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Carizza : « On leur a piqué le meilleur ! »

Par Marc Duzan
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    Carizza : « On leur a piqué le meilleur ! »
Publié le Mis à jour
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À la fois incontournable et méconnu, l’Argentin Manuel Carizza (32 ans, 46 sélections) est l’un des joueurs les plus utilisés au Racing. De Rosario à Biarritz en passant par Le Cap, « Manucho » (2,02 m et 122 kg) évoque Glasgow, Leone Nakarawa et ses souvenirs d’Aguilera.

Vous êtes un familier du Top 14 mais on ne vous connaît que très peu. Présentez-vous…

Je suis né à Rosario, la ville de Lionel Messi et… Juan Imhoff. Il faut les mettre en comparaison, c’est la même race de champion (rires). Comme tout Argentin, j’ai d’abord été imprégné par le football. Il y a deux clubs de haut niveau dans ma ville natale, Rosario Central et Newell’s Old Boys. Moi je suis pour Newell’s et Juan Imhoff penche pour Central. Les jours de derby, c’est la guerre entre nous.

Depuis quand connaissez-vous Imhoff ?

Nous nous sommes connus en équipe d’Argentine, au cours de la préparation au Mondial 2011. Puis, lorsque j’ai signé au Racing en 2013 (comme joker médical de Johnny Leo’o, N.D.L.R.), je l’ai retrouvé dans les Hauts-de-Seine. J’ai même vécu quelque temps dans son appartement.

Vous avez effectué l’essentiel de votre carrière au Biarritz olympique. Comment avez-vous atterri là-bas ?

J’avais 20 ans lorsque je suis arrivé à Biarritz, en 2005. Je comptais déjà quelques sélections avec les Pumas mais étais totalement inconnu. À l’époque, il y avait un énorme contingent de joueurs argentins en Top 14. Une trentaine, de mémoire : Gonzalo Quesada, Mario Ledesma, Martin Scelzo et Ignacio Corleto à Narbonne, Agustin Pichot et Juan Martin Hernandez au Stade français, Gonzalo Longo à Clermont… À Biarritz, il y avait Federico Martin Aramburu et Martin Gaëtan. Ils m’ont beaucoup aidé, au départ.

À quoi ressemblait le Biarritz olympique de 2005 ?

À l’époque où j’y posai mes valises, le BO marchait sur tout le monde et venait d’être sacré champion de France. Au début des années 2000, le groupe était phénoménal, le paquet d’avants monstrueux. Il y avait Petru Balan, Benoît August et Denis Avril en première ligne, Jérôme Thion, Olivier Olibeau et David Couzinet derrière, Thomas Lièvremont, Thierry Dusautoir et Imanol Harinordoquy en troisième ligne. Le BO, c’était une équipe de fous et pour s’y faire une place, il fallait lutter… Moi, j’avais 20 ans et personne ne me connaissait. Je jouais donc une quinzaine de matchs pendant la saison régulière. Quand arrivaient les phases finales, c’était plus délicat…

Est-il vrai que Serge Blanco, alors président, faisait la composition d’équipe ?

Je ne sais pas… Il faut lui demander… Non… Je suis certain que « Lagisque » (Patrice Lagisquet) et Jacques Delmas étaient les seuls patrons du sportif ! (rires).

Avez-vous joué avec Wenceslas Lauret et Teddy Thomas, vos actuels coéquipiers dans les Hauts-de-Seine ?

J’ai joué avec « Wen » (Lauret) juste avant de quitter le club, en 2012. Il était déjà un formidable troisième ligne. Je n’ai en revanche jamais joué au BO avec Teddy (Thomas). Le souvenir que j’ai de lui est celui d’un ramasseur de balle avec des dreadlocks, dépassant tous les autres gosses d’une tête. Je le regardais, parfois, jouer dans l’en-but. Il rendait ses coéquipiers dingues. Il leur faisait de tout, crochets, cad’deb’, pas de l’oie dans l’en-but d’Aguilera…

Quatre ans plus tard, est-il difficile de voir le BOPB lutter pour le maintien en Pro D2 ?

Oui, c’est dur. J’aime le BO, j’aime cette ville et je voudrais que mes potes soient heureux. Aujourd’hui, Nico (Brusque) est président du club, Federico (Martin-Aramburu) président des socios. Cela fait quelques années que tout est difficile au BO.

Finalement, la fusion avec Bayonne ne serait-elle pas la solution idéale ?

La première fois où j’ai entendu parler de ça, j’ai trouvé l’idée plutôt séduisante. Mais pour les gens, c’est dur. Il faut avoir vécu au Pays basque pour s’en rendre compte… Aux yeux de beaucoup, ça casserait un truc.

Qu’avez-vous fait en juin 2012, après les sept saisons passées au BOPB ?

Après Biarritz, je me suis retrouvé sans contrat. J’ai alors décidé de rejoindre mon club de cœur, le Jockey Club de Rosario, quitte à être amateur. J’étais en train de finaliser les papiers de la mutation lorsque le Racing m’a demandé si je souhaitais faire une pige en tant que joker médical de Johnny Leo’o…

Et après ?

Bis repetita. Fin 2013, je me suis retrouvé sans rien. Je suis alors parti en Afrique du Sud pour disputer le Super Rugby avec les Stormers et la Currie Cup avec la Western Province. Ce fut une expérience magnifique. J’aurais dû la vivre plus tôt…

Vous étiez le meilleur preneur de balles en touche du Super Rugby, à l’époque des Stormers. Comment l’expliquez-vous ?

Je vais être très clair. En touche, tout est organisé en Afrique du Sud autour d’un seul leader. Il est visé sur les trois-quarts des lancers. Aux Stormers, j’étais ce leader-là, c’est aussi simple que ça.

En quittant votre pays natal, vous avez aussi fait une croix sur l’équipe nationale. Pourquoi, au juste ?

Jouer pour l’Argentine en 2016 signifie beaucoup voyager, manger du décalage horaire et voir sa famille une fois par mois, en période de tournées. J’ai fait l’expérience avec les Stormers ; je sais comment ça se passe et n’en ai plus envie. Pour tout vous dire, mon aventure avec les Pumas ne s’est pas très bien terminée (il a eu quelques explications de texte avec le sélectionneur Daniel Hourcade) et aujourd’hui, j’ai tourné la page. Les Pumas jouent bien, bonne chance à eux, basta…

Vous serez titulaire face à Glasgow, ce week-end. À quoi vous attendez-vous ?

Pour les avoir affrontés deux fois l’an passé, je peux vous dire que les Warriors forment une équipe très structurée. Ils mettent du rythme, jouent tous les ballons…

Qui sont les joueurs clés de Glasgow ?

Il y a le deuxième ligne Johnny Gray, l’arrière Stuart Hogg… Mais je crois qu’on leur a piqué le meilleur (Leone Nakarawa) !

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