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Du Camp Nou au Vélodrome

Par Jérémy Fadat
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Publié le Mis à jour
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La saison dernière, le Racing 92 battait Toulon en finale du championnat de France, au Camp Nou de Barcelone. Les deux clubs ont vécu une saison traumatisante, marquée par de nombreuses affaires extra-sportives qui leur ont pollué la vie. Sur le terrain, Franciliens et varois ont rarement brillé ces derniers mois et ont dû s’employer pour être en phases finales. Ce week-end, les deux équipes ont frappé fort.

C’était le 24 juin 2016, aux alentours de 23 h 30, dans les entrailles du Camp Nou de Barcelone… Bernard Laporte faisait ses adieux au peuple toulonnais après cinq ans de service, huit finales et quatre titres. à quelques mètres de lui, Maxime Machenaud, héros malheureux de cet épilogue du Top 14, remerciait ses partenaires d’avoir surmonté son expulsion pour lui offrir le Bouclier de Brennus. Mourad Boudjellal et Jacky Lorenzetti, les meilleurs ennemis du rugby français depuis une dizaine d’années et leurs premières luttes en Pro D2, venaient de livrer l’une de leurs plus grandes batailles devant 80 000 personnes. Depuis ? Une saison cauchemar des deux côtés. Sur la Rade, elle a vu les entraîneurs valser avec Dominguez, Delmas, Meehan, Doorey ou Ford qui ont tour à tour plié bagage. Elle a aussi vu le président vendre le club, puis se raviser, puis se lancer en politique… Dans les Hauts-de-Seine, elle a vu Johan Goosen, meilleur joueur du dernier championnat, se faire la malle. Elle a vu Carter, Rokocoko, Imhoff, Nyanga ou Dulin empêtrés dans des histoires de dopage présumé. Elle a aussi vu le président se lancer dans une fusion avec le Stade français aussi improbable qu’éphémère… Finalement, la seule fois que les clubs ont retrouvé un destin commun, c’est quand Ali Williams et James O’Connor s’offraient un rail de coke sur les Champs-élysées. Et le rugby dans tout ça ? Une succession de faillites et autres désillusions. Vice-champion d’Europe en titre, le Racing 92 était humilié dès les phases de poule en cet exercice 2016-2017. Sur la scène hexagonale, les coéquipiers de Dimitri Szarzewski ne brillaient pas beaucoup plus, arrachant in extremis une sixième place extrêmement flatteuse au vu de leur parcours décevant et chaotique. Pour les Varois, ce n’était guère mieux. Une piteuse défaite à domicile face à Brive, dès la troisième journée, laissait présager le pire. Et si la qualification sur le fil pour les quarts de finale européens, sauvait les apparences, c’était pour mieux se faire balayer à Clermont. Alors franchement, il y avait de quoi croire à la fin de règne et la chute de l’empire, à Toulon et au Racing.

 

Les cadors ne meurent jamais

Reste que, si la route fut longue et tumultueuse du Camp Nou au Vélodrome, les deux géants seront à Marseille le week-end prochain. D’abord parce que les cadors ne meurent jamais, du moins bien plus lentement que les autres. Ensuite car ils possèdent davantage de ressources qu’il n’y paraissait. Pour la troupe de Guilhem Guirado, ce fut le retour aux méthodes qui ont fait leur force. Depuis que Richard Cockerill a été propulsé à la tête du secteur sportif, il n’a eu de cesse de répéter qu’il fallait revenir aux basiques pour gagner en clarté autant qu’en efficacité. Choix payant. Si son RCT n’est assurément pas l’équipe la plus attrayante ou enthousiasmante qui soit, loin de là, elle est désormais diablement pragmatique. Dans le sillage de ses surpuissants Vermeulen, Nonu ou Bastareaud, portée par la science des airs de Kruger, la réussite d’Halfpenny ou les appuis de Tuisova, elle est capable d’imposer la guerre à tous ses adversaires. Comme face à Castres. Moins talentueux que lorsqu’il fut sacré champion d’Europe à trois reprises, l’effectif varois possède néanmoins la vertu du réalisme, ce qui le rend redoutable, surtout quand il s’agit de préparer une demie au cœur de la voisine marseillaise. Pour la bande aux deux « Lolos » (Travers et Labit), le premier éclair est venu de Toulouse quand elle s’est imposée de justesse, il y a un peu plus d’un mois, pour relancer ses chances de barrage. Mais la véritable lumière, celle à même d’ouvrir un chemin royal et de guider sur la voie du triomphe, fut aperçue samedi à Montpellier. Quelle démonstration de force… On pensait les Franciliens moribonds, trop friables pour résister aux assauts héraultais. Nakarawa, Masoe, Carter, Rokocoko et consorts ont été impressionnants. Dominateurs aux quatre coins du terrain. De là à imaginer que de Barcelone à Saint-Denis, Marseille n’est qu’une étape…

 

par Jéremy Fadat

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