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Laporte : le premier acte

Par Arnaud Beurdeley
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    Laporte : le premier acte
Publié le Mis à jour
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À l’occasion du premier Comité directeur de la FFR, les premières mesures du nouveau président de la FFR, Bernard Laporte, n’ont donné lieu à aucune surprise, mais symbolisent le souhait de la nouvelle équipe dirigeante de marquer son territoire et sa différence. Et d’aller vite. Très vite.

Le premier comité directeur de la FFR de l’ère Bernard Laporte était attendu. Pour l’occasion, à l’exception de Pierre Camou, les représentants des listes opposées étaient bien présents (Serge Blanco, Florian Grill, Fabien Pelous, Alain Doucet et Philippe Barbe). En revanche, les représentants de la Ligue nationale de rugby, retenus par leur assemblée générale financière à Marseille n’ont pu faire le déplacement. Pour ce premier rendez-vous, le nouveau patron du rugby français souhaitait frapper fort. Il l’a fait. Le Grand Stade, c’est donc fini. La Commission centrale des arbitres également. Pour cette deuxième décision : « L’idée est de simplifier le fonctionnement de la FFR, a expliqué Serge Simon. Pour réduire les coûts, certaines lourdeurs, on a choisi de supprimer des commissions qui nous semblent obsolètes. Il nous semble qu’une direction technique de l’arbitrage (confiée à Joël Dumé qui est déjà salarié de la FFR, N.D.L.R.) suffit à l’organisation de l’arbitrage. » Ces deux décisions, éminemment politiques, étaient des promesses de campagne du candidat Laporte. Au même titre que la réforme des statuts permettant le vote électronique décentralisé pour les élections du président et du comité directeur. L’objectif est donc désormais de proposer ces modifications au vote des clubs lors de l’assemblée générale qui aura lieu à Bourges en juin 2017.

L’équipe de Bernard Laporte a également adopté les principes généraux et la feuille de route pour mener la réforme territoriale, conformément à la loi portant sur la « nouvelle organisation territoriale de la république » (NOTRe), promulguée le 7 août 2015. Ainsi, les comités territoriaux de Bourgogne et de Franche-Comté sont les bons élèves de la FFR. La veille de ce premier comité directeur, ils avaient déjà acté de se regrouper au sein d’une ligue. Une vraie satisfaction pour la nouvelle gouvernance.

« On a pris un retard énorme sur l’irlande »

Enfin, Bernard Laporte et Serge Simon ont annoncé avoir confié le dossier de candidature de la FFR à l’organisation de la Coupe du monde 2023 à Claude Atcher. « On a pris un retard énorme sur l’Irlande, a expliqué Bernard Laporte, dans tous les domaines. Claude a une expertise irremplaçable dans ce domaine. » C’est d’ailleurs, lui, l’ancien directeur de la Coupe du monde organisée en France, en 2007, et conseiller du président de la Fédération japonaise pour monter la candidature du Japon à l’organisation de la compétition en 2019, qui a fait la présentation du dossier devant le comité directeur. Sa présence a étonné les représentants des listes opposées, mais sa présentation des points forts et faibles du dossier a été jugée « globalement bonne » par l’un des membres. Le souhait de Claude Atcher est de constituer une équipe de sept personnes dédiées exclusivement à ce dossier et d’externaliser les secteurs financiers et marketing-communication. La FFR envisagerait déjà d’installer cette nouvelle entité dans des bureaux du 17e arrondissement de Paris. Claude Atcher sera également épaulé par Fabrice Estebanez, trois-quarts centre du FC Grenoble, nommé ambassadeur du Mondial 2023 en France. Le dossier devra ensuite être déposé le 1er juin 2017 auprès de World Rugby pour un verdict connu dans le courant du mois de novembre suivant. Le temps presse, Bernard Laporte est donc fermement décidé à ne plus en perdre. Quelques soient les dossiers. Et que ça plaise ou non.

Didier Mené :première tête coupée

Lundi midi, Didier Méné, président de la Commission centrale des arbitres de la FFR depuis neuf ans, et accessoirement soutien de Pierre Camou, s’est vu notifier son éviction. Et ce, en dépit d’un bilan très positif, la France étant considérée comme un des meilleurs élèves en la matière. Ce mardi, sur Rugbyrama.fr, l’ancien arbitre international s’est confié sans concession sur ce départ contraint forcé et sur la suppression pure et simple de la CCA, remplacée par une direction technique de l’arbitrage, confiée à Joël Dumé. Morceaux choisis : « C’est un problème politique. Serge Simon veut éliminer toute personne qui a pu collaborer avec Pierre Camou. […] Je m’attendais à plus d’égards et j’étais sans doute trop optimiste. Je suis interloqué par la manière. […] Je pensais que mon bilan pouvait faire que je ne sois pas traité comme un malpropre. A minima qu’on me respecte, qu’on me reçoive. Je suis quand même bénévole depuis sept ans. J’avais cru comprendre que les bénévoles seraient mis à l’honneur de ce mandat. […] Je m’attendais à ne pas rester parce que j’ai 52 ans et je connais les hommes. Je sais que les gens mélangent tout. Et je sais, contrairement à ce qu’ils disent, que ce n’est pas l’intérêt général qui les guide. […] Ce qui guide Bernard Laporte, c’est sans doute ça. J’ai confiance en lui de ce point de vue. Par contre, je pense que Serge Simon s’inscrit plus dans un esprit de revanche. » Didier Méné ne compte pas pour autant rendre les armes : « Je vais rester dans le milieu. Je ne vais pas disparaître comme ça. […] La seule chose dont je suis sûr aujourd’hui, c’est que je serai en face dans quatre ans.» V.B

Grand Stade : enterré définitivement

Il l’avait dit. Il l’a fait. Le projet de construction d’un stade de plus de 80 000 places d’un coût estimé par Serge Simon ce mardi à de plus de « 700 millions d’euros TTC », a été définitivement enterré par le nouveau comité directeur de la FFR, selon la volonté de Bernard Laporte. Le nouveau patron de la Fédération en avait fait l’un de ses éléments clefs de la campagne, préférant plutôt que de se lancer dans un pari fou financier, renégocier les conditions de location du Stade de France (actuellement 700 000 euros par match). Malgré la demande de Serge Blanco exprimée mercredi matin au cours du premier comité directeur, de se donner le temps de la réflexion, la mesure a été entérinée à une très large majorité. Seuls les élus présents du camp Camou ont voté contre. Laporte qui, dans le même temps, a déjà engagé les discussions avec le consortium du Stade de France pour le renouvellement du contrat avec la FFR qui arrive en juin, a également indiqué qu’il envisageait aussi la possibilité d’organiser des matchs du 6 Nations en province. Il espère arriver à ses fins d’ici le premier match du Tournoi 2017, et proposer au comité directeur un nouveau bail avec le Stade de France à des conditions beaucoup plus favorables à la Fédération. P.-L. G.

Guy Novès : la confiance de Laporte pour le 6 Nations

La cohabitation aura bien lieu. Et au moins le temps du Tournoi. Deux des plus grands entraîneurs de France, au palmarès incommensurable vont devoir travailler ensemble. Ce lundi, le sélectionneur Guy Novès a d’abord rencontré et déjeuné avec son futur manager Serge Simon. Les deux hommes ont échangé sur les évolutions de fonctionnement souhaitées par Bernard Laporte : plus grande ouverture aux médias et aux publics et volonté de résultats. Novès a acquiescé et souhaité rencontrer son président. Une entrevue qui n’a pas pu se faire, faute d’un emploi du temps chargé de Laporte, mais qui aura lieu avant le début du Tournoi. « Effectivement, je n’ai pas encore eu le temps de rencontrer Guy mais je le ferai rapidement. Ce n’est pas de la mauvaise volonté de ma part. Mais j’avais d’autres dossiers à traiter. Moi, je veux que l’équipe de France gagne et Guy Novès veut que l’équipe de France gagne. Il a ma totale confiance », indiquait le président de la FFR, Bernard Laporte clôturant au moins jusqu’à la fin du Tournoi le débat sur la possibilité ou pas de travailler avec Guy Novès P.-L. G.

Didier Retière et Philippe Rougé-Thomas : nouveaux hommes forts de la formation

Ce n’est peut-être pas le sujet le plus glamour ou médiatique, mais selon Bernard Laporte il est « fondamental » : la refonte de la politique fédérale de formation. Pour cela, il a conforté dans ses fonctions l’actuel DTN, Didier Retière, avec qui il compte collaborer de manière étroite et nommé aussi un vice-président en charge de la formation, avec Philippe Rougé-Thomas. Les deux hommes connaissent le sujet sur le bout des doigts. Avant d’être DTN, ou entraîneur des avants sous l’ère Lièvremont, Didier Retière a été entraîneurs des moins de 20 ans avec qui il avait décroché le titre de champion du monde en 2006, et avait fait ses classes au sein de l’école de rugby du Racing Club de France. Quant à l’ancien ouvreur du Stade toulousain, il a été la cheville ouvrière du nouveau centre de formation du club quadruple champion d’Europe, qui est sorti de terre, il y a près de cinq ans. Les deux hommes seront chargés entre autres du recrutement de 200 éducateurs qui seront chargés d’aller dans les clubs, former les éducateurs et prêcher la bonne parole. P.-L. G.

Des nominations

Serge Simon a été nommé manager général des équipes de France, il remplace ainsi Jean Dunyach et Antoine Marin. Dans cette fonction, il sera épaulé au titre du XV de France par Bernard Viviès.

Annick Hayraud devient manager des équipes féminines et Christophe Reigt manager des équipes de France de rugby à VII.

Par ailleurs, Thierry Hermerel, ancien médecin du XV de France, sera en charge du comité médical, Joël Dumé, directeur de l’arbitrage (la présidence de la CCA étant en vacance) et Marc Geneste, chargé de mission de lutte contre le dopage et les addictions.

Le comité directeur a également nommé les représentants FFR pour :

Le comité directeur de la LNR : Serge Simon, Alban Moga

L’assemblée générale de la LNR : Bernard Laporte, Serge Simon, Alban Moga

Le conseil de World Rugby : Bernard Laporte, Serge Simon

Le conseil des 6 Nations : Bernard Laporte, Serge Simon

Le conseil d’administration de l’EPCR : Pascal Papé

Le conseil d’administration de Rugby Europe : Bernard Viviès

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