les discussions se passent bien avec les dirigeants du groupe Vinci.

Mondial 2023

Un an crucial

La coupe du monde 2019 en point de mire et son édition 2023 à l’horizon. Dès samedi, le dossier de candidature est devenu une priorité présidentielle. « Pierre Camou avait initié ce beau projet, et l’avait délaissé ces dernières semaines, naturellement pour cause d’élection, mais dès ce lundi, il faut que l’on présente à World Rugby, le plus beau projet possible. Et on va travailler en ce sens. Nous avons un an pour l’obtenir », nous glissait Bernard Laporte, qui va très vite mettre en place une cellule de travail sur ce sujet. Lui-même compte rencontrer assez rapidement, le nouveau président de World Rugby, Bill Beaumont mais aussi le patron de Rugby World Cup, Brett Gosper. Dans cette bataille, la France sera en concurrence avec l’Afrique du Sud et l’Irlande. L’Italie ayant annoncé avoir renoncé ces dernières semaines.

Le staff de l’équipe de France

Laporte va rencontrer Novès

Quel sera l’avenir de Guy Novès à la tête de l’équipe de France ? À peine élu président de la FFR, Bernard Laporte a été contraint de répéter ce qu’il avait déjà claironné un peu partout dans la dernière semaine de campagne. Jusque-là, rien de nouveau. Toutefois, le nouveau président de la FFR a distillé un message en totale contradiction avec le fonctionnement mis en place par Novès depuis son arrivée à la tête des Bleus. L’ancien manager du Stade toulousain, peu adepte de la communication à outrance, a recentré les objectifs du XV de France sur le jeu. Alors quand Laporte dit : « L’équipe de France, c’est la vitrine de notre Fédération, il faut que l’on ait beaucoup plus de communication », le propos interpelle. Sans doute vise-t-il directement le système mis en place par Novès, mais il ne l’affirme pas clairement. Il ajoute : « Aujourd’hui, on parle de Michalak, Chabal, Dominici, mais on ne parle plus des joueurs actuels. Or, quand je vois le talent, la qualité de ces joueurs, il faut qu’en communication, nous soyons meilleurs. » Autant dire que la cohabitation, s’annonce quelque peu difficile. Selon nos informations, les deux hommes devraient se rencontrer très vite, peut-être même dès cette semaine.

 

Par Arnaud Beurdeley et Pierre-Laurent Gou

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