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Ali Williams : « Je rêve d'un happy end ! »

Par Marc Duzan
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    Ali Williams : « Je rêve d'un happy end ! »
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Le deuxième ligne du Racing 92 dispute à 35 ans et 77 sélections avec les All Blacks ses derniers moments de rugbyman…Entretien.

A-t-il été difficile de revenir à la compétition après un an d’inactivité ?

Oui, très. Du jour au lendemain, mon corps a cessé de bouger comme il en avait pris l’habitude depuis quinze ans. Mes muscles ont réduit en volume. Le souffle n‘était plus le même. J’étais presque comme un enfant réapprenant à marcher ! (rires)

 

N’aviez-vous pas grossi ?

Franchement, non. Tant que l’esprit est occupé, le corps n’enfle pas. Ma petite amie n’est pas une grosse mangeuse, ça a probablement dû m’aider… Le plus dur, en fait, fut de reprendre les plaquages. Mes pieds étaient comme scotchés au sol. Je n’avais plus la technique. Au départ, je n’arrêtais pas un type…

 

Avez-vous apprécié le job d’ambassadeur commercial que vous aviez confié le Racing durant votre année sabbatique ?

Oui, beaucoup. Mais quand je voyais mes deux meilleurs potes, Dan Carter et Chris Masoe, continuer à s’éclater sur le terrain, les mains, les jambes la tête me démangeaient… Quand tu ne transpires pas avec les autres à l’entraînement et quand tu ne souffres pas avec tes potes en match, tu as beau avoir l’écusson du club collé sur le blazer, tu ne fais pas partie de l’équipe. Tu n’as plus accès à l’intimité du vestiaire.

 

Cette période de repos fut-elle néanmoins bénéfique votre corps ?

Vous ne pouvez savoir à quel point. Quinze ans de rugby avaient beaucoup abîmé mon corps. Quelques semaines après avoir arrêté le rugby, les douleurs au genou, les ligaments qui grincent le matin et le mal de dos avaient totalement « disparu ». Du moment où j’ai repris les entraînements et l’opposition, tout est peu à peu revenu.

 

Qu’est-ce qui vous a le plus manqué durant cette pause ?

La camaraderie et, surtout, les défis du quotidien. La vie d’un rugbyman professionnel est particulière. On ne s’engage pas, comme dans la vie réelle, sur des projets de six mois. Chaque semaine, l’évènement que tu as mis cinq jours à préparer te dit si tu as réussi ou échoué. C’est excitant. On vit sur une crête, tout le temps. Se défaire de ça est difficile.

 

Vous ne comptez qu’une seule titularisation avec le Racing cette saison. Comment l’expliquez-vous ?

Je savais que je ne jouerai pas énormément, que j’étais là pour dépanner en cas de blessure d’un tel, d’absence de tel autre. Les règles étaient connues dès le départ. Je suis aussi là pour faire profiter les jeunes de mon expérience. Il y a mille choses à faire dans une équipe de rugby. Si le mien se résume à porter les gourdes, je l’accepterai. J’ai toujours respecté les choix de mes coachs.

 

Que ferez-vous, l’an prochain ?

Tout est ouvert. Je ne sais pas si je travaillerai encore avec le Racing. Nous sommes en pleine discussion, en ce moment. Ce qui est certain, en revanche, c’est que je resterai en Europe.

 

Entraînerez-vous, un jour ?

John Kirwan, mon ancien entraîneur aux Blues, m’a un jour posé cette question et je lui ai répondu : « Jamais. » Il m’a alors demandé de ne jamais dire jamais. On verra bien…

 

Pourquoi la saison du Racing est-elle aussi difficile ?

Avec quelques points de bonus supplémentaires, on serait à une tout autre place en championnat. On peut toujours gagner le Top 14. En interne, nous en sommes tous persuadés. Et moi, je rêve d’un happy end.

 

Imaginons que Johan Goosen, évanoui dans la nature depuis un mois, revienne au Plessis-Robinson. Seriez-vous prêt à lui pardonner ?

Bien sûr. Je vous jure que « Goose » est un homme bien, modeste, de bonne compagnie et dingue de rugby. La situation doit le faire énormément souffrir. C’est un non-sens absolu. Il a été mal conseillé et a fait une connerie. Mais il fut mon coéquipier et reste mon ami. Je lui pardonnerai. C’est le principe même d’une équipe de rugby. Sans cette camaraderie, on ne vaut pas grand-chose…

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