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Jelonch : « Cette année est folle ! »

Par Simon Valzer
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    Jelonch : « Cette année est folle ! »
Publié le Mis à jour
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Le troisième ligne de Castres Anthony Jelonch, comblé par sa convocation surprise, s’est envolé avec l’équipe de France, direction l’Afrique du sud. Il revient sur cette saison folle, sa première avec les pros, mais aussi sa première rencontre avec Guy Novès, et la forte amitié qui le lie à Antoine Dupont, partenaire aujourd’hui mais adversaire demain…

Comment et quand avez-vous appris votre sélection en équipe de France ?

Samedi soir, aux alentours de 21 heures. J’étais avec des amis, dans une fête d’un petit village du Gers, juste à côté de chez moi (il vient de Vic-Fezensac, N.D.L.R.). J’ai reçu un coup de téléphone de Christophe Urios. Quand j’ai vu son nom apparaître à cette heure-là, je me suis demandé ce qu’il se passait. Puis il m’a annoncé la bonne nouvelle. Ce qui est drôle, c’est que quand je l’ai annoncé à mes potes, ils ne m’ont pas cru ! Ils croyaient que je leur faisait une blague… En fait, ils savaient que je partais avec les Barbarians, mais ne s’attendaient pas à l’équipe de France. Moi non plus d’ailleurs. Je suis aussitôt rentré chez moi, j’ai préparé mes affaires et j’ai rejoint Antoine Dupont. On a filé à Toulouse, et on a pris l’avion dimanche matin pour Paris.

 

Comment se sont passés les derniers jours ?

J’avais reçu une convocation pour faire la tournée avec les Barbarians. Donc dans ma tête, je partais le 11 juin. Mes vacances ont donc été écourtées, mais je préfère ! C’est une excellente nouvelle. C’est encore plus fort que l’annonce de ma sélection avec les moins de 20 ans. L’équipe de France, c’est le cran au-dessus. Et puis cette année est folle : tout s’est enchaîné très vite. Je viens de vivre ma première année en pro, et j’ai eu la chance de beaucoup jouer avec Castres (22 apparitions et 5 essais au total). Christophe m’a fait confiance, au point de me titulariser pour le barrage. Les Barbarians, c’était déjà magique pour moi. Alors l’équipe de France… c’est encore mieux ! Je n’aurais jamais imaginé vivre une telle semaine. // Avez-vous eu un contact avec le sélectionneur Guy Novès ?// Oui, ce matin. Nous étions côte à côte dans l’avion. J’étais un peu impressionné… mais ce n’est que du bonheur.

 

Quel a été son discours ?

 Il m’a félicité pour ma saison, et m’a dit que cette convocation était méritée. Après, nous avons surtout échangé à propos de ce qu’il avait vu lors du match de barrage à Toulon. Il n’a pas évoqué d’éventuels objectifs, mais nous aurons des entretiens dans la journée avant de prendre l’avion.

 

Quel était votre objectif en début de saison ?

Jouer deux ou trois matchs avec le CO. Profiter des doublons, grappiller la moindre minute, rien de plus. Je n’aurais cru jouer autant. Si on me l’avait annoncé, je ne l’aurais pas cru. Le fait de jouer autant m’a fait prendre conscience que je devais tout donner à chaque match. Même Christophe ne s’attendait pas à cela : en début de saison, il m’avait prévenu : « Ne t’attends pas à jouer énormément. Tu joueras un peu, voilà. » À partir de là, je ne me suis pas pris la tête. J’ai travaillé normalement, mais le fait de m’entraîner toutes les semaines avec les pros m’a permis de franchir un cap, notamment sur les attitudes au contact, la qualité du plaquage et sur la lecture du jeu.

 

Avec Antoine Dupont, Victor Moreaux et Mathieu Babillot, vous avez fait souffler un vent de jeunesse sur le CO cette saison. Comment l’avez-vous vécu ?

En dehors du rugby, on passe tout notre temps ensemble. Alors à l’entraînement on se pousse mutuellement car on veut jouer ensemble le week-end. Les anciens nous ont très bien intégrés, et le collectif a fait le reste. D’ailleurs, Mathieu aurait aussi mérité d’être appelé pour cette tournée, au vu de sa saison.

 

Est-ce que la convocation d’Antoine Dupont lors du dernier Tournoi vous avait mis la puce à l’oreille ?

Pas du tout, car je ne pensais pas à l’équipe de France. J’étais simplement très heureux pour Antoine… D’ailleurs c’est moi qui lui ai annoncé sa sélection. Christophe ne parvenait pas à le joindre, alors il m’a appelé. J’ai réussi à avoir « Toto », il ne me croyait pas. J’étais aussi content que lui, si ce n’est plus !

 

Parlez-nous de votre amitié avec Antoine Dupont…

On se connaît depuis la seconde. Ensuite, j’ai changé de lycée mais on jouait toujours ensemble à Auch. On a d’ailleurs disputé une finale de championnat de France de Crabos contre le Racing, perdue de cinq points. Et voilà trois ans que nous vivons en colocation à Castres. On est un vrai petit couple ! On a des liens très forts, on ne se lâche pas.

 

Êtes-vous peiné par le fait qu’il quitte le CO ?

Oui, cela me fait un peu de peine. Mais c’est son choix et je le respecte. Et puis Toulouse, ce n’est pas si loin de Castres. Les derbys seront sympathiques. On s’appellera la veille des matchs, à l’ancienne ! Le rugby gersois a connu une saison douloureuse avec l’épisode de la rétrogradation du FC Auch. Est-ce une fierté qu’Antoine Dupont et vous soyez appelés en équipe de France ? Bien sûr, nous très touchés par ce qui arrive au club d’Auch. Il reste d’ailleurs un espoir de maintien en Fédérale 1, j’espère que cela passera (lire page 29). Sinon, ce sera triste pour le rugby gersois. Personnellement, je suis fier de cet héritage. Mais Antoine n’est pas un vrai gersois : il habite à côté du Gers, certes, mais dans les Hautes-Pyrénées. Mais bon… sa copine est gersoise et puis il a joué à Auch, alors on va dire qu’il a été adopté ! (rires)

 

Dans quel état d’esprit partirez-vous en Afrique du Sud ?

Je veux tout donner, et ne rien regretter. Je n’ai pas un caractère à me prendre la tête, alors je ne vais pas changer. Je n’ai pas encore réfléchi à un objectif concret. Je vais rapidement m’appliquer à apprendre le système de jeu, les touches… Je ferai mes devoirs du soir !

 

Les Springboks traversent une période délicate, craignez-vous un réveil de leur part ?

Même s’ils ont connu de mauvais résultats, les joueurs sud-africains sont très costauds, puissants. Et puis, l’Afrique du sud reste une grande nation de rugby. Ils peuvent se réveiller, en effet. Ce sera très difficile mais on donnera tout. 

 

Vous avez notamment croisé la route de l’un d’entre eux, Duane Vermeulen en barrage. Racontez nous votre duel avec lui…

Bizarrement on ne s’est pas retrouvé souvent l’un face à l’autre, mais c’est un joueur exceptionnel, qui a un impact immense sur le RCT. Ce n’est pas un hasard s’il est rappelé. Il fait partie des joueurs que j’admire. J’aime jouer contre des joueurs que j’admire : j’ai envie de me comparer à eux. 

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