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Vienne, le choix des valeurs

Par midi olympique
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    Vienne, le choix des valeurs
Publié le Mis à jour
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Cumulant plus de deux cents matchs en Top 14 et Pro D2, les troisième ligne, Nicolas Bontinck et Jérémy Guillot, s’épanouissent en Fédérale 2, loin du monde professionnel, où les dites valeurs du rugby ne sont souvent que de belles paroles.

Hier, Vienne, leader de sa poule de Fédérale 2, recevait soin dauphin, Beaune. En troisième ligne, les Viennois alignaient deux beaux bébés, qui ne dépareilleraient pas dans une équipe d’un - sinon deux - niveau supérieur. Les troisième ligne, Nicolas Bontinck et Jérémy Guillot, évoluaient encore il y a peu de temps en Pro D2. Le premier, après deux dernières saisons compliquées à Lyon (16 matchs entre 2012 et 2014), a choisi la retraite sportive en 2014 à 29 ans seulement.

« J’avais une touche avec un club en Pro D2 mais j’ai préféré me lancer dans la vie professionnelle. J’ai entamé une formation de manager tout-terrain avec Provale. »

Déjà titulaire d’un diplôme de préparation physique, il s’est associé à une coach mentale et intervient en entreprise pour aider les salariés, et les patrons. Et il a pris du plaisir à ne plus penser rugby pendant deux ans.

« Ça ne m’a pas manqué, rigole-t-il. Je me suis rendu compte que j’étais plus passionné de sport que de rugby. Je me suis mis au trail, j’ai participé aux 44 km de l’Interlac. Et je me suis gavé, j’ai fait tout ce que je ne pouvais pas faire quand j’étais rugbyman professionnel, comme du ski, par peur de la blessure. »

Toujours proche de Mathieu Lazerges, son ancien entraîneur à Lyon et entraîneur de Vienne, il a reçu un jour un texto de sa part, l’incitant assez vertement à reprendre les crampons. La rencontre avec le président, Laurent Bazin, a fini par le convaincre de reprendre à un niveau amateur.

« à la fin, j’étais dégoûté de voir ce que le rugby était devenu. J’ai été élevé à Bourgoin par les Milloud, Papé, Peyron, avec des valeurs fortes. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’elles servent à vendre l’événement spectaculaire… »

Ce n’est pas son compère de la troisième ligne, Jérémy Guillot qui le contredira.

Titulaire à 37 reprises lors de ses deux dernières saisons de Pro D2 avec Bourgoin, il émigra à Bourg-en-Bresse (Fédérale 1) au printemps 2015, après des remous en interne au CSBJ. L’été dernier, il décida de rejoindre Vienne.

« J’aurais pu rester à Bourg-en-Bresse, cela se passait bien, confie le joueur, tout juste âgé de vingt-six ans. Je n’ai pas essayé de rester dans le monde pro. Ça ne m’attire plus du tout. On ne retrouve plus les valeurs qu’on m’a inculquées. Les gens sont présents pour l’argent. Je préfère jouer en amateur. De toute façon, j’ai toujours travaillé quand j’étais à Bourgoin. Et j’avais prévu d’arrêter à trente ans. J’ai juste arrêté plus tôt que prévu… »

Proche de l’entreprise de négoce en matériaux dans laquelle il travaille, il s’est également rapproché de ses racines. Avant de rejoindre Bourgoin, il avait commencé à jouer aux Côtes d’Arey, puis dans le rassemblement de plusieurs clubs. « Je finirai là-bas dans quelques années, pour rendre tout ce qu’ils ont donné pour me former. »

D’ici là, il pourrait faire les beaux jours de Vienne pendant quelques saisons, peut-être aux côtés de Nicolas Bontinck, qui prendra une décision en fin de saison.

Par Sébastien Fiatte

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