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Faits... d'été

Par Emmanuel Massicard
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Publié le Mis à jour
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Le cauchemar se poursuit. Il nous semblait pourtant que le message avait assez clair après les histoires de viol, de dopage, de bagarre ou de drogue qui ont émaillé la saison dernière. On pensait naïvement que le rugby avait tourné le dos aux faits divers, chassé ses plus féroces démons et, plus encore, tiré les enseignements de ses sinistres débordements. Mais il faut croire que la leçon n’a pas été retenue, du moins comprise. 

Le week-end dernier, deux joueurs parisiens ont dérapé à la sortie d’une boîte de nuit. Ivres et violents au point de terminer en cellule de dégrisement et d’être accusés de « violence volontaire en état d’ébriété » et, pour l’un d’entre eux, « d’agression sexuelle » même si les faits sont contestés. Waisea Nayacalevu et Josaia Raisuqe, deux des jeunes fidjiens du Stade français, seront jugés le 29 novembre. D’ici là, ils sont mis à pied par le club de la Capitale qui se serait bien passé d’une telle publicité.

Pour tout vous dire, nous aussi. Franchement. Si les deux trois-quarts fidjiens bénéficient comme il se doit de la présomption d’innocence, impossible de ne pas déplorer un énième dérapage. L’incartade de trop à nos yeux… Et si le rugby a toujours été habitué aux histoires de troisième mi-temps, s’il a construit sa réputation sur des soirées festives et arrosées, parfois même sur des coups de poing, les choses vont désormais trop loin pour que nous nous cédions à l’indifférence et à la résignation.

Les Français ne sont pas les seuls à déborder, on l’a vu chez les All Blacks ou chez les Anglais. Cette semaine encore, les irlandais Paddy Jackson et Stuart Olding ont été mis en examen dans leur pays pour agression sexuelle. En suivant, leur fédération a annoncé que les joueurs seraient « libérés de leurs engagements » ; autrement dit, ils pourraient ne pas jouer cette saison, en attendant le passage de la justice.

Une telle fermeté pourrait servir d’exemple au rugby français qui a une fâcheuse tendance à fermer les yeux sur ses affaires, se rangeant volontiers derrière la justice pour oublier ses propres principes et l’impérieuse exemplarité à porter au-devant d’une jeunesse qui s’accroche à l’image de notre sport. à tout dire, cela ne saurait durer si les clubs et leurs instances ne veulent pas prendre le risque de voir notre discipline défrayer la chronique et s’offrir une énième opération de contre-publicité.

Il faudra bien, un jour, taper fermement du poing sur la table face à des hommes qui piétinent sans vergogne les valeurs de leur discipline et s’assoient sans aucune forme de respect sur leurs devoirs de simples citoyens. Et ce n’est hélas pas une prime d’éthique supprimée ou une mise à pied décidée qui changera le cours d’une drôle de dérive vers la médiocrité…

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