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Ces rugbymen qui ont fait de la politique

Par Jérôme Prévot
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    Ces rugbymen qui ont fait de la politique
Publié le Mis à jour
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De Jacques Chaban-Delmas à Didier Codorniou, le monde du rugby a souvent fourni des éléments au personnel politique.

Le rugby et la politique ont toujours eu des liens. Le rugby français a même fourni à la nation un Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas qui occupa l’hôtel Matignon de 1969 à 1972 et qui fut même candidat à la présidence de la République en 1974. « Chaban » avait été international au poste de trois-quarts aile, une fois, en 1945. Il jouait alors au CASG, à Paris. Il rejoindrait vite Bègles puisqu’il devint maire de Bordeaux en 1947 et le resta jusqu’en 1995. Il fut l’un des proches des frères Moga. Ils lui avaient servi de protection rapprochée et d’agents électoraux. « Chaban » sut s’en souvenir en se montrant généreux avec les trois frères et avec leur club fétiche. Le Catalan Joseph Pascot, six fois international entre 1922 et 1927, fut ministre des Sports du gouvernement du Maréchal Pétain de 1942 à 1944. De tous les rugbymen engagés en politique, il est celui dont l’action fut la plus décisive (pour le meilleur et pour le pire). Il joua un rôle capital dans l’interdiction du Jeu à XIII en 1941 alors qu’il était directeur des sports dans le cabinet de Jean Borotra (ex-tennisman).

Nous n’oublierons pas bien sûr Bernard Laporte, actuel président de la FFR. Champion de France 1991 avec Bègles, puis entraîneur du XV de France, du Stade français et de Toulon, il fut secrétaire d’état chargé des Sports (2007-2009). Sa nomination juste avant la Coupe du monde organisée en France fut un vrai ouragan médatique. Nicolas Sarkozy lui permit de prendre ses fonctions avec six mois de retard, cas unique dans l’histoire.

De Jean Carrère à Michel Tonon

D’autres internationaux ont occupé des fonctions éminentes : c’est le cas du troisième ligne Jean Carrère qui fut maire d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) de 1983 à 2001 après avoir été neuf fois international entre 1956 et 1960. Il participa à la fameuse tournée du XV de France en 1958. Le talentueux trois-quarts centre, Didier Codorniou est maire de Gruissan (Aude) depuis 2001 ainsi que vice-président de la région Occitanie. Il porte les couleurs du Parti Radical de Gauche. Il fut sélectionné trente et une fois chez les Bleus entre 1979 et 1985, gagna le grand chelem en 1981 et souleva le Bouclier de Brennus en 1979 avec Narbonne. De tous les élus internationaux, il reste celui dont la carrière fut la plus brillante. Guy Laporte demi d’ouverture seize fois sélectionné entre 1981 et 1987, buteur du grand chelem 1981 fut conseiller général du Tarn entre 1985 et 1992 sous les couleurs du RPR. Jean-Pierre Bastiat numéro 8 du grand chelem 1977 (32 sélections) fut tête de liste aux dernières élections municipales à Dax.

Les Treizistes ont eu aussi un international sacré par le suffrange universel : Michel Maïque, maire de Lézignan depuis 2009. Il fit partie de l’équipe qui battit les Australiens en 1978.

Mais d’autres joueurs de premier plan ont eu des mandats électifs. Francis Vals, député-maire socialiste de Narbonne (59-71) fut champion de France avec le club de sa ville en 1936, il marqua même l’essai décisif. Cette finale Narbonne-Clermont fut souvent qualifiée de finale la plus politique de l’Histoire puisqu’elle se déroula en plein front populaire et que la socialiste Leon Blum, futur Premier ministre, était élu de Narbonne; alors que l’ASM était associée aux deux cents familles à travers Michelin. à noter que le successeur de Blum, le Radical-Socialiste Camille Chautemps, était un ancien pilier du Stade français en Première division.

Plus près de nous, Michel Tonon, troisième ligne respecté de Clermont et de Nice dans les années 80 fut maire et conseiller général de Salon de Provence. Il fut international A et vainqueur du Challenge Yves du Manoir.

à noter aussi le parcours d’un intervieweur et commentateur politique assez connu des années 60 aux années 80, Pierre Charpy. Il fut demi-finaliste du championnat en 1947 avec le PUC avec l’étiquette de deuxième ligne très rude. Avant de se mesurer aux fauves de la politique, il domptait les packs du Sud-Ouest.

 

par Jérôme Prévot

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