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Le retour des rois

Par Nicolas Zanardi
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Publié le Mis à jour
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Ils s’appellent Halfpenny, Nonu, Masoe, Nyanga, Rococoko ou Nakarawa, et ont pour point commun d’avoir plané sur ces matchs de barrage. Comme si les phases finales réveillaient naturellement les instincts des grands champions...

Aux grands joueurs, les grands matchs. L’adage n’est pas nouveau bien sûr. Plutôt usé jusqu’à la corde, comme une rengaine ressortie à chaque période de phases finales… Le problème ? C’est que tant qu’il n’en finira pas de se vérifier, on se verra contraint de le ressortir, comme un marronnier. Et vous avez bien compris que ce ne sera pas pour cette saison, au vu des performances majeures livrées, du côté de Toulon ou de Montpellier, par les stars que demeurent les Halfpenny, Nonu, Rokocoko, Masoe, Nyanga, et on en passe… S’en étonner ? Il faudrait être bien peu connaisseur de ce sport pour feindre la stupéfaction. C’est peut-être dur à entendre pour le commun des mortels, et plus encore pour leurs supporters, mais figurez-vous qu’avant d’être d’extraordinaires joueurs de rugby, ces gars-là demeurent des êtres humains, soumis aux mêmes contraintes mentales que l’ouvrier spécialisé ou le cadre sup’, quand bien même ils pratiquent le plus beau métier du monde, grassement payé qui plus est.

Ces contraintes ? Elles se nomment l’ennui, la lassitude. Des sentiments rien moins que logiques, lorsque l’on compte une centaine de sélections ou deux titres de champion du monde, et que le quotidien du « meilleur championnat du monde » vous envoie disputer dix mois sur douze des rencontres à des horaires indues du côté de Brive, Grenoble, Bayonne, et peu importe où d’ailleurs…

 

Carter et Giteau attendus au Vélodrome

Ce n’est pas qu’ils soient bégueules, attention ! Juste que, pour ces derniers, les matchs de phases finales et leur piment demeurent les seuls vraiment intéressants à jouer. Parce qu’ils sont ceux pourquoi ils se doivent de justifier leurs salaires et, accessoirement, ceux qui font gagner des titres. Ceux pour lesquels, en somme, les vieux lions se réveillent pour retrouver un appétit de jeunes loups. Il suffisait, à ce titre, d’observer le regard pétillant de la vieille légion black du Racing pour s’en convaincre. « Quand on voit le genre de match qu’est encore capable de nous sortir Chris Masoe, à 38 ans, savourait leur entraîneur Laurent Labit. C’est ça, la magie des phases finales… Je pense qu’il n’est pas pressé de nous rejoindre dans le staff et veut encore jouer quelques matchs. Alors il s’en donne les moyens. Quant à Joe Rokocoko, c’est un mystère, mais c’est du régal. Il sortait d’une élongation à l’ischio-jambier et n’avait pas pu s’entraîner pendant quinze jours. Sauf qu’un joueur comme lui, au final, n’a pas besoin d’être sur le terrain pour intégrer les nouvelles combinaisons, les nouveaux systèmes. Il suffit qu’il soit au bord du terrain, qu’il regarde, il absorbe tout comme une éponge. Et quand il entre sur le terrain, il est prêt… » Prêt à faire parler la magie. Alors, quand on songe que l’un des seuls Racingmen à ne pas avoir encore donné sa pleine mesure demeure rien moins que Dan Carter et que, du côté de Toulon, Matt Giteau va tout tenter pour effectuer son retour dans la lumière du Vélodrome, on peut concevoir que certains se préparent à des nuits blanches, du côté de Clermont ou de La Rochelle…

 

par Nicolas Zanardi

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