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La perfection parisienne, puis le néant

Par Arnaud Beurdeley
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    La perfection parisienne, puis le néant
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Malgré un début de match flirtant avec la perfection, le Stade français s'est écroulé, le coaching n’ayant rien apporté...

Le Stade français souffre-t-il de schizophrénie ? Force est de s’interroger après la performance des Parisiens à Brive.Durant les quarante premières minutes, les joueurs de Greg Cooper ont montré leur visage le plus pragmatique. Mais pas le moins séduisant. En témoignent les deux essais de quasiment cent mètres inscrits durant ce laps de temps. Deux petits chefs-d’œuvre d’intelligence et d’audace. Le premier est né d’une touche jouée rapidement par Djibril Camara dans ses propres 22 mètres, le second d’un ballon volé dans l’alignement et vite écarté pour profiter de la désorganisation adverse. Action, réaction, les soutiens ont été prompts, la vitesse au rendez-vous. Du grand art conjugué à la précision chirurgicale du jeu au pied d’occupation de Morné Steyn. Durant toute la première période, l’international sud-africain s’est mué en golfeur, jouant des coups d’approchesmillimétrés, comme aux plus belles heures de sa carrière. Peu après la demi-heure de jeu, le Stade français, dont l’organisation défensive avec des montées agressives sur les extérieurs a sacrément contrarié les Brivistes, menait largement (3-14). En toute logique. Et puis ? Le néant. Extinction des feux. Le Stade français a alors dévoilé sa face la plus sombre. L’essai inscrit juste avant la pause par le CAB aurait dû alerter. Raté. Les Parisiens ont prêté le flanc au miracle briviste. « On a joué à l’envers en deuxième mi-temps, a reconnu avec beaucoup de lucidité Julien Arias. On a trop joué au pied et rendu trop de ballons. » Un jeu au pied devenu soudainement moins précis, plus aléatoire. Les fautes de mains se sont alors multipliées. Mais le plus grave n’est pas là. Le manager sportif Greg Cooper et ses adjoints avaient composé un banc des remplaçants expérimenté censé apporter une plus-value en fin de rencontre. Encore une fois raté. Des exemples ? À peine entré en jeu, Rémi Bonfils peinait à régler la mire sur ses lancers en touche. Il balançait notamment un ballon en fond d’alignement directement dans les mains des Corréziens, avant de se blesser de nouveau au genou. La nouvelle recrue, l’international argentin Ramiro Herrera se faisait secouer en mêlé : ballon perdu, essai briviste en une seule passe (63e). Et que dire du pilier gauche tongien Fisi’Ihoï, à la vélocité remarquée, qui oubliait de jouer un surnombre décisif (73e). Fâcheux.

Plisson, coaching raté

Mais le comble du coaching raté revient à Jules Plisson. L’international aurait pu être le héros de la rencontre et se goinfrer de confiance avant de partir défier les Blacks dans dix jours à Lyon. Au lieu de ça, il risque de broyer du noir, en ressassant ce drop contré (80e), la faute à trop de lenteur, qui aurait offert un deuxième succès à l’extérieur de la saison pour son équipe. Déjà un peu plus tôt, il avait réussi à se faire contrer sur un renvoi aux 22 mètres… Plisson pourra aussi regretter son manque de précision dans le tir au but. D’abord, à l’instant de convertir une pénalité largement dans ses cordes (20-14, 71e). Puis, sur cette transformation après l’essai de Cerqueira qui, une fois de plus, aurait donné la victoire à son équipe (20-19, 78e). Parce que le pire dans cette histoire, c’est que le Stade français s’était tout de même donné les moyens de l’emporter sur le fil. Las, Plisson a fait preuve, à l’image de son équipe durant cette deuxième mi-temps, de fébrilité et d’un manque cruel de constance. Et Robert Mohr, le directeur sportif, de s’interroger : « Il faut absolument que l’on cherche à comprendre pourquoi nous nous montrons aussi fébriles. » Se poser la question, c’est bien. Mais y répondre commence à devenir vraiment urgent.

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