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Transmission d'héritage

Par midi olympique
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    Transmission d'héritage
Publié le Mis à jour
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L’US Mugronnaise est un porte drapeau du rugby des villages, et elle fait tout pour le rester. 

Dans votre Midi Olympique de lundi dernier, l’illustre dacquois Jean-Louis Bérot confiait à Jacques Verdier ses craintes sur l’avenir de notre discipline. Dans ce département des Landes, non loin de Dax, un club lutte avec succès contre cette sinistrose rampante dans les méandres de notre rugby amateur. À Mugron mesdames et messieurs, la joie illumine terrain (inviolé cette saison) et club house. Et ce n’est pas l’élimination le week-end dernier en seizièmes de finale de Fédérale 3 qui va tempérer l’ambiance au sein de l’USM. En vérité, avec leur budget de 195 000 € et leur expérience de 33 années en Fédérale 2 en 59 ans d’existence, les Mugronnais ont fait d’autres choix, plus sages, plus pertinents, que ceux de l’économie et de la performance à tout prix. Il y a neuf ans, Thierry Comet a pendu les crampons pour s’installer à la présidence aux côtés de Joël Cabannes. Depuis, le club s’est qualifié cinq fois. Cette saison Thierry Comet est seul aux commandes, mais il est aidé dans sa mission par la force incroyable du bénévolat local. Le président est heureux pour son village de 1 500 âmes dont la vie s’articule intensément autour de l’USM. La preuve, la plus grosse dépense du budget est consacrée aux… repas offerts aux joueurs le mercredi, vendredi et dimanche. Un détail en passant, il n’y a pas de diététicien dans la maison rouge et bleue. « Sans les fêtes que nous organisons je tue le club », ironise à peine Thierry Comet. « Nous avons les valeurs d’un club de village, solidarité, combat. Nous sommes toujours restés raisonnables, les joueurs n’ont pas d’argent mais partagent une vie de famille et les dirigeants s’investissent dans un rôle social important. Tout ceci ne s’est pas construit en neuf ans, tous les présidents ont œuvré avant moi et sont ensuite redevenus dirigeants. Nous ne changerions de fonctionnement pour rien au monde. » Cet état d’esprit qui fait la fierté de l’USM, les entraîneurs Jérôme Poulan, Manu Sierra et Ludovic Courtade (qui va quitter le club, il sera remplacé par Frédéric Leloir), n’ont aucun mal à le transmettre.

 

Déjà de futurs Ilhardoy

Dimanche dernier, après douze saisons sous le maillot mugronnais, le capitaine Alex Ilhardoy a tiré sa révérence, à 33 ans. Respect unanime à sa sortie car l’homme, fidèle, est un peu le symbole du club. Si vous en doutez, figurez-vous qu’à sa demande, le jeune papa va intégrer le groupe de dirigeants. Dans quel rôle ? Alex réplique : « Servir les repas, à la buvette, je veux dans un premier temps me rendre utile. Entrer dans le bureau ce n’est pas dans l’immédiat, mais je ne serai jamais très loin du vestiaire. » Car le capitaine exemplaire a été profondément marqué par sa belle aventure : « Mugron est un club particulier qui entretient des valeurs humaines très fortes. Ca ne s’explique pas, on a vraiment envie de tout donner pour ce club. Quand je suis arrivé j’étais le plus jeune et les anciens m’ont inculqué l’esprit maison que j’ai transmis moi-même aux jeunes qui vont maintenant prendre la relève. » Ce mental de fer qui cimente le groupe, Mugron ne le galvaude pas, au contraire, il se transmet saisons après saisons. Comme l’héritage d’un patrimoine. « Deux ou trois jeunes vont être les futurs Ilhardoy », prédit le président. Les Mugronnais n’ont pas, parait-il, l’effectif pour être champions de France, mais entre leurs murs ils cachent d’autres trésors.  

par Gérard Piffeteau

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