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Montpellier comme d'habitude

Par midi olympique
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    Montpellier comme d'habitude
Publié le Mis à jour
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Cinquième victoire à domicile pour le MHR qui conserve son invincibilité dans son antre en Top 14 et conforte sa seconde place au classement. Un triomphe sans grande saveur tellement salvateur.

Une histoire sans fin. Nemani Nadolo s’élève sur l’Altrad Stadium, bouscule tout les Clermontois, emportés sur son passage, pour marquer un doublé. Et porte ainsi son incroyable nombre d’essais marqués cette saison, en seulement neuf matchs (toutes compétitions confondues) à… Quatorze ! Dans son sillage, François Steyn, élu homme du match, voit lui aussi double (quatre essais) et permet aux Héraultais de s’imposer dans leur antre. Grâce aussi, à une réalisation sur maul. Comme d’habitude ! Le MHR confirme donc qu’il s’est bien relevé de son entrée ratée sur la scène européenne (deux défaites au Leinster et face à Exeter), en décrochant son second succès consécutif après Pau. Et pourtant, à l’image de leur triomphe dans le Béarn, les Cistes se sont faits très peur et ont affiché ce même rugby restrictif sans saveur. Là où la classe « biberon » de Clermont, a développé un jeu de mouvement tellement plaisant. À chacun ses armes.

Force mentale d’exception

Malgré ses quatorze absents, Montpellier a une nouvelle fois prouvé que sa profondeur de banc était sa meilleure arme cette année : « On avait plein de blessés et c’est donc parfois difficile pour les mecs qui rentrent dans l’équipe. Mais chez nous, ce n’est pas le cas. Car nous avons un niveau homogène et surtout, un excellent état d’esprit », note Wiaan Liebenberg. Son pack, privé de ses habituelles locomotives (Camara, Picamoles, B. Du Plessis), a rivalisé et voire même dominé son homologue auvergnat dans le défi physique. Sa touche, n’a perdu qu’une de ses munitions et a volé un ballon à ses adversaires. Là où sa mêlée, emmenée par un Johannes Jonker présent en France depuis une semaine mais déjà intégré, a souvent été mise sur le reculoir mais jamais emportée. Glanant même deux pénalités pour une seule faute concédée. Dans l’adversité, le groupe héraultais se révèle homogène et très soudé : « On a été dominé en première mi-temps et on a ensuite retourné le match. […] Je retiens le caractère et la force mentale du groupe. Malgré dix points de retard, on a su rester calme et concentré, pour trouver un moyen d’arracher la victoire. On marque aussi un essai à quatorze », résume Vern Cotter. Soudés les Cistes, à l’image de cette action héroïque à l’heure de jeu. Le tournant du match. Acculés sur leur ligne d’en-but, ils plient sans ne jamais rompre. Les vagues jaunes déferlent tour à tour, mais le mur de l’Hérault ne se fissure pas. Mieux encore, Bleu et Blanc ne sont pas pénalisés et récupèrent un ballon de turnover.

Défense fantôme sur les extérieurs.

Une solidarité défensive qu’ils retrouvent systématiquement quand ils sont au bord du gouffre. Les trois cartons jaunes reçus (un seul jusqu’alors et un rouge), parfois sévères, pour des erreurs individuelles, n’ont pas fait exploser le collectif. Ils l’ont au contraire resserré. Montpellier a donc besoin d’être poussé dans les cordes pour afficher son visage de guerrier. Une mauvaise habitude qui lui permet pour l’instant d’assurer l’essentiel. À l’inverse, les hommes de Vern Cotter ont malheureusement affiché leurs traditionnelles limites, rédhibitoires au Leinster ou face à Exeter, qui tôt ou tard, seront fatales en championnat. L’opération « portes ouvertes » sur les extérieurs en défense est en effet prolongée d’une semaine. Nadolo, aspiré par le ballon, tente systématiquement l’interception ou ne défend tout simplement pas sur son aile. Et les plaquages ratés sur les premiers impacts sont encore beaucoup trop nombreux. À l’inverse des lancements de jeu audacieux que le MHR, trop frileux, ne tentent que trop rarement ou gâchent, par un grand nombre d’en-avants. La faute aussi, à un Aaron Cruden dans un jour sans. Revenu de blessure, peut-être trop tôt, l’All Black est directement impliqué sur les trois essais encaissés par son équipe. Et n’a pas pesé offensivement, hormis sur son coup de pied gagnant pour François Steyn. Insuffisant pour un joueur de son talent, qui n’a pas non plus été efficace dans son jeu au pied de déplacement et de pression. À l’instar d’Immelman et de Paillaugue. Une faiblesse héraultaise, dont la seule référence au pied réside dans son succès face à Brive. Montpellier ne séduit donc toujours pas, mais gagne encore grâce à sa puissance, ses individualités hors-normes ou sa force mentale sans limite. Et comme d’habitude, c’est suffisant. Mais jusqu’à quand ?

Par Julien LOUIS

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