Dublin où ça fait mal

Pour Guy Novès, l’état de grâce est bel et bien terminé. Treize matches, huit défaites et un ratio de victoires se hissant péniblement à 40 %: ce XV de France, incapable d’accrocher à Dublin le triomphe après lequel il court depuis plus d’un an, est plus que jamais source de préoccupations. « Cette équipe stagne », soufflait d’ailleurs le sélectionneur national en conférence de presse, au crépuscule d’une performance courageuse, par moments encourageante mais accouchant bel et bien d’une nouvelle désillusion. Le pire, dans cette histoire, c’est que les Bleus ne peuvent désormais plus se réfugier derrière les justifications d’usage ayant si longtemps jalonné les soirs de défaite. À l’hiver 2017 et au gré de la convention dernièrement passée entre la FFR et la LNR, le XV de France est en effet à égalité de préparation avec toutes les autres grandes nations du vieux Tournoi.

Placés dans des conditions optimales, les Bleus semblent encore à des années lumière des meilleures équipes de la planète. « Les Irlandais sont quatrième au classement mondial, résumait Yoann Maestri dans les couloirs de l’Aviva. Nous ? On est à notre place, huitièmes ». Enfermés depuis des années dans une spirale négative faite de piteuses défaites, de revers encourageants et de succès d’estime, les Tricolores ont aujourd’hui la mine lasse de ceux qui y croient moins. Dès lors, comment gripper la machine à perdre ? Le projet de jeu va-t-il évoluer ? Des leaders vont-ils enfin se lever pour épauler Guilhem Guirado ? Et enfin, de nouvelles têtes de gondole feront-elles un jour oublier que Wesley Fofana est à l’heure actuelle notre seul joueur de classe mondiale ? Un début de réponse, ici…