Abonnés

Le XV mondial 2016

Par midi olympique
  • Le XV mondial 2016
    Le XV mondial 2016
Publié le
Partager :

Logiquement, ce XV mondial possède une forte dominante de «tout-noir» qui s'explique par la domination néo-zélandaise sur le rugby mondial. Mais il n'oublie pas non plus les Anglais et les Irlandais, qui ont maté les nations du Sud. Ni Virimi Vakatawa, le phénomène du XV de France.

15. Ben Smith (Nouvelle-Zélande)

En Nouvelle-Zélande, on dit de lui qu’il ne réalise jamais de mauvais match. À coup sûr, Ben Smith peut être considéré comme l’élément de la ligne de trois-quarts le plus régulier de la mythique sélection. Sur la lancée d’une Coupe du monde réussie, l’accélérateur de particules des Highlanders a continué à affoler les défenses de toutes parts, en témoignent ses dix-huit essais inscrits en sélection. Au-delà de ses qualités de finisseur, il brille par sa créativité, sa consistance en défense et ses qualités de meneur. Dès lors, on comprend aisément pourquoi la NZRU et les ténors européens se le disputent à prix d’or. Sur le Vieux continent, les propositions s’envolent, jusqu’à près de 2 millions d’euros la saison.

 

14. Virimi Vakatawa (France)

Virimi Vakatawa a frappé les esprits au cours de la saison dernière. D’abord, la star de l’équipe de France à 7 a été élue dans l’équipe type de la saison par World Rugby. L’ailier d’origine fidjienne, qui a pourtant manqué quatre des dix étapes du circuit mondial HSBC en raison de sa participation au Tournoi des 6 Nations avec le XV de France, figure tout de même aux côtés des meilleurs « septistes » du monde. Quant à sa saison avec le XV de France avec qui il a fêté sa première titularisation en ouverture du Tournoi des 6 Nations contre l’Italie, elle se passe de commentaire. Huit matchs possibles (il avait été exempté de la tournée en Argentine afin de préparer les Jeux Olympiques avec France 7), huit titularisations pour cinq essais. Le joueur semble s’être installé confortablement chez les Bleus du XV comme du 7. Dommage que son rendement fut inférieur lors des JO de Rio.

 

13. Jonathan Joseph (Angleterre)

Avec 25 titularisations en 29 sélections, le centre de Bath est en train de devenir la pierre angulaire de la ligne d’attaque anglaise. En cette année 2016, il n’a pas loupé la moindre rencontre du XV de la Rose, et n’est entré qu’une fois en cours de jeu, à l’aile, contre l’Afrique du Sud en novembre. Toujours aussi rapide, il offre le parfait complément à Owen Farrell en apportant du punch à la ligne. Il a terminé la saison internationale par une prestation de haut niveau contre les Australiens.

 

12. Owen Farrell (Angleterre)

Cela restera l’une des idées maîtresses d’Eddie Jones : placer durablement Owen Farrell, ouvreur dans son club, au centre. Le joueur des Saracens a joué douze des treize tests anglais, en assumant la fonction de buteur malgré la présence de George Ford à l’ouverture. Owen Farrell a parfaitement joué son rôle de cinq-huitième en déplaçant le jeu au pied quand c’était nécessaire et en assurant des passes de qualité. Il n’est pourtant ni un déménageur, ni un sprinteur, comme quoi. Il fut à son sommet contre les Bleus et contre les Wallabies en juin.

 

11. Julian Savea (Nouvelle-Zélande)

La terreur de la Coupe du monde 2015 a connu un début d’année tourmenté : suspendu par les Hurricanes pour un couvre-feu non respecté, écarté en raison d’un manque de forme, il a dû prendre son mal en patience. Lors du Super Rugby, l’ailier a brillé par intermittence avec un triplé face aux Jaguares et un doublé contre les Lions et a assisté depuis le banc au sacre de sa formation face à ces mêmes Sud-Africains. Le retour en sélection, en juin, a progressivement marqué son renouveau : auteur de sept essais en onze sélections, le natif de New Plymouth n’a pas réalisé sa meilleure saison. Mais, preuve de son immense talent, il n’en reste pas moins une référence du poste sur la scène internationale de par son impact physique et ses qualités d’accélération.

 

10. Beauden Barrett (Nouvelle-Zélande)

Le roi est parti, vive le roi ! Dan Carter expatrié, tout le monde attendait de voir Aaron Cruden prendre la relève. Dès le printemps, son principal concurrent, Beauden Barrett, s’est imposé comme une évidence et le digne successeur de l’ouvreur légendaire des All Blacks. Le numéro 10 des Hurricanes a tout raflé, individuellement et collectivement. Il a remporté le Super Rugby, les Four-Nations et le titre de meilleur joueur World Rugby. Le tout avec des statistiques effarantes : neuf essais en dix-huit matchs avec sa province, sept essais en dix tests avec sa sélection. Ajoutez à cela une note artistique largement au-dessus de la moyenne, avec des inspirations flamboyantes et une vitesse d’exécution ébouriffantes, et vous situez le niveau de performance du prodige de New Plymouth, 25 ans seulement. Seul bémol à son bilan : son taux de réussite dans les tirs au but, inférieur aux standards internationaux. Mais personne, en Nouvelle-Zélande, ne lui en tient rigueur.

 

9. Aaron Smith (Nouvelle-Zélande)

Le demi de mêlée des Highlanders aura probablement hâte, comme beaucoup d’entre nous, de tourner la page de 2016. Sa saison sportive irréprochable a en effet été subitement perturbée par la polémique créée par son écart de comportement dans un aéroport, où il s’était enfermé dans des toilettes publiques avec une jeune femme qui n’était pas sa compagne. Dans un pays aussi conservateur et fanatique de sa sélection nationale comme la Nouvelle-Zélande, l’affaire avait provoqué un véritable scandale. Mais de notre côté de la planète, cet écart ne saurait ternir la saison du demi de mêlée des Highlanders. Toujours aussi impeccable et constant dans son rôle de premier accélérateur de l’attaque black, Aaron Smith possède la plus belle passe au monde et peut logiquement prétendre au titre de meilleur demi de mêlée de la planète même si son homologue TJ Perenara, l’Irlandais Conor Murray et bien sûr l’Anglais Ben Youngs méritent sont à mentionner.

 

8. Kieran Read (Nouvelle-Zélande)

L’on pensait que le costume de capitaine laissé par Richie McCaw serait un tantinet trop grand pour son ami et coéquipier de club aux Crusaders. Mais la saison de haut vol que vient de réaliser Kieran Read a cloué le bec à tous les sceptiques. Le numéro huit a tout simplement été magistral, tant dans son influence sur le jeu néo-zélandais que dans son rayonnement sur le groupe. Faisant toujours preuve d’un calme olympien, le numéro huit s’est également illustré par des passes après contact venues d’ailleurs. Pas étonnant que sa fédération, qui a décidé d’augmenter considérablement sa masse salariale pour garder ses stars au pays, va faire de lui le rugbyman néo-zélandais le mieux payé du pays en prolongeant son contrat jusqu’au Mondial 2019.

 

7. CJ Stander (Irlande)

Le flanker du Munster est LA révélation irlandaise de cette année 2016. Ceux qui ne s’intéressent pas au rugby celte l’ont découvert au cours du Tournoi, où il fut systématiquement titularisé par son sélectionneur Joe Schmidt. En suivant, il fut aussi des victoires irlandaises en Afrique du Sud en juin, de l’exploit face aux Blacks à Chicago et enfin du succès contre les Australiens à Lanwdowne Road en novembre. Une véritable bénédiction pour l’Irlande, qui ne pouvait plus compter sur Peter O’Mahony ou Sean O’Brien, souvent blessés. Une bénédiction venue d’Afrique du sud, d’où Stander est originaire et où il a évolué jusqu’en 2012, sous les couleurs des Blue Bulls de Pretoria. Capable de couvrir les trois postes, Stander s’est illustré par sa puissance et sa qualité technique qu’il tient de son passé d’ouvreur, où il fut formé jusqu’à l’âge de 14 ans.

 

6. Jerome Kaino (Nouvelle-Zélande)

Dix ans après le début de sa carrière international le puissant flanker d’origine samoane est toujours là. Toujours aussi rude, toujours aussi dissuasif. Surnommé « The Enforcer » (« L’Exécuteur ») par la presse néo-zélandaise, le joueur de 33 ans a résisté aux montées en puissance d’Ardie Savea, de Matt Todd et de Sam Cane pour être titularisé à dix reprises pour la seule année 2016. Si l’on voulait chipoter, on lui reprocherait une prestation peu convaincante en deuxième ligne, à Chicago, ainsi qu’un match décevant face à la France où on le vit renversé sur une charge de Sébastien Vahaamahina. Deux contre-performances en fin d’exercice, et probablement dues à une accumulation de fatigue… Mais celles-ci ne ternissent que peu l’année de Kaino, auteur de Four-Nations irréprochables et de deux tests de haut niveau lors de la tournée galloise de juin.

 

5. Sam Whitelock (Nouvelle-Zélande)

Dans la droite lignée de ses performances lors du Mondial 2015, où il a décroché le titre suprême avec la Nouvelle-Zélande, Sam Whitelock a réalisé une année 2016 exceptionnelle. D’abord, dans le jeu, il a confirmé ses formidables dispositions physiques, lui permettant d’être toujours au soutien permanent tel un troisième ligne aile. Sa gestuelle, soit dit en passant, pourrait faire rougir de jalousie certains trois-quarts centre. Ensuite, il pèse de plus en plus dans le squad des Blacks. Aujourd’hui, Whitelock, c’est 84 sélections avec le maillot kiwi. Évidemment, il a encore une fois remporté les Four Nations, s’offrant avec ses partenaires, durant cette compétition, un nouveau record d’invincibilité avec 18 victoires consécutives. Rien que ça. Son charisme l’a amené également à prendre parfois la responsabilité du capitanat avec sa province des Crusaders en l’absence de Kieran Read. Un seul regret : cette défaite en quart de finale du Super 18 face aux Lions, futurs finalistes de l’épreuve.

 

4. Maro Itoje (Angleterre)

L’Oscar monde Midi Olympique restera comme LE phénomène de cette année 2016, ne serait-ce que par ses statistiques hallucinantes. Entre mai 2015 et septembre 2016, il a gagné les 31 rencontres qu’il a commencées. En 2016, il a gagné 26 des 27 matchs qu’il a joués comme titulaire. Ces chiffres ne donnent qu’un aperçu de tout ce qu’il amène à ses deux équipes, les Saracens et le XV de la Rose. À 21 ans, il semble parti pour une carrière de maréchal. Son activité est effrénée aussi bien en troisième qu’en deuxième ligne. Costaud, sans être colossal, il semble taillé pour le rugby moderne, fait de déplacements exigeants et d’impact très secs.

 

3. Willem Petrus Nel (Écosse)

La présence d’un écossais, dans cette sélection peut surprendre. Mais l’impact de WP Nel sur le XV du Chardon fut considérable depuis son arrivée juste au début du Mondial 2015. Il apporte une assise en mêlée qui fit souvent défaut à son équipe depuis vingt ans. Il est un produit de la formation sud-africaine où il ne fut pas jugé assez bon pour approcher les Springboks. Il déménagea pour l’Écosse en 2012 avec une idée derrière la tête. Il a confirmé son potentiel durant le Tournoi qu’il a joué dans son intégralité. Il a participé à la victoire historique contre la France. Dommage qu’il ait manqué la fin de saison et les tests de novembre à cause d’une blessure au cou.

 

2. Dane Coles (Nouvelle-Zélande)

Il ne fait pas beaucoup de bruit, il est moins médiatisé que certains de ses coéquipiers. On se demande finalement pourquoi puisqu’il est champion du monde. Dane Coles a donc déjà trente ans et 49 sélections et on ne l’avait pas vu venir. Mais en cette année 2016, il a totalement éclaté dans le rôle de talonneur sprinteur. Même Keith Wood semble empoté à côté d’un tel phénomène, capable de percer vraiment comme un trois-quarts. Steve Hansen l’a titularisé douze fois et il a marqué quatre essais. Dane Coles a aussi connu le succès avec les Hurricanes en Super Rugby. 

 

1. Mako Vunipola (Angleterre)

En 2016, Mako Vunipola a été de tous les grands rendez-vous. Le grand chelem avec le XV de la Rose, la tournée en Australie, les test-matchs du mois de novembre, titulaire à quatre reprises pour autant de succès. Douze matchs internationaux, douze victoires. Et à chaque fois, le pilier d’origine samoane a marqué ses adversaires tant en mêlée que dans le jeu. Depuis l’arrivée d’Eddie Jones à la tête de l’Angleterre, sa puissance ne s’est jamais aussi bien exprimée. Et puis, comme si ce n’était pas suffisant, comme s’il n’était pas rassasié, Vunipola a été sacré champion d’Europe et champion d’Angleterre avec son club des Saracens. Difficile de rêver plus belle année pour un joueur au sommet de son talent.

 

Dossier réalisé par Arnaud Beurdeley, Vincent Bissonnet, Jérôme Prévot et Simon Valzer

 

 

 

 

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?