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Halfpenny, Toulonnais oui, mais pas que...

Par midi olympique
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    Halfpenny, Toulonnais oui, mais pas que...
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Prolonger à Toulon ? Rentrer au Pays ? Entre les deux, son cœur balance. À quelques mois de la fin de son contrat et à la veille d’un match à la vie à la mort, face aux Scarlets, club supporté par sa famille maternelle, Leigh Halfpenny s’est confié à Midi Olympique.

Son début de saison…

Alors qu’il soufflera bientôt sa vingt-huitième bougie (le 22 décembre) la cote de Leigh Halfpenny reste intacte. Considéré comme l’un des meilleurs arrières du monde - et à juste titre comme le meilleur artilleur actuel - le Gallois revient pourtant de loin. Après une rupture des ligaments croisés du genou droit survenue face à l’Italie le 5 septembre 2015 et une saison 2015-2016 quasi blanche (il n’a participé qu’aux phases finales de Top 14), l’enfant de Swansea retrouve petit à petit le niveau qui a fait de lui un Lions Britannique à trois reprises. Un véritable bol d’air pour ce bourreau de travail. « Ça peut paraître anodin, mais je suis très heureux de rejouer au rugby. La saison passée fut particulièrement longue et le terrain me manquait. C’est vraiment important de reprendre du plaisir en jouant au rugby, à la fois pour Toulon et le pays de Galles. Physiquement ? Tout est ok ! Je me sens vraiment bien sur le terrain, quel plaisir. » Et depuis qu’il est de nouveau sur pieds, l’arrière gallois est indiscutable au RCT, et ce, malgré un retour en forme progressif. Toujours aussi précieux face aux perches, Leigh Halfpenny reste un peu timide ballon en mains. Peut-être encore prudent après sa blessure, il semble en tout cas enclin à rapidement reprendre des initiatives, en témoigne son bon match face à Bordeaux. Solide sous les ballons hauts, le dernier rempart toulonnais n’a pas hésité à relancer et à aller au duel. Une note encourageante à l’heure de retrouver la Coupe d’Europe.

 

Ses retrouvailles avec Llanelli…

Et après avoir passé le mois de novembre avec la sélection, Leigh Halfpenny retrouvera quelques camarades… avec le RCT. Face aux Scarlets, l’arrière toulonnais devrait croiser le fer avec quelques habitués du maillot frappé du poireau. « Je connais de nombreux joueurs et je peux vous assurer que c’est une belle équipe. Ils aiment jouer au ballon et si on les regarde jouer, nous risquons d’être surpris. Gareth Davies, Scott Williams, Jonathan Davies, Liam Williams, ce sont vraiment de fantastiques joueurs. Ils sont très dangereux ballon en mains, alors il faudra être bons en défense et rester sur nos gardes pendant 80 minutes. » De toute façon, le faux pas est inenvisageable et Leigh Halfpenny en a conscience. « Si on veut continuer en Champions Cup, on doit gagner tous nos matchs et ça commence dimanche. Nous travaillons dur pour aller le plus loin dans cette compétition et je pense que nous avons les qualités pour gagner encore ce trophée même si le niveau est très relevé. » Mais au-delà de l’aspect sportif, dimanche, Leigh Halfpenny disputera également une rencontre très particulière. Enfant de Swansea, le petit Leigh habitait à moins de vingt kilomètres de Llanelli, où réside toute sa famille maternelle. Et s’il a toujours supporté les Ospreys, affronter les Scarlets n’a jamais été évident. « Ma mère est née à Llanelli et mon oncle est un grand supporter des Scarlets. Malgré tout j’espère que ce week-end ils supporteront Toulon. D’ailleurs, pour l’occasion, toute la famille viendra à Mayol. »

 

Son retour en sélection…

La 69e minute du test-match face à l’Italie aura pourtant coûté très cher à Leigh Halfpenny. Car au-delà du crève-cœur de réaliser une saison blanche, cette blessure priva l’arrière de Coupe du monde. A-t-il envisagé que ce test-match puisse être sa dernière sélection ? « Tu ne sais jamais si tu enfileras à nouveau ce maillot. C’est pour cela que tu dois considérer chacune de tes sélections comme une chance. Depuis le début de saison j’étais focalisé sur Toulon. Je voulais retrouver mon niveau. Est-ce que mon retour en sélection est arrivé comme un cadeau ? C’était en tout cas un grand honneur. C’est un privilège de jouer pour ton pays et quand j’ai reçu le message m’annonçant ma sélection ce fut un énorme soulagement. Retrouver la sélection était incroyable et je suis heureux que l’on compte encore sur moi. » Mais preuve que la place de Leigh Halfpenny n’est pas acquise, son sélectionneur a fait le choix de l’aligner à l’aile pour le deuxième match de la tournée. Poste qu’il n’avait plus occupé en sélection depuis… la Coupe du monde 2011 et une balade face aux Fidji (66-0). Plus de cinq saisons installé à l’arrière pour finalement se retrouver à l’aile face au Japon ? Pas de soucis. « Vous savez j’ai joué à l’aile au début de ma carrière, avant de glisser à l’arrière. Alors quand le sélectionneur m’a demandé de jouer ailier, je l’ai fait sans discuter. Est-ce que ce fut un problème ? Non. Je préfère jouer à l’arrière mais je pourrais jouer n’importe où, tant que je porte le maillot. » Pourtant la tournée ne va pas se passer comme prévu. Malmenés par l’Australie, les Gallois sont humiliés chez eux, au Principality Stadium, pour le match de retour de Leigh Halfpenny (8-32). « Vous ne pouvez pas savoir comme j’étais malheureux. J’aurais souhaité un autre retour. » Heureusement, les joueurs de Warren Gatland relèveront la tête, en prenant le dessus sur l’Argentine (24-20), le Japon (33-30) et l’Afrique du Sud (27-12).

 

Son duel avec Liam Williams…

Ce match, à la vie à la mort, pourrait également donner des indications à Warren Gatland. Car la démarche de replacer Leigh Halfpenny à l’aile n’était pas anodine. L’objectif ? Faire de la place à la nouvelle pépite du rugby gallois : Liam Williams. Indiscutable chez les Scarlets, le joueur de 25 ans tentera, à nouveau, de contrarier le Toulonnais. Pourtant, Leigh Halfpenny affirme qu’en dehors du terrain, Liam Williams est l’un de ses meilleurs amis. « Dans la vie, je suis très proche de Liam. En sélection, nous partageons toujours la voiture pour aller à l’entraînement. C’est un très bon ami, une personne agréable à vivre. Et si sur le terrain nous pouvons être rivaux, dans la vie nous sommes amis. » Dans des profils on ne peut plus différent (le Toulonnais étant une force tranquille, quand le joueur de Llanelli aime relancer de ses vingt-deux) les deux Gallois se livreront donc un véritable match dans le match dimanche. Par ailleurs Leigh Halfpenny ne cache pas qu’il souhaiterait progresser et devenir un joueur plus complet. Comment ? En s’inspirant des meilleurs et donc de son ami, Liam Williams. « Liam est très dangereux, très courageux. C’est un excellent joueur. Moi, j’essaye de progresser dans les relances, de contre-attaquer, d’être plus tranchant dans mes interventions ou encore de venir participer à la ligne d’attaque. Pour y arriver j’observe énormément mes coéquipiers en club comme en sélection. Les conseils sont les bienvenus. »

 

Son avenir…

Indispensable au RCT, Leigh Halfpenny pourrait pourtant quitter la rade en fin de saison. S’il n’a de cesse de répéter qu’il est épanoui à Toulon, l’international gallois devra faire un choix imminent. « Je ne sais pas encore. Dans les prochaines semaines, je vais parler avec mon agent et ma famille afin de prendre une décision sur ce que je veux faire pour les prochaines saisons. C’est compliqué. Je suis bien ici à Toulon, je me sens bien sur le plan du rugby, on a un super groupe avec de très grands joueurs. Puis jouer ici, à Mayol, devant ces supporters fantastiques c’est énorme. Mais je dois également prendre en considération la sélection. » Car depuis peu le pays de Galles a instauré une loi qui oblige les internationaux évoluant à l’étranger de posséder une « wild card ». Si jusqu’à présent l’arrière du RCT n’en avait pas besoin (son contrat ayant été signé avant la loi), en prolongeant avec le RCT il devrait s’enquérir d’une fameuse wild card. Et si la saison prochaine la limitation passera de trois à quatre wild cards, Leigh Halfpenny n’est pas le seul Gallois évoluant à l’étranger. Au hasard ? Tobby Faletau, George North ou encore Jamie Roberts, tous aussi indéboulonnables que le Toulonnais en sélection. Leigh Halfpenny devra donc rapidement faire un choix. « Beaucoup de paramètres rentrent en compte. C’est important pour moi de jouer en sélection et de représenter mon pays, je veux continuer cela. C’est une décision longue et difficile à prendre. J’adore vraiment jouer ici, avec la météo, le style de vie. Mais je dois considérer mon futur international. C’est difficile et aujourd’hui c’est du 50/50. »

Par Pierrick Ilic-Ruffinatti

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