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Saint-Gaudens: « Casino », président de devoir

Par midi olympique
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    Saint-Gaudens: « Casino », président de devoir
Publié le Mis à jour
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Une fois n'est pas coutume, ce sont les travailleurs de l'ombre qui sont mis en lumière. Du bénévole au supporter en passant par le médecin et les éducateurs ou les dirigeants, ce sont eux qui font vivre les clubs, petites mains discrètes qui abattent un travail monstrueux. Aujourd'hui, retrouvez Laurent Monticiollo, dit « Casino », président du club de Saint Gaudens (Midi-Pyrénées).

L'histoire de la montée en Fédérale 3 de Saint Gaudens, c'est une de celles qui vont bien avec le rugby. C'est une histoire de confiance d'abord, envers le président, Laurent Monticciolo, aux commandes depuis l'année dernière. D'amitié ensuite, parce que ce même président, « Casino » pour les intimes, suait jusqu'à l'an dernier avec ses joueurs sur le pré. D'ambition enfin, car quand Dames Confiance et Amitié sont réunies, on peut se prendre à vouloir briller un peu plus haut.

Priorité aux gamins

L'homme arrive il y a cinq au cœur du Comminges à cause de son travail. À cause ou plutôt grâce à son travail. À l'époque, c'est tout naturellement que le directeur du supermarché auquel il doit son surnom signe à Saint-Go. Juste histoire de s'amuser, de prendre du plaisir sur le terrain, sans penser à rien d'autre qu'au rugby. En parallèle, il inscrit aussi ses enfants à l'école de rugby et devient éducateur : « Quand je suis arrivé, ils cherchaient des éducateurs. Je me suis porté volontaire pour m'occuper de la plus simple des catégories, les U8, où il y a avait mes enfants ». Pendant un an « Casino » jongle entre les entraînements de la une, ceux de ses enfants et son boulot, jusqu'à ce que la présidente de l'école de rugby annonce son départ. Son remplaçant est tout trouvé : « S'occuper des gamins a toujours été une priorité. Pour moi, c'était en plus le moyen de rester en contact eux.Je pouvais en même temps organiser l'école de rugby et m'occuper des enfants ». Il faut que dire que notre bonhomme ne manque pas d'idée. Dès son arrivée, il met en place un système de troc, afin de donner une deuxième vie aux affaires devenues trop petites, et pour rendre la pratique du rugby pour les enfants encore plus abordable. Il inaugure aussi la buvette du mercredi, pour que les parents se retrouvent à la fin de l'entraînement. « J'ai fait ça pendant un an, et je me suis éclaté ».

« Au début, je ne voulais pas »

Alors que Laurent joue déjà en senior depuis deux ans, voilà que le président décide d'arrêter. « Un soir à l'entraînement, les mecs m'ont dit « Laurent, le club doit être géré comme une entreprise, toi tu en gères une, ça serait pas mal que tu prennes le poste... J'ai refusé tout net». Entre son supermarché, sa vie de famille et les entraînements, il est hors de question de se rajouter une charge de travail en plus. Mais à têtu, têtu et demi, et après 4 à 5 moi de travail de sape, aux joueurs viennent se rajouter les dirigeants. « À un moment donné, les dirigeants, Jean Pierre Escoubas, Eric Santos, Hervé Hilaire, Christian Desfontaines, sont venus me voir et m'ont dit qu'ils souhaitaient eux aussi que je sois président. Ils m'ont dit : « si tu es président, on te suit à 150 % » Ils connaissaient ma situation personnelle et professionnelle, et m'ont assuré qu'ils me seconderaient et me déchargeraient du maximum de boulot possible. » Dès lors, appuyé par ses partenaires de vestiaire et avec l'assurance d'avoir tout le soutient nécessaire, « Casino » donne son accord et organise une réunion pour expliquer son projet, établir de nouvelles bases, en toute transparence. « Je n'ai jamais voulu de ce poste. Mais une fois installé, autant jouer le jeu à fond, alors j'ai fait un dossier de 60 pages et présenté un projet club. Le but, c'était de faire grandir Saint Go ; avec nos infrastructures et nos moyens, on ne pouvait pas rester en Honneur. »

Objectif Fédérale

L'année une de l'ère « Casino » porte ses fruits, et même plus encore. « La première année, nous devions juste jouer les phases finales, pour se préparer à jouer la montée la saison d'après. Mais les joueurs m'ont fait comprendre qu'on pouvait faire mieux, jouer la montée dès la première année ». Malgré toute cette bonne volonté et cette ardeur retrouvée, les Saint Gaudinois ne passent pas les quarts en championnat Midi-Pyrénées. « On perd au tir-au-but contre Montesquieu. Les joueurs m'avaient laissé entendre qu'on pouvait le faire, et à ce moment là on a manqué le coche. Quelque part je me suis senti trahi, parce que j'avais mis tout ce qu'il fallait ; malgré les critiques que j'ai pu essuyer, si on a perdu c'est parce que sur le terrain on avais pas mis les ingrédients qu'il fallait ». Plutôt que de se couper de ses joueurs et avant tout amis, Laurent va au devant d'eux. Il leur explique la, situation, son sentiment sur cet échec, et leur donne un ultimatum. « Je suis allé les trouver, et j'ai rendu les clés du club-house au capitaine de la Une, Manu Coumes. Je leur ai dit que je ne les reprendrais qu'une fois qu'ils auraient atteint l'objectif qu'on s'était donné ». Et l'affect à fait son office. Les bleu et blanc ont fait leur bonhomme de chemin en championnat de France, jusqu'à se hisser suffisamment haut pour pouvoir célébrer, à la fin du match, non seulement la victoire mais la montée en Fédérale 3. « Maintenant on en rigole, mais pour la, petite anecdote, Manu avait refusé de me rendre les clés », s'amuse le président. Entre déceptions et explosions de joie, le panel d'émotions est large, si bien qu'il est impossible de savoir combien de temps « Casino » continuera à piloter saint Gaudens. Mais ce mordu de rugby, qui vit encore les match comme un joueur, avec la même pression, la même intensité, tient à rassurer tout le monde en rigolant : « Ce n'est pas la peine d'insister je ne reprendrais pas la licence, même pour faire la touche  ». À n'en pas douter, à Saint Gaudens le rugby a de beaux jours devant lui...

Par Rémy Doutre

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