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Paul Jedrasiak : « J’ai pris des claques dans la gueule »

Par Marc Duzan
  • Paul Jedrasiak : « J’ai pris des claques dans la gueule »
    Paul Jedrasiak : « J’ai pris des claques dans la gueule »
Publié le Mis à jour
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S’il n’est plus un élément indiscutable du XV majeur clermontois, Paul Jedrasiak aura l’opportunité de montrer qu'il demeure, en l’absence de Vahaamahina et Flip van der Merwe, l’un des meilleurs deuxième ligne du championnat.

À 24 ans et après avoir été vaincu par le Stade français en 2015 et les Saracens en mai dernier, vous disputerez dimanche la troisième finale de votre carrière. Comment l’appréhendez-vous ?

Le stress est monté au fur et à mesure de la semaine, je ne vous le cache pas. Mais il ne me ronge pas outre mesure. L’important, c’est de se concentrer sur nous, notre système défensif et nos lancements de jeu.

 

Avez-vous des rituels ou des superstitions pour apprivoiser ce stress ?

Non. Je suis très catholique. Dans ma préparation d’avant match, ma religion m’aide donc à garder la tête froide. Mais je suis assez discret sur mes pratiques. C’est quelque chose qui m’appartient. Et je ne veux pas étaler mes convictions religieuses dans le vestiaire.

 

On parlait, en préambule, de cette finale perdue face au Stade français en juin 2015. Les images de Canal + avaient ce jour-là dévoilé que vous vous étiez fait charrier par un joueur du Stade français : « Pourquoi tu parles, toi ? T’en as joué combien de finales ? » Ces mots vous avaient-ils déstabilisé ?

Je m’en souviens, oui. J’ai du caractère et sur un terrain, je défends mon maillot, j’aime montrer que je suis là. Mais j’ai du respect pour les anciens. Dans les vestiaires, j’écoute les leaders, je me fais discret. Je suis très militaire dans ma façon d’être.

 

Votre interlocuteur était-il ce jour-là Pascal Papé ?

Je ne sais plus… Sur un terrain de rugby, ces trucs-là font partie du jeu. Les jeunes se font toujours taper sur les doigts.

 

Quelle opinion avez-vous du RCT ?

Le danger serait pour nous de se baser sur la victoire en quarts de finale de Champion’s Cup, début avril (29-9). Depuis, Toulon s’est retrouvé, resserré et n’a plus rien à voir avec l’équipe que nous avions battue ce jour-là. Que dire ? Les Varois se reposent sur une énorme conquête, des individualités hors-norme. Mais quitte à me répéter, il est temps pour l’ASM de se concentrer sur l’ASM.

 

L’ASMCA disputera dimanche soir sa treizième finale de championnat depuis 1936. Elle en a seulement gagné une, en mai 2010. Comment vivez-vous cette situation ?

Il ne faut pas y penser ce week-end, c’est tout. Je préfère juste me dire que dimanche soir, ce sera un gros, un très gros match de rugby.

 

La pression est-elle néanmoins décuplée à Clermont à l’approche d’une finale ?

Forcément. En ville, les gens nous en parlent continuellement et c’est plutôt logique. Mais cette pression au quotidien fait aussi partie de notre job. Il faudra savoir y répondre au Stade de France.

 

Comment vivre avec l’engouement que suscite le rugby à Clermont ?

La passion, on la ressent partout. Au centre commercial, au stade ou même après les entraînements, quand les enfants nous regardent avec des yeux plein d’admiration. Le week-end dernier, à Marseille, nous sommes rentrés dans un stade où toute une tribune était drapée de jaune. Ça fait chaud au cœur. Une telle ferveur transcende. Elle n’inhibe pas.

 

Où étiez-vous le 29 mai 2010, la seule fois où Clermont a soulevé le Bouclier de Brennus ?

J’étais chez moi, à Châteauroux. En fait, je faisais mes valises puisque quelques semaines plus tard, j’allais rentrer au centre de formation clermontois. L’explosion de joie et les larmes de certains joueurs, en fin de match, m’avaient beaucoup marqué. Ils étaient comme libérés. Ce Bouclier avait un sens.

 

Vous n’êtes plus un titulaire indiscutable à Clermont (neuf titularisations en Top 14 cette saison), où Sébastien Vahaamahina, Arthur Iturria et Flip van der Merwe vous ont doublé. Comment le vivez-vous ?

Je me suis cassé la cheville à l’automne dernier, peu avant la tournée de novembre. J’ai alors été freiné dans mon élan, stoppé au plus mauvais moment de la saison. Pendant ce laps de temps, d’autres joueurs se sont révélés, comme Arthur (Ithurria). Je l’ai d’ailleurs félicité pour sa performance contre le Racing, samedi dernier (37-31). Il a été très très fort. […] Après cette blessure à la cheville, j’ai mis un peu de temps à revenir. Mais la vérité, c’est qu’à l’ASM, j’étais juste un jeune qui faisait de bons matchs. Je n’ai jamais été indiscutable. Personne ne l’est, d’ailleurs.

 

Le staff clermontois reconnaît que vous êtes un très bon manieur de ballon mas que vous avez peut-être manqué, par le passé, de détermination sur les taches obscures. Est-ce vrai ?

On m’a reproché des choses, notamment sur mon activité défensive. J’ai dû travailler pour progresser dans ce secteur de jeu et sincèrement, il y a eu du mieux en fin de saison. Certaines critiques étaient justes, d’autres un peu moins vraies. Mais c’est comme ça. J’ai pris des claques dans la gueule et le tout, c’est de se relever.

 

Avec Sébastien Vahaamahina, Arthur Iturria, Sitaleki Timani, Flip van der Merwe et vous-même, l’ASMCA dispose de cinq deuxième ligne internationaux. Avez-vous pensé à quitter l’Auvergne pour vous affranchir de cette concurrence ?

Non. La concurrence, il faut faire avec et aujourd’hui, j’évolue dans un groupe sain et l’un des meilleurs clubs de France, voire d’Europe. Je ne m’enfermerai pas non plus et assumerai les choix. On verra bien ce que l’avenir nous réserve. Mais pour l’instant, je me sens bien en Auvergne.

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