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La guerre ouverte Goze - Laporte

Par Marc Duzan
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Depuis dix mois, les querelles opposant le patron fédéral Bernard Laporte à son homologue de la Ligue Paul Goze ont plongé le rugby français dans un état de stress permanent.

Bernard Laporte n’a finalement jamais oublié que Paul Goze, même s’il ne se risqua jamais à l’avouer publiquement, soutenait Pierre Camou lors des dernières élections fédérales. Sans être proches, Camou et Goze se toléraient et, d’aussi loin que l’on se souvienne, le Basque n’avait jamais appelé à une dissolution pure et simple comme le fit Laporte avant son élection de la structure dirigée depuis 2012 par l’ancien patron de l’Usap. Au sujet des prémices de la brouille, on rappellera aussi que le candidat Laporte, via son compte Twitter, avait salué la très large réélection de Paul Goze en 2016 via ces mots-là : « Bravo à Paul Ali Bongoze ! » Depuis que Bernie est arrivé au pouvoir en décembre 2016, les querelles entre lui, la Ligue et son patron se sont multipliées. On en recense pas moins d’une dizaine en neuf mois. L’ancien manager de Toulon, qui convoite le trésor de la LNR (135 millions d’euros) à des fins politiques et souhaiterait intégrer « la vieille » (c’est ainsi que l’appelait Camou) au giron fédéral en 2020, est d’abord monté au front concernant le match du dimanche. Lui qui voulait sacraliser cette tranche horaire et la dédier au rugby amateur est parvenu à faire plier la Ligue et repousser les rencontres dominicales de Top 14 à 17 heures, poussant même la LNR à payer un écran télé à chacun des 1895 clubs du territoire (pour un coût de 3 millions d’euros). À peine était réglée cette historiette que Bernard Laporte et son bras droit Serge Simon annonçaient vouloir mettre en place des contrats dits fédéraux, dénomination brutale qui avait alors fait bondir les présidents de clubs, employeurs de l’immense majorité des internationaux français. Après des semaines de lutte et plusieurs avenants ajoutés à la convention déjà en place, Bernie gagnait finalement du terrain sur la mise à libération des Bleus.

Un tournant, la fusion parisienne 

Mais c’est véritablement lors du dernier feuilleton de la fusion/absorption parisienne que les rapports entre le boss de la FFR et les caciques de la Ligue se sont détériorés. Furieux que Thomas Savare et Jacky Lorenzetti (deux membres influents du comité directeur de la LNR) n’aient pas prévenu les instances fédérales de leur volonté de rapprocher Stade français et Racing 92, Bernard Laporte et son bras droit Serge Simon multiplièrent alors les réunions pour faire capoter le projet, lequel avait le soutien total de la Ligue. Le 22 mars dernier, au terme des rebondissements de la plus folle semaine de l’histoire du rugby français, les dirigeants fédéraux révoquaient même la décision de leurs homologues de l’avenue de Villiers concernant le report d’un match entre Montpellier et le Racing (la LNR estimait alors que les joueurs du Racing, sans avoir appelé à la grève, avaient eux aussi été perturbés par l’annonce). C’est finalement le Conseil d’Etat qui mettait tout le monde d’accord, donnant raison à la LNR au sujet du report. Jouée et gagnée par le MHR, cette rencontre de la 21e journée du Top 14 était finalement émaillée de divers incidents (banderoles insultantes vis-à-vis du Racing et Paul Goze). Dans la foulée, la Ligue condamnait le MHR à une suspension de stade ainsi qu’une forte amende (70 000 euros). Quelques semaines plus tard, la décision était pourtant retoquée et largement revue à la baisse par la commission d’appel de la Fédé. À ce sujet, le Journal du Dimanche nous apprenait la semaine dernière que des pressions fédérales avaient été exercées sur des membres de ladite commission afin qu’ils intercèdent en faveur du MHR de Mohed Altrad…

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