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L'odyssée de Lavaur

Par midi olympique
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    L'odyssée de Lavaur
Publié le Mis à jour
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Il est de coutume de dire qu’un match de rugby se dispute en trois mi-temps. Si ce week-end, les joueurs de Lavaur (Fédérale 1) ont été éliminés en demi finale du Trophée Jean Prat, par Rouen, ils ont remporté haut la main la troisième mi-temps.

Le coup de sifflet final vient de retentir, Lavaur s’incline 27-22 et voit ses rêves de finale s’envoler.  Mais qu’importe, pour Mathieu Bonello le manager général de Lavaur, la saison est déjà réussie. « Je savais l’objectif validé en ayant atteint les phases finales, alors le reste n’était que du bonus. J’ai un groupe à réaction je n’avais pas de doute sur sa capacité à aller loin. Et puis, comme on dit, l’appétit vient en mangeant. » Une défaite « sans regret » donc, mais avec malgré tout « la déception d’être passé pas loin ». S’ils sont tombés les armes à la main au stade des demi-finales, les joueurs de Lavaur ont su se relever pour fêter leur parcours. Une épopée construite sur un groupe de 22 joueurs amis et unis dans les moments les plus difficiles d’un match, de la première à la troisième mi-temps. Celle de l'ultime rencontre, à Rouen, restera pour longtemps dans les mémoires. Explication.

 

Place à l’imprévu

Comme dans toute fin de match qui se respecte, les joueurs des deux équipes se retrouvent autour d’une bière (ou deux...) pour discuter et refaire la partie, échanger des anecdotes et partager les souvenirs. Et, bien souvent, ces moments de partage sont de formidables parenthèses. Des instants suspendus qui se prolongent parfois jusqu'à tard, comme ce fut le cas en Normandie ce dimanche, à tel point qu’au moment de monter dans le bus, ce dernier n’était plus là. « On a été prévenus qu’il partait... Mais tant pis. On savait qu’on trouverait une solution...» explique l’ancien joueur de Castres. Sous peine de vous décevoir, dans ces lignes il n’y aura aucune trace de la fameuse troisième mi-temps. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, même la plus folle des troisièmes mi-temps. Plus encore à 769km de chez soi ! 

 

Un retour parfaitement « organisé »

Il est des histoires qui ne s’inventent pas, celle-là en fait partie. Le soleil n'est pas encore levé. À 4h15, la trentaine de Vauréens voit la soirée se terminer... sans bus pour rentrer... Bonello raconte : « Tout s’est bien goupillé pour nous. Grâce à la générosité du club de Rouen qui nous a mis un bus à disposition, nous avons pu rejoindre Paris et la gare Montparnasse dans les temps pour embarquer dans le train de 6h30 en direction Toulouse.» Cinq heures et demi plus tard, voilà les aventuriers de retour dans la Ville rose. Sans encombre, ou presque... « Une fois en gare de Toulouse, aucune trace du bus que j’ai réservé pour rentrer sur Lavaur. J’appelle donc le chauffeur qui dit être stationné devant la gare et qu’il nous attend. La soirée a été longue mais tout de même, je suis sûr de moi...je ne vois pas de bus. Alors, le doute s’installe et je demande au chauffeur devant quelle gare il est ! je vous le donne en mille, il nous attendait à Lavaur.» Un petit contre-temps qui n’aura pas eu raison de l’excellent week-end passé par l’ensemble de l’effectif.

 

Un esprit à retrouver

Appelé deux fois pour porter les couleurs des Barbarians (2011, 2012) Mathieu Bonello, champion de France 2013 avec le Castres Olympique, a été marqué par l'état d’esprit « babas ». Cet esprit qui fait le charme et la force du rugby, porté par ses valeurs de convivialité et de partage. «C’est l’imprévu qui crée des moments mémorables» avoue-t-il en regrettant le manque de spontanéité d'une discipline désormais professionnelle. « Il faut que l’on retrouve ce côté humain dans le rugby. Je reste persuadé que c’est par nous, les entraîneurs et les dirigeants, que les valeurs de ce sport continueront à exister ». Une chose est sûre : avec de tels moments, les valeurs du rugby ne sont pas près de disparaître.

 

par Félix Comane

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