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Amélie Seure : l’autre française du mondial

Par Jérôme Prévot
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    Amélie Seure : l’autre française du mondial
Publié le Mis à jour
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Originaire de grenoble, elle a défendu les couleurs de Hong Kong lors du dernier mondial féminin. Elle est totalement professionnelle depuis quatre ans. Une rareté pour une française.

À la Coupe du monde de rugby, les Françaises n’étaient pas toutes sous le maillot bleu frappé du coq. Il y avait aussi une « frenchie », c’est son surnom dans les rangs de Hong Kong, un « pays monde » a priori car plusieurs de ses joueuses étaient d’origine occidentale. C’est le privilège de l’ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997 seulement. Dans une poule qui comprenait la Nouvelle-Zélande et le Canada, il fallait s’accrocher pour les petites asiatiques qui jouaient la première Coupe du monde de leur histoire et accepter de subir des rafales d’essais.

Au poste de troisième ligne, Amélie Seure, 34 ans, a vaillamment défendu les couleurs de sa patrie d’adoption : «…depuis douze ans. Au départ j’étais handballeuse dans la région de Grenoble. Mais quand je suis arrivé à Hong Kong, le hand ball n’était pas très développé alors au bout de deux ans, j’ai changé de sport. Avec la règle des trois ans, j’ai fini par intégrer l’équipe nationale. » C’était en 2008, ce qui fait d’Amélie l’une des plus anciennes joueuses internationales françaises en activité, mais aussi la première à avoir signé un contrat professionnel à plein temps.

Amélie Seure ne se doutait pas que sa vie basculerait à ce point quand elle a atterri pour la première fois dans la cité portuaire, véritable fourmilière à ciel ouvert avec ses sept millions d’habitants. « Avec le retour du rugby aux Jeux Olympiques et le retour du Hong Kong Sevens, des moyens ont été trouvés. J’ai eu la chance de me voir proposer un contrat à plein temps à VII et j’ai donc mis ma vie professionnelle entre parenthèses. »

Une formation d’ingénieur

Oui, car Amélie est d’abord venue en Extrême Orient pour finir sa formation d’ingénieur en génie industriel : « Je travaillais dans une petite entreprise qui fabrique des harnais de sécurité pour le bâtiment. » Dire qu’au départ, elle était venue pour quatre mois…

Mais sa tonicité et sa puissance physique lui ont permis de sortir du lot dès ses premiers matchs, dans un pays où les gabarits sont plutôt légers et très vifs, même si la sélection présente au Mondial comptait aussi trois Canadiennes et trois Américaines. « C’est l’un des charmes de Hong Kong, des gens d’origine très diverse s’y côtoient. Mais sur le terrain, nous parlons anglais. Car personnellement, je ne parle pas le Cantonnais. »

Depuis quatre ans, Amélie écume donc le circuit international de rugby à VII mais elle a vite été réquisitionnée par les quinzistes, une discipline de plus en plus vivace à Hong Kong. « Le programme à XV s’est vraiment développé depuis deux ans. Nous nous sommes qualifiées pour la Coupe du monde à l’issue d’un Tournoi où nous avons quand même devancé les Fidjiennes. Nous avons de plus en plus de contacts avec des équipes non asiatiques. Sur le plan de notre championnat, nous sommes passées d’une seule division à trois. Les filles découvrent le rugby dans les collèges et les lycées. Mais toutes les filles qui sont ici en Irlande ne viennent pas du VII. Nous ne sommes que six ou sept dans ce cas. Beaucoup de filles sont des quinzistes semi-professionnelles. »

Les Hong Kongaises ont donc souffert sur les contacts des grosses écuries, elles ont pris 121 points face aux Black Ferns et 98 face aux Canadiennes. Mais elles ont su mettre en place quelques séquences offensives de qualité, avec des combinaisons en première main parfois de toute beauté. Elles ont même clairement résisté aux Galloises en poule, défaite 39 à 15 en marquant deux essais. Ses scores fleuves défavorables, Amélie et les Hongkongaises ne les ont pas vécues comme des traumatismes, mais comme les nécessaires expériences d’une équipe de pionnières.

 

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