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Massy, le miracle permanent

Par midi olympique
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    Massy, le miracle permanent
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En gagnant à Aubenas dimanche, Massy a officialisé sa troisième montée en Pro D2 en l'espace de cinq ans. Une permanence dans les résultats construite de façon unique.

Boucler cette montée en Pro D2 en l’emportant à Aubenas ? Sa performance a fini d’installer cette équipe Massy au firmament de la poule d’accession qu’elle a dominée de façon outrageuse en produisant une fin de championnat mirifique. Ce succès en Ardèche sur le terrain de l’autre équipe « la plus en forme du moment », a confirmé l’aptitude absolument remarquable des joueurs franciliens à relever avec panache les grands défis qui se sont élevés devant eux. Ils sont allés la chercher en terrain hostile avec les dents, plutôt que d’officialiser cette promotion la semaine suivante à la maison contre Limoges. Le bonus offensif infligé sur leur propre terrain à leurs concurrents d’Aix-en-Provence avait déjà créé les conditions de cette accession rapide la journée précédente. Massy alignait, ce jour-là dans ses rangs, huit joueurs directement sortis de sa formation interne, affichait un total de onze licences blanches (4 saisons de présence au club), pour une moyenne d’âge globale de moins de 24 ans. Le sixième budget de la division est parvenu à renverser l’adage des gros moyens qui font les bons classements, par le développement sans jamais la renier, de sa politique de club si singulière et tellement pointue. « On ne donnera de leçon à personne, restait mesuré dans sa joie immense le président François Guionnet. Nous savons tous que chaque club développe sa propre politique en fonction de ses moyens et de son environnement. De notre côté, nous pouvons nous appuyer sur une histoire très forte de club de banlieue formateur. La faire fructifier, c’est une grande fierté, évidemment. Mais l’équilibre à trouver est tellement fragile. Il n’était pas dit que nous parvenions à maximiser comme nous l’avons fait tous les paramètres de la réussite. »

 

10 points encaissés en moyenne

Il n’était pas dit, non, que la décision serait judicieuse, de confier cette montée à trois entraîneurs pluriactifs, dont les statuts de salariés ne sont pas supérieurs à ceux des entraîneurs de Fédérale 3 des clubs alentour. Le contractuel de la Fédération Didier Faugeron, l’éternel Stéphane Gonin, prof dans le civil, passé par toutes les catégories d‘âge, et le nouveau venu Benoît Larousse, professeur d’université, pêché en Fédérale 3 à Pontault-Combault, ont formé un trio engagé à l’entente parfaite. Didier Faugeron, 20 ans de management en Top 14, se trouvait en Italie vendredi soir avec l’équipe de France des moins de 20 ans. Aéroport de Cagliari, aéroport de Rome, aéroport de Charles-de-Gaulle, gare de Lyon jusqu’à Valence en train, et Aubenas par la route en voiture, est un petit périple de vingt heures qu’il a essuyé pour retrouver ses joueurs en Ardèche. C’est la troisième fois de la saison qu’il se mettait en quatre pour assurer sa présence sur le banc. « Tu veux savoir si, dans ces conditions, ça fait du bien de voir les joueurs avec autant de mordant répondre à tes attentes ?, savourait-il dimanche soir. Seulement dix points encaissés en moyenne par match, c’est parlant non ? Et avec tous ces jeunes de Massy… Ce club a réussi par le travail à construire une croissance maîtrisée. Quand je suis revenu après quatre ans (Didier Faugeron avait déjà entraîné Massy avant son recrutement par le Stade français), j’ai retrouvé les mêmes personnes aux mêmes endroits, qui bossaient encore deux fois plus. Il n’y a pas de secret. On peut incorporer nos espoirs car, derrière, dans l’association, ça ne rigole pas. Et à côté des entraîneurs que nous sommes, toux ceux qui œuvrent près de la première tiennent leur rôle de façon très professionnelle et sans relâche. »

 

 

Merci « Cancan »

L’analyste vidéo Daniel Cancalon, membre éminent de ce staff en synergie, est un stakhanoviste parmi d’autres dans la liste des infatigables. Il a des faits d’armes. « Merci Cancan », chantait Clément Ancely, à l’issue la victoire étriquée obtenue à domicile contre Tarbes. Le troisième ligne avait chipé un ballon en touche à 5 mètres de sa ligne en sautant à l’endroit idoine : « Daniel m’avait montré que, dès que les Tarbais faisaient rentrer Armary et se mettaient dans une certaine disposition d’alignement, je devais sauter à cet endroit précis. J’ai sauté sans même réfléchir. Chapeau l’artiste ! » Et quels furent les autres moments clef de cette montée ? Didier Faugeron, Stéphane Gonin et Benoît Larousse évoquent tous cette première victoire à Auch qui a mis leur équipe sur les bons rails. On note aussi celle de la chance acquise à la maison contre l’éternel rival de Nevers, cette formation complètement maîtresse de son rugby ce jour-là, totalement dominatrice, mais battue en raison du « jour sans » de son buteur Duvallet. On note surtout l’éclosion des deux équipiers de la première ligne qui ne devaient pas disposer de temps de jeu aussi conséquents. Abraham et Suave, deux piliers de 20 ans, ont tenu la baraque et bien mieux, alors que tous les autres étaient blessés. Ils sont membres à part entière de l’effectif et de façon permanente maintenant. Ils joueront en Pro D2 la saison prochaine. Massy ne forme pas que des troisième ligne. Massy est deuxième de son championnat en Gaudermen, en Alamercery, et en Crabos. 3,2 millions d’euros de budget, et 40 % qui vont à l’association : qui dit mieux ? Massy est en Pro D2, et il faut vraiment être bégueule, pour ne pas applaudir à tout rompre.

 

Par Guillaume Cyprien

 

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