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« Le docteur Wild pourrait bien faire partie de notre projet »

Par Arnaud Beurdeley
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Publié le Mis à jour
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Mathieu Blin, dont on dit qu'il pourrait devenir directeur sportif et exécutif du Stade français dans l'hypothèse où le pool d'investisseurs réuni à l'initiative d'un collectif d'anciens joueurs serait retenu par Thomas Savare, prend la parole pour la première fois. Pour l'ancien talonneur, sacré trois fois champion de France avec le club de la capitale, tout est encore possible dans la structuration du dossier de reprise, même si le Docteur Wild semble désireux de porter seul un projet de reconstruction.

Qu'en est-il du projet de reprise que vous avez initié avec plusieurs anciens de la maison « stadiste » ?

Soyons clair, ce collectif d'anciens joueurs ne souhaite pas racheter le Stade français. Nous sommes juste à l'origine d'une mobilisation d'un pool d'investisseurs et d'une proposition de projet. Ne faisons pas d'amalgame. Si notre projet est retenu, notre collectif sera officialisé sous une forme qui reste à déterminer. L'idée est de rassembler le plus grand nombre d'anciens joueurs ou dirigeants du Stade français qui veulent apporter leur savoir, leurs compétences ou leurs billes au service du club. On aura le temps d'y réfléchir si notre dossier est retenu. Aujourd'hui, on essaie de pousser pour qu'il le soit car nous croyons fort à ce projet. L'idée est de mettre en place une création capitalistique mais avec une dilution des risques grâce à la présence de plusieurs actionnaires (NDLR : lire Midi-Olympique du 1er mai). Thomas Savare aura notre dossier sur son bureau et faire son choix.

 

Pourquoi prendre la parole aujourd'hui ?

Parce qu'on travaille sur ce dossier depuis deux mois avec l'association du club et que jusque-là, nous avions préféré le faire dans la discrétion. Aujourd'hui, notre projet est prêt, il sera basé sur la formation, en partenariat avec l'association du club, parce c'est la direction que nous souhaitons prendre. Nous y croyons. La pérennité passe par là, notamment dans un bastion rugbystique, le plus gros de France. La réussite de ce modèle avec des clubs comme Brive ou La Rochelle montre qu'il y a un retournement des modèles économiques. La dilution capitalistique est importante pour nous. Aujourd'hui, les enjeux sont trop importants. Nous ne souhaitons plus prendre le risque d'un effondrement en cas de départ d'un actionnaire majeur ou d'un engloutissement si l'un d'eux décidait d'augmenter sa participation. L'idée est que chacun puisse trouver sa place dans ce modèle afin de travailler dans la longueur. Le projet est non seulement financier, mais aussi sportif, marketing, commercial et social.

 

L'assise financière est-elle réunie ?

C'est aujourd'hui entre les mains des investisseurs. Les chiffres leurs appartiennent. Ce sera à eux de parler de ça. Car, parler d'investissement, c'est aussi parler de gouvernance et d'organisation. Ça leur revient donc de manière légitime. En tout cas, l'assise financière est bien là et permettra d'engager des énergies à moyen et long termes très importantes pour le développement du club.

 

On parle d'une somme minimale de 10 millions d'euros par an sur trois années, vous confirmez ?

Le projet doit permettre de repartir avec une équipe compétitive en Top 14. Beaucoup de joueurs sont encore sous contrat et démontrent depuis quelques semaines que cette équipe a du caractère et du talent. Le développement pérenne du club passe par une stabilisation, mais aussi par une harmonisation des salaires des joueurs. L'idée est aussi d'assurer un développement stratégique commercial, marketing, de développer les partenariats avec les clubs « amis » en Ile-de France. Quand on parle de projet, ce n'est donc pas pour les trois années à venir, mais pour les dix ans qui viennent. D'ailleurs, tous les anciens ont décidé de s'investir financièrement dans le projet à titre individuel. Chacun avec ses moyens, mais c'est une façon de montrer qu'on aime ce club et qu'on croit en ce projet.

 

Un rapprochement avec le projet de reprise du Docteur Wild est-il encore d'actualité ?

Nous y travaillons encore car l'amour du rugby que le Docteur Wild peut avoir à travers ses engagements dans le rugby allemand nous montre qu'il aime ce sport. Ensuite, sa surface financière permettrait évidemment d'apporter une base encore plus solide pour le Stade français. Pour nous, il est donc important qu'il puisse être sensible à cette organisation d'idées. Maintenant, si le Docteur Wild décidait de déposer un projet de reprise seul et qu'il devait être choisi, je serai très heureux car le plus important est la pérennité du Stade français. Mais réunir le plus d'énergies possibles autour d'un même projet est un objectif.

 

Serez-vous le futur directeur sportif et executif du Stade français si le projet est retenu ?

Chacun tente d'apporter ce dans quoi il se sent à l’aise. Mon poste de manager général d’Agen me permet de proposer mes idées sur le sportif et celui de Directeur Exécutif sur celui des différents services qui composent le club. Cette décision revient aux futurs dirigeants si le projet est choisi par Thomas Savare. Si tel est le cas, l’unification du club, entre l'association et la SASP, passant par une transversalité de l’ingénierie de l’entraînement et du management, sera le fil conducteur.

 

L'échéance de remise des dossiers est fixé à mercredi midi...

Evidemment, une offre sera remise d'ici-là par le pool d'investisseurs que nous avons réuni. Et le Docteur Wild pourrait très bien en faire partie. Ensuite, le choix sera entre les mains de Thomas Savare. Mais quelque soit l'issue de ce dossier, nous tenons à remercier Monsieur Savare car il a été formidable avec nous. Il nous a permis de vraiment bien travailler. On lui témoigne un grand respect, on essaie d'ailleurs de faire en sorte qu'il reste un peu avec nous. Notre projet a fait sens chez lui car il avait également travaillé dans une même direction, sans pouvoir être entendu. Je crois vraiment qu'il fait partie de ces grands dirigeants du rugby français qui sont très appréciés à la LNR. C'est quelqu'un qui œuvre pour l'intérêt général.

 

Savez-vous à quel moment Thomas Savare prendra-t-il sa décision ?

Non, nous savons simplement qu'il y a l'échéance de la DNACG ce jeudi. Mais, c'est Thomas Savare qui tient le timing. Il est le président du Stade français, la décision lui revient.

 

Propos reccueillis par Arnaud Beurdeley

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