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Matthew Ford (Rouen) : « L'objectif minimum sera la qualif'»

Par midi olympique
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    Matthew Ford (Rouen) : « L'objectif minimum sera la qualif'»
Publié le Mis à jour
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Après une saison compliquée qui a vu la relégation d'Auch en division Honneur, le transfuge gersois de Rouen se livre sur le nouveau défi qui l'attend. Néo-international avec l'équipe de France à 7, il dresse égalemment un bilan de la situation du Seven dans l'Hexagone.

Comment abordez vous ce nouveau challenge ?

Ca va être très intéressant ; Rouen est un club qui va découvrir la Fédérale 1 élite cette année, qui monte en puissance, qui ne faisait pas beaucoup de bruit il y a quelques saisons et qui commence de plus en plus à montrer que la Normandie fait jeu égal avec les autres régions, grâce notamment à son titre de champion de France. Personnellement, je suis assez confiant, je me retrouve dans une équipe compétitive, avec un staff qui donne les moyens, autant en terme de joueurs qu'en terme d'infrastructures, avec un nouveau terrain, un club qui a pris son temps et qui a bien structuré tout ce qu'il y avait autour du rugby. A Auch, la situation extra-sportive avait forcément un peu affecté la réalité du terrain même si on est restés très solidaires jusqu'au bout. Cette année, je serais forcément un peu plus serein, vu que le club n'a pas les difficultés connues par Auch l'an dernier. En plus de ça, le groupe reste celui qui fut sacré champions de France, auquel se greffent des recrues de qualité. Avec tout ce que j'ai vu et aperçu à Rouen, il y a de très fortes chances que tout se passe pour le mieux.

 

Quel sera l'objectif de Rouen cette année, en poule Elite ?

Je pense que même si toutes les équipes annoncent de grosses recrues, Rouen peut au moins prétendre à se qualifier. Mais attention au niveau : la Fédérale 1 élite se rapproche beaucoup de la Pro D2. Ce sera compliqué et tous les matches seront difficiles. L'objectif minimum sera de se qualifier. Je pense qu'on a le groupe pour y parvenir. Nous ne sommes pas non plus irréellement optimistes, ce championnat reste nouveau pour beaucoup d'entre nous. J'en suis persuadé, la qualif' est à notre portée.

 

Par quoi va passer cette qualification ?

Il faut faire confiance au staff. Jusque là, avec leur titre de l'an passé, on peut dire que ça leur a plutôt bien réussi. Richard Hill a quand même un CV d'entraîneur assez étoffé, on sait qu'on peut faire confiance au staff, et il mettent tout à disposition en terme d'infrastructures, de suivi médical. On peut vraiment se concentrer sur nos tâches, arriver à jouer ensemble, faire en sorte que la sauce prenne vite et que ça se voit sur le terrain. En tant que joueur, ce qui va être bien, c'est que Richard Hill gère bien son groupe, que ce soit au niveau des performances, de l'état de forme, que des prépas physiques et des blessures. Il est très bon dans le suivi individuel du joueur, il sait cibler les lacunes et les points forts du joueur, et lui conseiller de travailler tel ou tel aspect de son jeu. En deux mots : faire confiance et profiter de ce qu'on nous met à disposition pour travailler.

 

Vous allez retrouver Gabin Villières, également international à 7. Que pensez vous que le 7 puisse apporter au XV ?

Le 7 en lui même est un jeu beaucoup plus rapide, avec plus de duels. Alors quand on passe à XV, avec un jeu beaucoup plus restrictif même si de temps en temps il y a de belles actions, on peut réinvestir des automatismes; mais la réciproque est aussi vraie, notamment dans l'attitude lors des duels. Le rugby 7 est sûrement plus euphorisant pour les joueurs, c'est assez libératoire, surtout quand on en fait qu'une fois de temps en temps. Par rapport au XV il y a beaucoup moins de stratégie, on joue sans trop réfléchir. Personnellement, moi ce qui me plaît à 7, c'est le côté rugby champagne, mais pendant tout un match. Pour des mecs comme Gabin, les ailiers, ça doit être un régal. Je l'ai croisé quand je suis allé à Rouen, je pense qu'il doit prendre énormément de plaisir; il y a des espaces, il peut courir, jouer ses duels, et je pense qu'après au sein du collectif ça apporte un plus, parce qu'en plus du fait de jouer libéré sans trop se poser de questions, on améliore énormément la condition physique.

 

Pensez vous que la Fédérale 1 laisse plus facilement s'exprimer les joueurs de 7 que les autres divisions ?

Oui, je pense que oui, d'une part parce que dans le Top 14, par exemple, les joueurs sont meilleurs, mais surtout les systèmes défensifs sont faits pour neutraliser l'attaque. La différence elle est là, la défense a pris le pas sur l'attaque, alors qu'en fédérale 1, en tout cas pour l'instant, c'est un peu plus équilibré. Sans non plus dire que les défenses de fédérale 1 ne plaquent pas, les systèmes défensifs sont différents, et laissent un peu plus aux joueurs des lignes arrières tout le loisir de créer du jeu. Quand on a des ailiers/arrières qui ont déjà des capacités, en passant par le 7 elles sont amplifiées, et on a tout intérêt à les exprimer. Surtout ici à Rouen, on a la chance d'avoir Richard Hill qui est très favorable à ce genre de jeu, où ça joue beaucoup, et où les joueurs peuvent faire parler ces qualités.

 

Que pensez vous de l'évolution du 7 en France ?

C'est vrai qu'on a senti que ça mettait un peu de temps à décoller, même si depuis quelques années il y a de gros tournois en France avec de gros niveau comme le Hilton; on ne voyait pas forcément les bienfaits ou les apports du 7. En revanche, depuis les JO, le public lambda connaît le 7, voit ce que c'est et y a pris goût. De plus, la Fédération et la plupart des clubs commencent à comprendre que le 7 peut être très bénéfique, notamment pour le jeu d'arrière. Il y a plus de portes ouvertes pour les septistes, ce qui fait que l'équipe de France, en ayant renouvelé le staff, ne ferme pas les portes aux joueurs, notamment ceux issus des tournois de France ou d'Europe. Ils peuvent se permettre de travailler plus en profondeur, avec un groupe élargi, d'installer des rotations. Il y a un vivier de plus en plus grand de joueurs de 7, et surtout de joueurs qui savent y jouer, alors que par le passé je crois qu'il y avait beaucoup de joueurs qui avaient des qualités mais qui étaient pris à 7 sans avoir beaucoup d'expérience. Par exemple, la plupart de ceux qui ont été sélectionnés cet été avaient déjà fait du 7. Donc oui je pense que c'est sur la bonne voie, surtout qu'il y a le 7 masculin et féminin qui commencent à prendre de l'ampleur. Le gros challenge c'est ça, c'est développer ce jeu en se servant de tout les gros tournois, qui sont relevés, pour former des joueurs, pour la plupart de jeunes joueurs qui montent en puissance. Cela permettrait de vraiment penser à l'équipe de France, et là où on aimerait la voir. On est toujours une grande nation à XV, c'est un peu dommage de voir qu'à 7 on est derrière des équipes qui n'existent presque pas à XV. Mais avec le nouvel encadrement qui vient d'arriver, je pense qu'on risque bientôt de voir un changement au niveau des performances et des résultats. 

 

Propos receuillis par Rémy Doutre

(Crédits photo Dépêche du Midi, Nedir Debbiche.)

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