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Samuel Cherouk : « Nous n'allons pas réinventer le rugby »

Par Léo Faure
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    Samuel Cherouk : « Nous n'allons pas réinventer le rugby »
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Récemment nommé entraîneur de l'équipe de France féminine de rugby à XV, Samuel Cherouk revient sur cette nomination.

Comment s'est faite votre nomination comme entraîneur de l'équipe de France féminine ?

Très rapidement. Annick Hayraud, la nouvelle manager, m'a contacté à Noël pour me dire qu'elle souhaitait un changement de staff. Elle m'a demandé si j'étais intéressé par le poste. Tout est allé très vite, j'avais une réponse à donner quatre jours plus tard. C'est quelque chose qui ne se refuse pas. J'ai vite fait le tour avec mon club et plus particulièrement avec Bertrand Rioux (directeur du centre de formation de l'ASMCA, N.D.L.R.), pour savoir si je pouvais m'organiser et libérer du temps. Bertrand m'a dit la même chose : c'est une équipe nationale, c'est important et ça ne se refuse pas.

Sur votre travail d'entraîneur des Espoirs, Clermont va donc vous libérer du temps pour occuper cette fonction d'entraîneur auprès des Bleues ?

Oui. C'est ce qui est chouette à l'ASM, ce côté très humain, très sympa. Cela fait aussi un moment que je suis dans les murs. Ils ont été très compréhensifs, très « cools » avec moi. Ils me libéreront par exemple pour tout le Tournoi des VI nations, malgré les complications que cela entraînera au club. On va s'organiser pour que tout se passe bien.

Le changement de staff n'a pas été bien accueilli du côté des filles...

Je l'avais forcément anticipé. Les filles avaient vécu deux ans et demi avec un staff, il fallait s'attendre à leur réaction. Je l'avais anticipé, cela m'a aussi questionné. Mais je l'ai vu de manière positive. C'est un challenge. A moi, à nous tous de nous relever les manches. Comme les joueuses, on est forcément compétiteur quand on entraîne. Dans six mois, il y a une Coupe du monde et comme les filles, j'ai envie d'être champion du monde. C'est le premier truc qui m'est venu à l'esprit quand on m'a proposé le poste. Avant, il y aura aussi le Tournoi des VI nations et il est hors de question de le galvauder. Des matchs internationaux se respectent.

Avez-vous eu des contacts avec Jean-Michel Gonzalez, que vous remplacez ?

Oui, nous nous sommes appelés. Il a été très bien avec moi. J'ai énormément de respect pour Jean-Michel. Nous avons passé nos diplômes d'entraîneur ensemble. Il reste d'ailleurs l'entraîneur de Bayonne, dont certaines filles figurent en équipe de France. Je me dois de lui faire des retours sur ses joueurs et je n'hésiterai pas non plus à l'appeler, pour des renseignements. Nous allons collaborer.

Serge Simon a parlé d'un « commando de six mois » pour préparer la prochaine Coupe du monde. Crédible ?

Si je n'y croyais pas, je n'aurais pas accepté le poste. Si je m'étais même posé la question de la faisabilité de ce projet, je n'y serais pas allé. Oui, c'est possible. J'y crois. J'entraîne depuis longtemps des espoirs, où les effectifs sont renouvelés chaque année. Une saison dure à peine quelques mois de plus et chaque année, il faut remettre un place un groupe, un projet de jeu… Cela se ressemble. Le challenge avec les féminines est assez similaire. Si on le pensait impossible, il fallait refuser. Ce n'est pas le cas.

Comment s'est passée votre première rencontre avec les filles, lors du stage en Corse au début du mois ?

Très bien. Les filles voulaient surtout savoir si tout ce qui avait commencé à se mettre en place, avec le staff précédent, allait perdurer. Bernard Laporte les a rencontrées, comme Jérôme Brousse, notre chef de délégation. Je crois qu'ils les ont rassurées sur ces points. Ils ont aussi réaffirmé leurs ambitions pour le rugby féminin. Tout reste en place parmi concernant les avantages qu'elles avaient jusque-là, pour se préparer au mieux aux échéances à venir.

Le groupe de 36 joueuses, établi par le précédent staff pour préparer la Coupe du monde, est-il conservé ?

Oui, nous conservons le groupe constitué par le précédent staff et nous nous appuyons dessus. Quelques filles supplémentaires rejoindront peut-être l'aventure. C'est fonction des retours de blessure, ou de quelques filles qui nous semblent correspondre à la philosophie de jeu que nous souhaitons imprimer. Mais je parle là de quatre ou cinq filles supplémentaires, surtout pas d'une revue d'effectif et de cinquante changements. Nous nous réunirons lundi, pour établir un premier groupe de 30 filles qui prépareront la rencontre en Angleterre.

Quelle est cette philosophie que vous souhaitez développer ?

Déjà, nous allons nous appuyer sur l'existant. Il y a de très bonnes choses qui sont déjà en place. Sur la cohésion de groupe, ils avaient super bien bossé. La défense est très en place. L'utilisation du ballon est déjà cohérente. Nous allons y ajouter notre patte mais nous n'allons pas réinventer notre rugby à six mois d'une Coupe du monde. Vous n'en avez de toutes façons pas le temps… Clairement, non. Les filles connaissent le rugby, nous n'allons pas le changer. Nous allons simplement apporter quelques ajustements, de manière très humble.

Quid de votre alter ego, Olivier Lièvremont ?

C'est un très bon technicien mais surtout, humainement, il est très fort. Un bon mec, pour faire simple. On se connaissait déjà un peu et on s'entend très bien, c'est qui est important vu le temps que nous sommes appelés à partager. Je suis en confiance avec lui.

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