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(Très) digne héritier

Par Jérémy Fadat
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Publié le Mis à jour
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Travailleur de l’ombre, Saïd Hirèche s’est rendu indispensable en Corrèze. Jusque dans le vestiaire où il est désormais considéré comme le successeur d’Arnaud Mela.   

Il est question du pied de Germain, de la puissance de Koyamaibole, de l’expérience de Mela, de la technique de Ledevedec, de la défense de Mignardi… Lorsqu’on évoque ce club à part, il est beaucoup plus rare d’entendre le nom de Saïd Hirèche. Avec au moins vingt feuilles de match par saison depuis son arrivée en 2012, il est pourtant un rouage essentiel de cette équipe. « Saïd est d’une grande humilité, explique Nicolas Godignon. Ce n’est donc pas le garçon que l’on connaît le plus à l’extérieur. Il n’aime pas trop la lumière. » Ce que lui confirme : « Je préfère effectuer mon boulot. Tout ce qu’il y a autour, ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus. » N’y voyez aucun manque d’ambition. Juste une modestie sincère. Vertu qui en a rapidement fait un leader du vestiaire corrézien, au même titre que Ribes, Mela ou Mignardi. Alors que le charismatique deuxième ligne, capitaine des années 2010, voit son temps de jeu désormais réduit cette saison, Hirèche occupe la fonction. « C’est un vrai capitaine d’équipe, affirme Godignon. Il est parmi les cadres d’un groupe qu’il connaît bien et assume pleinement ce rôle. Il assure la succession d’Arnaud Mela, qui joue moins. Il a la maturité pour exercer cette fonction. » Et, quand on évoque le sujet avec le flanker, lui se veut d’une énorme pudeur par rapport à son aîné : « On en a discuté un peu avec Arnaud. C’est lui, le capitaine et le papa du groupe. Je le respecte beaucoup et m’entends bien avec lui. Il m’a parfaitement accueilli dès ma première saison ici, m’a aidé, m’aide encore au quotidien vu ce qu’il représente. On va essayer de continuer à faire passer son message et transmettre ses valeurs. » Car, s’il est une force que possède Hirèche en dehors du terrain, c’est son sens de la communication. « Sa relation avec les autres est saine et il sait trouver les bons mots », admire Godignon. « Même s’il y a eu quelques retouches, le groupe n’a pas beaucoup changé et j’ai de bons rapports avec tout le monde, reprend le joueur. Bien connaître facilite l’échange. Dès que j’ai quelque chose à dire à qui que ce soit, je le dis. Les autres savent que je suis honnête mais il faut savoir le faire avec diplomatie. »

 

« Avant, j’étais désigné plaqueur-gratteur… »

Au-delà de l’homme, de sa stature et de son empreinte sur l’environnement local, c’est aussi — et peut-être surtout — le joueur qui a le plus évolué. Lui, le travailleur de l’ombre. « À la base, c’est le plaqueur-gratteur par excellence, décrit Godignon. Sa première qualité est de récupérer des munitions mais il a aussi cette capacité à coller au ballon. Il fait partie des tout meilleurs troisième ligne du championnat dans ce registre avec Armitage à Pau, Gill à Toulon, Lauret au Racing, Braid à Bordeaux ou Dusautoir à Toulouse. » Même si, justement, Hirèche est aussi parvenu à élargir sa palette et développer ses compétences. « Ce rôle de plaqueur-gratteur est celui qui m’était défini, confie-t-il. Avant, j’étais désigné comme ça, rien d’autre. Mais on m’a demandé d’étoffer ma panoplie. » D’abord sur ses points forts. « Il a réussi à trier son activité défensive, raconte son entraîneur. Il sait mieux choisir les plaquages qui vont l’amener à contester et ceux qui vont simplement faciliter le ralentissement du jeu. » Sans oublier le secteur de la touche, celui où ses progrès furent éloquents, au contact de Didier Casadéi. « Il a su le responsabiliser et lui faire prendre conscience de ses qualités dans ce secteur, poursuit Godignon. Il ne fait pas deux mètres mais c’est un excellent sauteur et il annonce parfaitement quand c’est à lui de le faire. Il n’est pas un frein dans l’alignement, au contraire. » Ce que ressent l’ancien Aurillacois : « Des mecs comme Uys, Azoulai, Mela ou Ledevedec m’ont beaucoup aidé à prendre confiance en moi dans ce domaine. Et Didier ne me l’a pas caché quand on est monté en Top 14 : « Pour jouer plus, tu dois être capable de sauter. » C’est ce que j’ai fait. Après, dans le jeu, j’ai bossé les attitudes et plus on te fait confiance, plus on engrange. » La confiance, clé de sa réussite.

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