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« Les polémiques ne m’ont pas empêché de dormir »

Par Nicolas Zanardi
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Publié le Mis à jour
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Gravement blessé au genou pendant le Tournoi 2016, Yacouba Camara effectuera son retour en bleu après un an d’absence. Du buzz autour de son transfert à Montpellier à ses sensations actuelles, le Toulousain s’exprime. Sans filtre…

Après plus d’un an sans sélection, vous effectuerez votre grand retour contre les Boks, qui plus est avec un statut de titulaire…

C’était l’objectif de revenir en équipe de France. Depuis mon opération (il a été opéré des ligaments croisés du genou pendant le Tournoi 2016, N.D.L.R.), j’ai toujours eu la volonté de retrouver mon meilleur niveau, mes meilleures sensations, dans cette optique. Mais honnêtement, je ne pensais pas que cela arriverait forcément dès cet été. Je n’ai jamais qu’une dizaine de matchs dans les jambes depuis ma reprise, et même si j’ai eu la chance d’évoluer en Coupe d’Europe avec Toulouse, je n’aurais pas vécu comme un scandale le fait de ne pas avoir été appelé. J’ai eu cette chance, tant mieux.

 

À ce titre, un an après votre opération, quelles sont vos sensations ?

Cela a été un coup d’arrêt, mais ça va, les sensations reviennent. Mon genou gonfle encore un peu lorsque les efforts sont intenses et qu’il y a de lourdes charges de travail, notamment lorsque la pelouse est dure… Comme cela a été le cas cette semaine, en fait ! Mais ça va, cela reste normal. Et le plus important, c’est que cela ne me gêne pas du tout. J’ai essayé de vivre cette absence avec philosophie. On sait aujourd’hui que la blessure fait partie de la vie d’un sportif, que cela doit arriver un jour ou l’autre… C’est arrivé, à moi de revenir.

 

Vous allez quitter le Stade toulousain à l’issue de la saison. Sans regrets ?

J’ai été formé à Bobigny, puis à Massy, avant de passer trois ans au Stade toulousain. C’est la vie… J’en garderai un très bon souvenir, d’abord parce que c’est le Stade qui m’a lancé dans le grand bain. Et surtout parce que j’ai eu la chance de m’entraîner avec la meilleure troisième ligne de France, peut-être du monde, et c’est avant tout cela que j’étais venu chercher. Cela permet de progresser partout. Thierry Dusautoir a toujours un conseil à donner sur la défense, Louis Picamoles quant au jeu au contact, Yannick Nyanga sur l’évitement, Grégory Lamboley sur la touche… C’était la meilleure des écoles.

 

Le bruit fait autour de votre transfert et votre salaire qui a été diffusé publiquement, ont créé un mauvais buzz autour de votre changement de club. Comment avez-vous réussi à le vivre sereinement ?

Les gens que je connais bien savent que je me fiche de tout ce que l’on peut dire pour moi. J’ai un cercle d’amis très proches autour de moi, et seul compte leur avis. Les gens que je ne connais pas peuvent bien dire ce qu’ils veulent, cela me passe au-dessus. Je reste zen et puis voilà. Une tournée m’attend avec les Bleus face aux Boks, puis une nouvelle expérience à Montpellier, c’est tout ce qui m’importe. Toutes les polémiques que cela a créées ne m’empêchent vraiment pas de dormir…

 

Vous êtes né en France d’origine malienne. Ce voyage en Afrique fait-il sens pour vous, comme cela pouvait être le cas chez Thierry Dusautoir ?

Oui, quand même, ce sont mes origines ! Je suis venu ici défendre les couleurs de la France mais c’est toujours un plaisir de voyager sur ce continent où le rugby est très peu populaire. L’Afrique du Sud est une grande nation du rugby, bien sûr, mais elle est la seule. J’espère que ce voyage servira à faire un peu de promotion, et permettre que des gens au Mali ou au Gabon s’intéressent à ce sport s’ils tombent par hasard sur le match à la télévision.

 

Au-delà du rugby, quel regard portez-vous sur ce pays ?

C’est sûr que l’atmosphère est étrange… En France, tout le monde se mélange. Nous restons un pays de métissage de cultures. Alors forcément, quand tu vis en France et tu arrives ici, tu es interpellé. On est quand même mieux chez nous, je pense…

 

Revenons au match. En l’absence de Damien Chouly, vous serez chargé de certaines responsabilités en touche…

(il coupe) C’est en théorie un de mes points forts. Mais heureusement que nous avons des annonceurs principaux qui sont Yoann Maestri et Julien Ledevedec car, un an plus tard, c’était compliqué… Heureusement, il y a d’abord eu ce stage à Granville qui m’a permis de me remettre dans le bain. Depuis notre arrivée en Afrique du Sud, le travail est de meilleure qualité. De toute façon, nous avons un cahier sur lequel tout est noté, qui permet de jeter un coup d’œil dans sa chambre en cas de doute…

 

Avez-vous conscience d’abattre une grosse carte sur cette tournée ? Sachant que des cadres comme Chouly sont absents, que d’autres jeunes comme Cancoriet frappent fort à la porte…

Je sais que je dois être au niveau des absents ou des mecs qui sont là, et même au-dessus. Mon objectif, c’est juste d’apporter un maximum à l’équipe. Je ne veux pas raisonner en individualiste, à celui qui joue pour conserver sa place. Je veux juste donner le meilleur de moi-même pour que l’équipe de France gagne, et rentre au pays avec le sentiment du devoir accompli. Je ne connais pas le niveau actuel des Springboks mais je connais notre équipe et les joueurs qui la composent, c’est pourquoi je suis persuadé que l’on peut se donner l’ambition de gagner les trois tests.

 

Par Nicolas Zanardi

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