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Patricia Carricaburu, la victoire en chantant

Par Jérôme Prévot
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    Patricia Carricaburu, la victoire en chantant
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Patricia Carricaburu, la basque de Lons chante pour son plaisir dans un groupe, dans les après match aussi bien sûr.

Ce poste de pilier droit n’en finit pas de nous fasciner, surtout quand il est occupé par une femme. « Ah bon ? Ça vous impressionne ? Moi j’aime bien me sentir avec les deux épaules imbriquées, c’est une sensation qui me plaît. Vous me trouvez un peu grande ? Oui, c’est sûr avec mon mètre 76, j’ai dû apprendre à travailler en souplesse. C’est Paul Dollier qui m’a appris la technique du poste. » Patricia Carricaburu joue depuis cinq ans à Lons, dans la banlieue de Pau, mais elle a découvert le rugby un peu plus loin dans le département, à Menditte près de Mauléon. Un club qui se flatte d’être le plus petit de France, au sens où il représente une ville de moins de 200 habitants : « Je suis venue au rugby pour suivre des copines qui venaient de créer cette section. Je suis d’abord venue pour le côté festif, puis ça m’a plu et Lons m’a contacté. Mais je reconnais que je suis arrivée très tard au rugby. J’avais 20 ans, j’en ai 28 aujourd’hui. Je me dis que j’aurais dû peut-être commencer avant. Je le regrette vraiment en fait quand je pense à tout ce que j’aurais pu vivre en plus. » Elle cite les moments forts qui ont jalonné sa carrière, la montée en Fédérale 2 avec Menditte, son premier match en Top 10 avec Lons, ses débuts en équipe de France en 2015 à Montauban, sa victoire dans le Tournoi en 2016. « J’ai beaucoup souffert physiquement car à me débuts, j’étais beaucoup bien plus lourde qu’aujourd’hui. J’ai dû vraiment travailler mon endurance. » Elle a aussi appris à se muscler le dos et les cervicales pour acquérir le profil et la stature qui l’ont envoyée en Irlande. Elle ne craint pas particulièrement telle ou telle adversaire, forte ou retorse. « Je préfère me concentrer sur moi-même. Je cherche à m’imposer. Vaut mieux toujours s’imposer dans la vie, non ? »

Bonne vivante

Huit ans après ses débuts, elle n’a toujours pas quitté sa Soule natale puisqu’elle travaille comme secrétaire-comptable dans un garage de Mauléon. Elle est même conseillère municipale dans son village natal d’Aussurucq. D’ailleurs le français n’est pas sa langue maternelle, elle a débuté dans la vie comme bascophone, la langue que ses parents lui parlaient à la maison. Son sourire, son franc-parler, son accent caractéristique (ses fameux « r » raclés) dénotent une bonne vivante, avide de rigolades avec ses copines pour décompresser, et surtout de chants pour entraîner tout le monde derrière elle comme quand le pack enclenche une poussée décisive. Le chant fait partie de ses hobbies : « Oui, je fais partie d’un groupe. Dans mon village, il y a une association de chant et de danse traditionnelle. Avec mes copines d’enfance, nous continuons la tradition, nous sommes quatre. Je concilie ça sans problème avec le rugby. » Le groupe s’appelle Bedatse Lilak et elle y fait parfois de belles échappées en solo, dignes des percées les plus pures de ses coéquipières de la ligne de trois-quarts. Fait-elle profiter ses coéquipières de son organe vocal ? « Oui, dans les après-matchs je chante. Mais ce ne sont pas les mêmes chansons, elles sont en français et très rythmées. Paillardes vous dites ? »

 

Crédit photo:  Isabelle Picarel

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