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Stade français : Morné Steyn passe à table

Par Marc Duzan
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    Stade français : Morné Steyn passe à table
Publié le Mis à jour
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Pour Midi Olympique, l’ouvreur des soldats roses revient sur son incroyable coup de pompe face à Brive, et annonce la fin de sa carrière internationale.

On peut penser ce qu’on veut de Morné Steyn. Ses détracteurs martèleront que le deuxième plus gros salaire du club n’est rentré des Four-Nations qu’à la fin octobre et n’a cette saison disputé que deux matchs de Top 14. Ses défenseurs les plus fervents (les Savare père et fils, son agent Damien Dussaut ou son épouse Christelle…) vous présenteront la chose sous un angle différent, arguant qu’à chaque fois que le Springbok (32 ans, 66 sélections) a démarré un match de championnat, les soldats roses se sont imposés. Ce fut le cas contre le Lou à l’automne

(25-19), ce le fut plus que jamais samedi soir, contre Brive. « Une vraie galère, ce match. À partir du moment où ils ont marqué sur interception, nous avons comme disparu dans une coquille. On avait peur de jouer, peur de se donner la balle… Sans l’ultime effort de notre cinq de devant, le reste de la saison aurait pu être un cauchemar. » Dimanche matin, au terme d’un réveillon passé chez lui avec l’imposante communauté sud-africaine du Stade français (Mostert, Alberts, Van der Merwe, Bosman, Burden, Ross…), Steyn se refusait d’abord à évoquer l’improbable coup de pied ayant permis aux Soldats roses de préserver leur invincibilité à domicile et sauver leur saison. Morbleu ! 10-9 à la 79e ! 20 000 paires d’yeux (ou presque) braquées sur ses babouches ! Le destin de toutes les buvettes du stade Jean-Bouin entre ses seules mains ! « Je n’ai pas paniqué. Sur le coup de pied précédent, j’avais heurté le poteau. Je savais donc que je devais mettre plus de puissance dans ma frappe. Samedi soir, les températures étaient si basses que le ballon avait du mal à voyager. C’est juste un phénomène physique. Le froid est l’ennemi des buteurs. » Et quoi ? Deux ou trois mots d’une prière ? Il a bien un truc comme ça, dans ces cas-là… « On me pose souvent la question… On croit que je pense à des choses extraordinaires avant la frappe… Pour moi, tous les coups de pied sont les mêmes. Je pose le tee, j’essaie d’oublier que tout le monde compte sur moi et je m’élance. Il n’y a ni rituel, ni musique, ni compte à rebours. Des tirs au but, j’en fais juste deux cents par semaine depuis vingt ans. » La première fois où Morné Steyn fut confronté à une situation similaire, c’était en juin 2009, pour le troisième et dernier test des Lions en Afrique du Sud. À la 79e minute de jeu, Boks et British étaient dos à dos (25-25). Puis Ronan O’Gara monta une chandelle. Sur la ligne médiane, Fourie du Preez sauta pour la récupérer. ROG le renversa dans les airs et Christophe Berdos offrit au buteur des Bulls la pénalité de la gagne. « J’étais entré cinq minutes plus tôt, se souvient-il. John Smit, mon capitaine, m’a tout de suite demandé si je la sentais. J’ai pris mon élan, elle est passée. C’est cette pénalité de cinquante-cinq mètres qui a lancé ma carrière chez les Springboks, celle qui m’a ouvert les portes du rugby international. » Et en a-t-il reparlé avec l’actuel entraîneur du Racing ? « Non. Mais je suppose que je devrais lui dire merci… » Nul doute qu’il en serait ravi. La deuxième fois où Morné Steyn se retrouva dans un contexte équivalent à celui du 31 décembre 2016, ce fut au cours d’une demi-finale de Currie Cup disputée au Newlands face à 70 000 supporters de la Western Province. « Mon équipe (les Bulls, N.D.L.R.) était alors menée 18 à 17. J’ai hérité d’une pénalité à la dernière minute, des trente mètres à droite. » Même cause et mêmes effets…

Clap de fin chez les Boks et affaire Goosen

Si plusieurs historiques quitteront le Stade français en juin, Morné Steyn pourrait, quant à lui, prolonger son contrat jusqu’en 2020 et ainsi terminer sa carrière dans la capitale. Après tout, il n’a plus désormais la moindre obligation dans son pays d’origine. « Je sais aujourd’hui que je ne jouerai plus pour les Springboks, révèle-t-il. Ces voyages, ces absences, tout ceci est devenu pour moi trop difficile. Et puis, au pays, Handré Pollard revient de blessure. Lui et Pat Lambie ont du talent. Il est temps de leur laisser la place. » Et Johan Goosen, alors ? « Personnellement, je le trouve meilleur à l’arrière ou au centre. Je le lui ai encore répété la semaine dernière, à la maison, puisque nous avons passé Noël ensemble. En revanche, chaque fois que je lui posais des questions au sujet de son contrat au Racing, il tournait la tête et refusait de m’écouter. Je ne sais pas s’il souhaite se consacrer aux Springboks ou juste revenir à la ferme… Quoi qu’il en soit, Johan a sali sa réputation en France et aura beaucoup de mal à retrouver un jour un club en Top 14… »

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