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Bernard Laporte : le combattant des campagnes

Par Pierre-Laurent Gou
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    Bernard Laporte : le combattant des campagnes
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Deux élections soit disant impossibles à gagner remportées en moins de 12 mois. Et à chaque fois sur un score fleuve ! 52,56 % le 3 décembre 2016 pour la présidence de la FFR, face pourtant à deux poids lourds du monde fédéral, Pierre Camou et Alain Doucet. 24 voix contre 15 à l’Afrique du Sud pour l’obtention du Mondial 2023. Bernard Laporte a démontré qu’il était aussi un animal politique redoutable.

Il a appris de son passage au gouvernement (2007-2009) les recettes pour emporter un électorat derrière lui. Même quand les choses semblent mal amorcées. « C’est dans la bagarre qu’il est le meilleur. Plus il y en a, mieux c’est pour lui », nous avouera ce jeudi matin Serge Simon. Et cette fois-ci, il a été « comblé ». Retard à l’allumage sur le dossier, campagne de presse sur ses liens étroits avec Altrad, soupçons de favoritisme, tensions avec la LNR à tous les étages, jusqu’à cette recommandation surprenante de World Rugby en faveur de l’Afrique du Sud. Les obstacles n’ont pas manqué. D’autres auraient renoncé, se seraient retirés. « Je suis en première ligne », clamait-il encore dans ces colonnes ce lundi. Et il aime ça, l’adversité. Les voix pour France 2023, il est allé les chercher une par une, comme pour la Fédération. Il avait fait maintes fois le tour de France en voiture durant ses 18 mois de campagne, il effectuera avec son compère Claude Atcher « quatre tours du monde en neuf mois ». Se rendant partout, même dans des pays que ses adversaires négligeront comme la Mongolie, la Colombie, la Géorgie ou l’Indonésie. Des pays qui paraissent ne pas peser sur l’échiquier de la planète ovale, comme lorsqu’il avait sillonné la Bretagne, l’Est ou le Nord de la France pour prendre la FFR en allant à la rencontre des petits clubs. En direct, en tête à tête, il n’a pas son pareil pour vous convaincre, vous emmener.

L'Humain d'abord

D’abord parce qu’il place toujours l’humain au centre de toutes ses relations. « C’est une chance d’avoir un patron XXL à la tête de la Fédération, un mec qui ne doute jamais », témoigne, admiratif, Serge Simon. Et c’est peut-être l’un des plus gros atouts de Laporte. Il est toujours prêt pour battre campagne, même en terrain hostile. Jamais rassasié. Ces derniers jours, quand ses lieutenants évoquaient pour lui un repos du guerrier bien mérité, il leur rétorquait : « Il y a les élections du 9 décembres relatives aux Ligues régionales à gagner. Les Ligues doivent être les clefs de voûte de nos réformes pour le monde amateur. Pas question de perdre ! » Le voilà donc reparti. Un combat chasse l’autre. Après cette nouvelle campagne magistrale, on se disait que le cliché qui fait d’Agustin Pichot, le Napoléon du rugby n’est pas si fondé. Le vrai est tout simplement français.

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