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La muraille de Chine

Par midi olympique
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Ils sont nombreux ces jeunes français à parcourir le monde. Parmis eux Raphael Lautrette, troisième ligne aile, qui, à 25 ans, son diplôme de management des vins et spiritueux en poche, à décidé de tenter l'aventure du côté de Shangaï. Le jeune expatrié raconte à Midi Olympique son aventure rugbystique en Chine.

Raphael pouvez-vous nous en dire plus son votre parcours de rugbyman ?

J’ai commencé le rugby à l’âge de 9 ans au Cercle Jules Ferry, un club Orléanais. Après une année Erasmus passée à Athènes, j’ai rejoins Bordeaux pour mes études et l’US Bouscataise dans le même temps. Je recherchais un club familial avec un niveau plus que correct et j'ai trouvé tout ça du côté du stade Jean Jaurès. Et depuis mon arrivé en Chine, j’ai rejoins le Shanghai Rugby Football Club (SRFC), un club d’expatriés emprunt du même esprit.

En parallèle de tout cela, vous avez bien entendu poursuivi vos études ?

Effectivement, j’ai suivi un cursus complet en droit, en me spécialisant en M2 en « droit de la vigne et du vin » à l’université de Bordeaux. J’ai ensuite intégré le Master spécialisé « management des vins et spiritueux » de KEDGE Business School. C’est un parcours un peu atypique mais ça a été vraiment enrichissant pour moi. 

Comment un Varois, expatrié à Bordeaux, travaillant dans le vin, a-t-il attérit Chine ?

Le fruit du hasard. Je souhaitais travailler à l’étranger à la fin de mon diplôme à KEDGE et l’opportunité s’est présentée de rejoindre un importateur de vins basé à Shanghai en tant que commercial.

Difficile de quitter la belle endormie pour les buildings de Shangaï ?

Pour être honnête je n’ai pas pris une claque culturelle en arrivant. C’est plus dans la vie de tous les jours qu’on réalise à quel point nos cultures sont différentes. L’adaptation est assez simple même s’il est impossible d’embrasser complétement la mentalité chinoise. Sans compter que la communauté d’expatriés, et particulièrement française, est vraiment très importante. En fin de compte, c’est un peu comme vivre dans un village au milieu d’une ville de 20 millions d’habitants.

Comme dans tout village qui se respecte il y a donc un club de rugby ?  

Exactement, et grâce à mes anciens partenaires du Bouscat, j’ai été mis en contact avec un français jouant pour le Shanghai Rugby Football Club (SRFC).

Le rugby n'est pas le premier sport auquel on pense quand on évoque la Chine. C'est même loin d'être le sport national. Comment le rugby est perçu là-bas ?

Le rugby est encore assez peu médiatisé en Chine, mais nous sommes vraiment en train d’assister à un énorme bond en avant. Le gouvernement chinois a mis en place un programme de développement avec d’importants moyens financiers. L’objectif étant d’atteindre le million de joueurs et d’accueillir la Coupe de monde 2028.

Comme dans la vie de tous les jours, la pratique du rugby en Chine doit être différente de la France ?

Les entrainements terrains sont très différents de ce que j’ai pu connaître en France. Moi qui adore défendre, je m'adapte car c’est beaucoup moins axé sur « le chocolat » et un peu plus sur le jeu de mouvement. L’arrivé de notre coach Hongkongais a vraiment fait monter le niveau d’un cran.
 

Vos débuts n'ont pas été trop difficile ? 

J'ai connu pire ! Mon premier match avec le SFRC a été la finale du championnat à XV contre Canton. On a gagné le titre après 80 minutes sous une pluie torrentielle. Un moment très sympa. J'évolue dans une équipe plutôt solide composé de joueurs venant du monde entier. On compte essentiellement des britanniques mais également des Français, Néo-Zélandais, Sud-Africains, Canadiens et mêmes des destinations plus exotiques comme la Colombie ou le Chili. Ça fait un peu « campagne de pub Benetton » mais c'est en quelque sorte ce qui rend le rugby chinois unique. 

Où en êtes vous dans votre saison ?

On reste invaincu depuis plus d’un an...La saison à XV est assez courte et se déroule en parallèle des compétitions à 7 et à 10. Les distances entre tous les clubs font qu’il est impossible de tous se rencontrer sur une saison régulière. Le championnat est donc divisé sous forme de conférences et les leaders de chaque conférence se retrouvent sur des phases finales. On joue d'ailleurs à Pékin, en demi-finale, le weekend prochain.

Le rugby à 10  ?

Oui, j’ai découvert le rugby à 10 ici et le « GFI Hong Kong 10’s » (remporté par l'UBB) est vraiment le sommet de notre saison. C’est un tournoi qui accueille des équipes du monde entier, essentiellement professionnelles, avec quelques stars du 7’s et du XV. On a commencé cette année en ouverture contre les anciens vainqueurs et futurs finalistes, qui comptaient dans leur squad 4 internationaux à 7 All-Blacks, un international à 7 Anglais et le demi-d’ouverture des USA. Ça pose les bases pour le reste du tournoi. On a fini par se défaire d’une sélection africaine en demi-finale et battre l’équipe nationale chinoise en finale de la « Shield ». Une première pour notre club et pour une équipe chinoise dans l’histoire du tournoi. Ça restera vraiment comme un de mes plus beaux souvenirs en Chine.

La suite de votre aventure maintenant ?

J’ignore combien de temps je resterai à Shanghai ou Chine. Ce qui est sûr, c’est que je vais continuer à profiter un maximum des « rugby tours » et déguster encore quelques bouteilles.

En parlant de bouteilles, les 3ème mi-temps sont elles aussi réputées qu'en France ?

Elles sont toujours très sportives et il n’est pas rare qu’on perde quelques joueurs au retour (et parfois même à l’aller). On a l’habitude de dire que ce n’est pas un vrai « rugby tour » tant que quelqu’un n’a pas loupé l’avion ou le train.

Propos recueillis par Félix Comane

 

 

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