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Le point de départ

Par Emmanuel Massicard
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Publié le Mis à jour
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Il suffit souvent d’une image, parfois juste un son ou une odeur pour sonner le rappel, connecter les souvenirs et faire renaître chaque année la magie printanière des phases finales, ce trésor rugbystique inestimable. 

Nous y voilà enfin, persuadés qu’un championnat de hautes luttes ne saurait décider seul du nom des champions. Assez fous que nous sommes pour considérer l’incertitude d’une fin de saison à venir comme le véritable départ de l’aventure humaine, quand il s’agit de casser les codes des logiques sportives et de partager le destin d’un collectif alors mis à nu.

Nous y voilà enfin, désormais prêts à plonger dans cette immense mêlée des sentiments, nous portant sur les chemins suaves de la jeunesse et parfois même de l’enfance. C’est un retour aux sources, décrit avec délice par Marcel Rufo quand il se penche chaque année, depuis les tribunes de Mayol, vers la course au Brennus. Et, pour beaucoup d’entre nous, ce n’est rien d’autre que la porte d’entrée de notre passion ovale.

Ici, Mesdames, Messieurs, il n’est plus question de travail comme on l’entend -hélas- trop souvent après un match perdu pour justifier le salaire. Cette fois, il n’y a que la fièvre et l’engagement conjugués au présent ; des sentiments portés à ébullition pour dépasser la raison et franchir des limites jugées impossibles.

La toquade est communicative et les héros, semi-pros ou amateurs, s’en imprègnent depuis bientôt un mois… De Rouen à Périgueux et Hyères en passant par Lavaur, Suresnes, Mâcon ou Hendaye, tous se démènent pour prolonger la parenthèse enchantée, entretenir la flamme d’un monde amateur d’ordinaire cantonné dans l’ombre des superpuissances professionnelles.

Chacun sa route. Ce week-end, les supporters d’Agen et Montauban vont colorer l’autoroute d’Aquitaine dans une sorte de transhumance bon enfant, jusqu’à Bordeaux et le sommet de ProD2. Sur les bords de la Méditerranée, Toulon, Castres, Montpellier et le Racing 92 entreront sur scène lors de ces barrages du Top 14 si mal nommés… à bien y regarder, ils ressemblent davantage à des rampes de lancement vers les étoiles, pour peu que les équipes tiennent les promesses de ces affiches ouvertes, indécises et sur certains aspects sulfureux. Les rivalités sportives et les coups d’éclats présidentiels ont campé le décor ; il appartient aux acteurs de finaliser un scénario que l’on espère digne d’un festival de cannes et d’essais.

Pour nous, en tribunes ou depuis la main courante, il conviendra juste de profiter de ces instants si précieux qui enrichissent l’héritage. Apprécier, enfin, ces histoires hors du commun qui transcendent les uns, font déjouer les autres, scellent les destins et forgent des légendes.

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