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Yoann Maestri : « L’excuse de la fatigue ne tient pas »

Par Nicolas Zanardi
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    Yoann Maestri : « L’excuse de la fatigue ne tient pas »
Publié le Mis à jour
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Après une tournée complètement ratée en Afrique du Sud, Yoann Maestri revient sur la performance des siens sans se chercher d’excuses.

Une fois de plus, le XV de France est apparu dépassé face aux Sud-Africains. Les nombreux ballons perdus constatés lors des trois tests ne relèvent-ils pas, finalement, des difficultés du XV de France face à pareil niveau d’intensité ?

Non, je ne pense pas. Je pense qu’elles sont surtout le reflet d’une différence entre cette équipe sud-africaine et la nôtre en ce moment. Sur les trois matchs qui nous ont apposé, c’est effectivement criant. Je n’ai pas de chiffre en tête, mais je suis persuadé qu’ils ont perdu trois fois moins de ballons que nous. Et c’est essentiellement ce qui fait la différence entre eux et nous.

 

Dans la dimension physique également, le XV de France a souffert. À commencer par celui des ballons portés, particulièrement symbolique sur ce dernier test…

Comme j’ai la tête dedans, je ne sais pas trop ce qui se passe. J’ai en tête des situations où on avance. Une fois on s’effondre sur la ligne, et l’arbitre ne voit pas à la vidéo si l’essai peut être accordé. Et sur l’autre, nous sommes pénalisés. La faute y est peut-être, mais la leur sur l’essai de Paige n’a par contre pas été pénalisée ! Après, il faut bien reconnaître que leur combinaison sur l’essai d’Etzebeth est parfaitement jouée. Nous, on se focalise logiquement sur le point de retombée du ballon, mais eux arrivent à décaler le ballon assez rapidement pour se dégager de notre pression. Sur celle-là, il n’y a rien à dire…

 

Sur cette rencontre, le XV de France n’est jamais parvenu à proposer autre chose que du jeu à une passe, sans vitesse, sans avancée… Pourquoi ?

Il faut rester lucide. Le rugby international, ce n’est pas que d’envoyer la balle à l’aile, au contraire. On l’a encore vu au matin du match, en regardant la rencontre entre la Nouvelle-Zélande et les Lions : attaquer passe d’abord par multiplier les phases de combat pour user la défense et ouvrir des intervalles ou pousser l’adversaire à la faute. Aujourd’hui, sur les cinq ou six premiers temps de jeu, tu tombes souvent sur un mur. C’est pour ça qu’en Europe, des équipes comme le pays de Galles ou l’Irlande arrivent à trouver des solutions, en multipliant des temps de jeu qui ne sont pas forcément spectaculaires. Mais pour y parvenir, il faut conserver le ballon, et générer des sorties de balles rapides en gagnant les duels. C’est ce à quoi nous étions plutôt bien parvenus dans le dernier Tournoi, comme en Angleterre ou face au pays de Galles. Mais c’est aussi ce que nous n’avons pas su faire face aux Springboks.

 

La faute à l’éternel argument de la fatigue de fin de saison ?

L’excuse de la fatigue ne tient pas. Si on vient pour relever le défi, on doit le relever à fond, sinon on ne vient pas. Bien sûr que cette série de tests est un coup de bambou, mais c’est le sport… Les trajectoires ne sont jamais linéaires. À nous de nous relever et de rebondir, en travaillant tout ce qui est nécessaire. Ce ne sera pas facile, bien sûr. En Top 14 ou en Coupe d’Europe, quand tu vis une désillusion pareille, tu peux rebondir dès la semaine suivante, où l’on voit parfois des écarts de comportement considérables. Au niveau international, ce n’est pas la même chose, car la dimension athlétique rentre aussi en ligne de compte. Mais ce n’est pas seulement le fait de courir autour de la piste qui nous permettra de mieux tenir le ballon.

Crédit photo : IconSport

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