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Nadène Lomu : « Jonah était toute ma vie »

Par Marc Duzan
  • Nadène Lomu : « Jonah était toute ma vie »
    Nadène Lomu : « Jonah était toute ma vie »
Publié le Mis à jour
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Presque deux ans après le décès de Jonah Lomu, sa femme, Nadène, revient sur un fabuleux parcours de joueur, de mari et de père.

Vous souvenez-vous du dernier jour de Jonah Lomu ?

Bien sûr. Il avait eu, ce jour-là, des mots que j’avais trouvés bizarres, sur le coup. Ce matin-là, il m’avait regardé en me disant : « Tu es une mère et une épouse incroyable. Merci pour tout, ma chérie. » Quelques heures plus tard, il perdait la vie…

 

Avez-vous surmonté le décès de votre mari ?

Pas encore, non. Je vivais, dormais et travaillais avec Jonah. Nous n’étions jamais séparés. Sa disparition fut donc incroyablement difficile à surmonter. Il était toute ma vie. Sans l’aide de ma famille, je crois même que ne serais pas ici pour vous en parler…

 

Comment vos enfants vivent-ils l’absence ?

Ils ont leurs bons et leurs mauvais jours… Les mauvais jours le sont vraiment, comme vous pouvez l’imaginer. Mais il n’y a pas de tabou à la maison. Nous parlons de Jonah tous les jours. Moi, j’essaie juste de ne pas pleurer devant eux. Même si je n’y parviens pas toujours.

 

Comment leur avez-vous expliqué qu’ils ne reverraient plus leur père ?

Nous sommes des gens très religieux (les Lomu sont mormons). Je leur ai juste dit qu’ils retrouveraient leur père dans une autre vie.

 

Ça marche ?

Pas toujours. Parfois, ils veulent juste un câlin de leur père. Et ça, je ne peux malheureusement le leur offrir.

 

Jonah était-il un papa poule ?

Oui. Mais c’est normal. Très tôt, John Mayhew (le docteur des All Blacks) lui avait fait comprendre qu’il ne pourrait avoir d’enfant. Bon an mal an, on s’était fait à cette idée. Nous avions même pris un chien, c’est vous dire. Puis, comme par miracle, nos deux petits (Brayley a 8 ans, Dhyreille, 6) sont arrivés. Dhyreille est d’ailleurs né à Marseille. Il en est très fier. Il raconte partout qu’il est Français !

 

Quels messages de soutien vous ont-ils le plus marqués ?

Il y en eut tellement… J’ai reçu un message de la reine d’Angleterre, de Kate Middleton et du prince William. Elton John a aussi rendu un superbe hommage à Jonah, lors d’un concert à Wellington. Il adorait le voir jouer.

 

Vos enfants savent-ils ce qu’accomplissait leur père sur un terrain ?

Oui, mais on essaie de ne pas trop se concentrer sur tout ça. À 6 et 8 ans, ce sont déjà deux athlètes. S’ils commencent à imiter leur père, ils vont tout casser à la maison ! Jonah avait aussi nos trois prénoms tatoués sur ses bras. Ils veulent faire la même chose. J’ai beau leur expliquer qu’on ne fait pas de tatouage à 8 ans et que la maîtresse d’école ne serait pas contente, ils ne veulent rien entendre…

 

Avez-vous fait du sport, vous-même ?

Oui, j’ai longtemps fait du tennis. Un jour, j’ai même battu Jonah au squash. Mais on a dû arrêter la partie car des fans sont arrivés au beau milieu de celle-ci : je ne voulais pas qu’ils le voient en difficultés contre moi !

 

Avez-vous gardé des objets appartenant à votre mari ?

Jonah était très généreux. Il a tout donné, si ce n’est des crampons gigantesques avec lesquels jouent parfois les enfants.

 

Aux yeux de votre mari, qui était le nouveau Lomu ?

On lui posait souvent la question. Il répondait toujours : « Le prochain Lomu est à la maison et il dort ! »

 

Étiez-vous admirative de ce qu’il avait réalisé ?

Oui. Surtout lorsque les médecins m’ont appris qu’il n’avait jamais pu jouer à 100 % de ses possibilités.

 

Jamais ?

Non. Dès le départ, la maladie était violente. Il a tout juste approché 60 % de ses capacités réelles, en 1995. C’est extraordinaire, n’est-ce pas ?

 

Comment tenez-vous le coup ?

Je poursuis ce que nous avions entrepris ensemble : une marque de cosmétiques (Nadene Lomu Cosmetics) et une ligne de vêtements de sport portant le nom de Jonah. Si tout va bien, la marque en question sera lancée en Europe avant Noël.

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