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Joël Dumé : « Je n’ai pas de date butoir »

Par Jérôme Prévot
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    Joël Dumé : « Je n’ai pas de date butoir »
Publié le Mis à jour
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Le nouveau patron de l’arbitrage français s’exprime sur son nouveau statut, sur l’éviction de didier méné, sur l’erreur du match Connacht - Wasps, sur Joël Jutge…

Pouvez-vous nous donner votre vision de l’incident qui a impliqué M. Raynal lors du dernier match européen Connacht - Wasps gagné par les Irlandais à la dernière minute sur une pénaltouche ?

Tout est très clair, dans le cas d’une pénalité sifflée après la 80e, l’équipe peut la jouer ou prendre une mêlée. Une équipe ne peut jouer une touche après pénalité que si la pénalité a été bottée avant la 80e minute.

 

Peut-il y avoir des conséquences ?

Le comité a fait un communiqué de presse pour dire que le score a été validé, mais Mathieu Raynal fait partie des meilleurs arbitres européens. Je pense qu’il garde la confiance du Comité de Sélection de l’EPCR.

 

Est-ce ce que l’on appelle-ça une faute technique d’arbitrage ?

Attention, cette notion n’est pas aussi simple que ça. Elle varie en fonction des différentes législations et des diverses compétitions. C’est pour ça que l’EPCR a fait ce communiqué pour entériner le score.

 

Que se serait-il passé dans le même cas de figure en Top 14 ? Le résultat aurait-il été entériné ?

Je ne sais pas. C’est à la Commission des Règlements de statuer précisément là-dessus.

 

Venons-en à votre situation personnelle. Quelle est votre fonction depuis l’élection de Bernard Laporte ?

Le président m’a nommé directeur de l’arbitrage. Je suis responsable direct de toute l’organisation. Ça va du recrutement, à l’accompagnement en passant par la formation, la supervision et la désignation de l’ensemble des arbitres français.

 

Ce n’est pas exactement la présidence de la CCA qu’on connaissait traditionnellement, poste qu’occupait Didier Méné jusqu’à ces derniers jours…

Non, la différence avec mes prédécesseurs Charles Durand, René Hourquet et Didier Méné, c’est que ces gens étaient élus. Ils siégeaient au Comité Directeur, voire au Bureau Fédéral. Ils définissaient l’ensemble la politique de la commission qu’ils transmettaient à la DTN de l’arbitrage. Moi, je ne suis pas élu. Je suis salarié de la FFR, je l’étais déjà en tant que Directeur Technique National.

 

Que faut-il penser de ce changement ?

C’est la volonté de se calquer sur ce qui se fait dans l’immense majorité des fédérations étrangères. À part l’Italie, toutes les grandes nations fonctionnent avec un directeur de l’arbitrage salarié.

 

Didier Méné a tenu des propos assez sévères sur ce changement. Il a laissé entendre que le « patron » des arbitres n’aurait plus la même liberté…

Oui, il a cité l’exemple de ce qui s’est passé en Angleterre avec Ed Morrisson qui a été évincé. Mais heureusement, il y a des Fédérations où les responsables sont en place depuis longtemps. Mais en fait, quand le responsable de l’arbitrage est en désaccord avec les dirigeants de sa Fédération, qu’il soit élu ou salarié, je ne vois pas la différence. Mais je tiens à préciser que même si je ne suis pas élu, je suis quand même coopté au Comité Directeur et au Bureau Fédéral. Quand j’aurai des informations importantes à faire passer, je serai en mesure de le faire. C’est très important.

 

On entend beaucoup parler de Joël Jutge ces derniers temps, comme s’il devait vous succéder rapidement. Ça finit par créer de la confusion. Pouvez-vous nous éclairer ?

Ça fait partie des bruits qui circulent. Vous me citez un nom, j’en ai entendu d’autres. Vous n’empêcherez pas les gens de parler. On m’a confié une mission, sans date butoir, sans référence à un quelconque calendrier.

 

Ceci dit, vous avez la chance de débarquer dans un contexte très favorable pour l’arbitrage français...

Oui, nous avons cinq arbitres reconnus internationalement. 40% des matchs du Tournoi sont arbitrés par des Français. Nous le devons au travail de Didier Méné, au talent de ces cinq hommes et aussi à une configuration favorable.

 

Que voulez-vous dire ?

Certains pays traditionnels ont du mal à trouver des arbitres performants. Je pense à l’Écosse qui n’a plus produit d’arbitre depuis un certain temps, mais aussi l’Irlande et le pays de Galles qui ont du mal à trouver un successeur à Nigel Owens et à Alain Roland. Même la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont des problèmes. Il faut aussi citer un autre élément. Nous sommes désormais écoutés car le manager mondial des arbitres. Alain Roland est francophone, il connaît notre culture et notre rugby, et Joël Jutge est le patron des arbitres de la Coupe d’Europe. Tout ceci fait que nous sommes davantage considérés, ce qui n’était tout à fait le cas par le passé.

 

Comment allez vous traiter la proposition de Bernard Laporte de professionnaliser au maximum les arbitres de haut niveau ?

Sur le plan budgétaire, je ne serai pas décisionnaire. Sur le plan pratique, je crois que ce sera du cas par cas. Aujourd’hui, nous avons neuf contrats, cinq professionnels et quatre semi-professionnels. Il faut comprendre qu’il y a des arbitres qui ont des professions très assises comme médecin ou ingénieur et qui ne sont pas intéressés par un contrat professionnel ou même semi-professionnel. C’est le cas de Mathieu Charabas. Il y a des arbitres qui n’ont pas de contrat pour l’instant et qui seraient intéressés. Ensuite, il est évident qu’un arbitre, pour faire une carrière professionnelle, doit pouvoir répondre à des impératifs de réunions ou de stages.

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