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France féminine : Statu quo ou promesse ?

Par Jérôme Prévot
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    France féminine : Statu quo ou promesse ?
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Les Françaises ont assuré la médaille de bronze contre des Américaines très combatives. En rugby pur, les Bleues étaient clairement au dessus. Sauront-elles un jour franchir le dernier cap ?

La France n’a pas avancé, mais n’a pas reculé non plus. Comme il y a trois ans, les Bleues ont fini avec du bronze autour du cou. Sur un plan plus subjectif, elles finissent avec un label de jeu « champagne », un rugby spectaculaire et endiablé (peut-être parfois à l’excès) vécu par le staff comme la seule clé de l’excellence et du progrès. C’est déjà une satisfaction, l’avenir nous dira si nous avons vécu à Belfast un statu quo où la promesse de lendemains qui chantent.

On n’oubliera pas de rappeler que l’ultime succès face aux États-Unis s’est aussi appuyé sur une mêlée nettement dominatrice et sur un essai sur un « tout droit » de Gaëlle Mignot à 20 mètres de la ligne, symbole de la rage de la capitaine. Cette équipe ne venait pas de nulle part. Mais elle a su garder son rang en se dépêtrant du piège des Américaines ambitieuses et très combatives « Elles nous ont causés pas mal de problèmes dans les rucks, c’est leur force », confiait Olivier Lièvremont. « Oui, je les ai trouvées très pugnaces et très agressives aussi bien dans les rucks que dans les contacts, on savait que c’était des compétitrices hors pair. Mais de notre côté, nous avons su jouer simple, vite et fort comme le voulaient les coaches », confiait la si sympathique Julie Annery, flanker poids plume. « Je vis ce succès comme le meilleur moment de la Coupe du monde, car il est lié à une forme de soulagement après avoir été frustrées et vexées On peut enfin souffler. Mais cette compétition était du bonheur pour moi. » Les Américaines ont fait leur possible pour freiner les enchaînements français et pour imposer leurs offensives puissantes, leur détermination leur a même assuré vingt premières minutes de domination auxquelles, il manqua juste une petite touche de vivacité et de fluidité. La trois-quarts centre rouquine Alev Kelter fut remarquable par sa pugnacité, y compris dans sa manière de plaquer à retardement. « Elle n’a pas fait le voyage pour rien », aurait souligné un commentateur décédé en 2012. Dans d’autres circonstances, elle aurait pu se faire châtier, mais cette transfuge du hockey qui n’avait jamais joué au rugby avant l’âge de 22 ans a bien mérité de sa patrie. Mais en rugby pur, le savoir-faire des Françaises a encore prévalu, on ne marque pas cinq essais, dont quatre sur des séquences longues, par l’opération du Saint-Esprit.

Le regret Ménager

Les « nouvelles » de 2017 Montserrat Amédée et Caroline Drouin ont justifié la confiance des entraîneurs dans leur désir d’accélérer toujours plus le jeu. Ils ont aussi su se servir des flankers Marjorie Mayans et Julie Annery capables maintenir les momentums à chaque prise de balle, bien plus que leurs vis à vis américaines par exemple. « Les coachs nous demandent de nous placer de part et d’autres du terrain aussi bien sur les séquences offensives que défensives, les rapides doivent occuper les extérieurs pour aider les trois-quarts », poursuit Annery. Lenaïg Corson fut aussi souvent sollicitée sur les extérieurs, pour placer ses fameuses chevauchées, elle y a gagné un essai en bout de ligne et le titre de « joueuse du match », emblématique de son mondial si réussi. En voyant la France asseoir sa supériorité on ne pouvait pas se poser une question : mais que se serait-il passé si Romane Ménager avait pu jouer contre les Anglaises en demie ? Impossible de ne pas se poser la question au vu de la prestation de la grande blonde lilloise contre les Américaines. Quel punch… Quelle dureté au contact, ballon en mains ou en défense. Elle a plané sur cette petite finale à une ou deux asses oubliées près. Vivra-t-elle un jour une finale mondiale ?

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