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Albi, vers un virage stratégique

Par midi olympique
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    Albi, vers un virage stratégique
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 Les Tarnais préparent dans une sérénité toute relative leurs deux prochaines réceptions capitales. En coulisse, un projet de reprise du club albigeois par d’anciens joueurs agite les décideurs.

Pour imager quelque peu la situation dans laquelle se trouve le Sporting Club albigeois en ce début février, disons que le club tarnais entre à pleine vitesse dans une chicane dangereuse. Un « double virage » sur le terrain et en coulisse qui pourrait impacter grandement le devenir du club.
Sportivement d’abord, le club doit négocier un premier virage qui va conditionner énormément de choses pour la suite. Englué en bas de classement depuis le début de la saison, les Jaune et Noir sont redevenus relégables après leur déconvenue majuscule subie dans l’Ain à Oyonnax lors de la dernière journée. À onze matchs du terme de la saison, les voilà à la lutte avec Bourgoin, Vannes, Béziers, Narbonne et Dax pour survivre au deuxième échelon professionnel. À l’entrée de ce virage sportif, deux bonnes nouvelles subsistent : les Tarnais sont toujours maîtres de leur destin et ils n’auront a priori qu’une équipe à mettre derrière eux car Bourgoin, malgré tout le courage de ses joueurs admirables, semble déjà condamné à la dernière place. Le SCA recevra six fois en onze matchs et son plus sérieux concurrent, Vannes, jouera chez lui « seulement » cinq fois. Mieux, les Tarnais auront l’avantage de recevoir les Bretons lors de la prochaine journée. Un match avec un enjeu terrible mais qui, s’il est bien négocié, pourrait leur permettre de prendre un ascendant décisif sur le promu. Dans l’immédiate continuité de ce match, lors de la 21e journée, le SCA devra gérer la réception de Dax, une autre équipe à portée de fusil dont il serait bon de se rapprocher comptablement. Voilà pour la situation sportive qui est tendue mais pas désespérée.

 

SCIC et RSE au secours du SCA

En coulisse, le bateau tangue. Le manque de résultat implique un manque de recettes et la fuite de partenaires. Cercle vicieux. À demi-mot, l’entourage du club parle d’un « manque à gagner » qui se profile à la fin de la saison. Le trou serait proche du demi-million d’euros (lire en page 24).
Au milieu de ce marasme, la solution pourrait venir d’un projet porté par Vincent Clément, Sébastien Pagès et Sanoussi Diarra. Mardi soir, les trois anciens joueurs du club ont présenté un plan de reprise du SCA sur le long terme devant un parterre de supporters, anciens joueurs du SCA, ou parents d’enfants de l’école de rugby. Sur le papier, le plan est séduisant. La jeune équipe a proposé aux dirigeants du club de réaliser un audit dans toutes les strates du club, afin de « coconstruire » le renouveau.
Juridiquement, la bande à Clément propose un format novateur. S’il venait à être validé, le projet impliquerait la création d’une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) qui regrouperait toutes les parties prenantes du club (SASP, association, centre de formation) dans le but de leur donner une orientation commune et éviter les dispersions et les conflits entre elles. Cette SCIC s’appuierait sur les valeurs du label RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). En clair, le SCA deviendrait un acteur majeur du territoire social et économique tarnais en y renforçant sa présence. La volonté des promoteurs du projet serait aussi de rééquilibrer les forces entre centre de formation, association et structure professionnelle. Ils fourmillent aussi d’idées pour « vendre » la marque SCA et en redorer le blason.
Reste, comme souvent, deux obstacles à ce projet qui a séduit son auditoire d’amoureux du SCA. Les promoteurs du projet ont fait un devis de 60 000 € aux dirigeants du club pour réaliser leur audit et la mise en place du plan. L’acceptation est désormais soumise à validation du Conseil d’administration du SCA. Vincent Clément attend une réponse sous quinze jours.
Dans les travées du Stadium, le projet séduit et a de l’impact mais on reproche à la bande à Clément d’arriver sans partenaires nouveaux et de miser sur un éventuel ralliement de nouveaux portefeuilles une fois le projet acté. Dans un contexte économique difficile, le budget à allouer à l’audit ferait aussi tousser. En cas de réponse positive du CA, Clément, Pagès et Diarra devraient aussi convaincre la LNR d’accepter qu’un club pro soit enregistré sous forme de SCIC, ce qui serait un cas inédit. Les chantiers demeurent donc nombreux pour la bande à Clément mais sa proposition a le mérite de faire bouger les lignes et de jeter un pavé dans la mare. La balle est dans le camp des dirigeants.

 

Par David Bourniquel

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