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Par midi olympique
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Publié le Mis à jour
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Le Néo-Zélandais Tony Ensor a impulsé des grands mouvements gagnants. Le Stade français a réussi à endiguer sa série de défaites en se montrant très offensif dans le sillage de son arrière. 

On ne sait plus vraiment à quel saint se vouer pour apprécier les sorties des Parisiens dans ce que leur démarche collective dégage de comportements ambivalents. Leur début de match indiquait qu’ils avaient dépassé complètement les errements européens qui avaient provoqué ces deux défaites intolérables. Se faire cueillir dès l’entame de la partie par un essai sans génie des Oyomen, impulsé dernière un maul qui les avait mis méchamment sur le reculoir, ce pouvait être le signe d’une rechute. Ils sont restés maîtres de leurs nerfs, dans cette circonstance possiblement dérangeante, en produisant une réaction pleine d’à-propos. Mais alors qu’ils avaient pris le match complètement à leur compte en seconde période, c’est le moment qu’ils ont choisi pour baisser la garde de façon inattendue. En l’espace de seulement quinze minutes, les joueurs de Greg Cooper ont bien failli passer de la situation d’un succès bonifié à celle d’une défaite de la dernière seconde. Comment laisser Ma’afu rallumer chez les siens l’étincelle d’un espoir par le fait d’une action individuelle qui a fait passer quatre de leurs défenseurs pour des pantins secoués par sa hargne ? Cette erreur qui a enclenché cette fin de match crispante, ce manque de détermination qui avait déjà provoqué une désillusion à Brive, a tellement contrasté avec la belle énergie déployée pendant les cinquante premières minutes de jeu.

Le remplaçant de Bonneval

Le Stade français n’a pas mieux maîtrisé son sujet qu’Oyonnax. Les deux équipes ont rivalisé dans un concert de petites inexactitudes techniques, provoquant une difficulté à impulser des actions vraiment tranchantes. Mais une belle foi a porté leur volonté commune d’insister, de lancer du jeu coûte que coûte, et dans cette partie débridée à dix essais, les Parisiens montrèrent une aptitude plus affirmée d’exploiter les petites brèches ouvertes ici ou là. Un homme a éclairci ce flou offensif : Tony Ensor. Si l’arrière néo-zélandais était arrivé sur la pointe des pieds à l’intersaison, il commence à se faire une place au chaud dans l’effectif. Un indice de sa cote grimpante : il avait conservé le poste d’arrière malgré le retour aux affaires de Djibril Camara. « Je crois qu’on a vu ce que Tony pouvait nous apporter », a commenté son entraîneur, Greg Cooper, qui est à l’origine de sa venue en France. Les deux hommes sont originaires d’Otago. Tony Ensor végétait un peu en Nouvelle Zélande. Ses incursions dans le squad de l’équipe nationale de rugby à VII n’avaient pas abouti à son intronisation définitive. Il sortait aussi de deux commotions cérébrales. Cooper lui offrant son voyage à Paris, le Néo-Zélandais de 26 ans avait débarqué pour se changer les idées. Il a crevé l’écran hier.

Si ses deux essais inscrits en seulement neuf minutes de match ont effacé le déficit de point initial, il s’est surtout distingué par la justesse permanente de ses interventions dans la ligne. Toutes les actions dangereuses du Stade français ont été initiées par l’une de ses accélérations dans un intervalle. Justesse de placement, justesse de sa lecture du jeu, capacité d’accélération dans le bon timing et sens affirmé du défi par l’incertitude de ses intentions : tout y est passé. Dans le lot de ses fulgurances, on a vu ce débordement extérieur sur Dug Codjo quand tout semblait indiquer à l’ailier d’Oyonnax qu’il fallait l’attendre à son intérieur. Si l’arbitre de touche n’avait pas sifflé son passage imaginaire derrière la ligne, Marvin O Connor aurait inscrit l’essai qu’il lui avait offert. « On cherchait quelqu’un pour remplacer Hugo Bonneval, et je pensais que Tony pouvait remplir ce rôle. Il est en train de le faire, ce n’est pas une surprise pour moi », a renchéri Cooper.

Le Stade français s’est donc sorti la tête de l’eau en déployant son jeu sans douter de ses capacités malgré les scories, et malgré le nombre important de ses absents, en s’arrimant à un coéquipier en pleine extension. Cet état de fraîcheur mental est une bonne chose. « La fin de match est anecdotique de mon point de vue. Je suis content, point barre. Pour moi bien sûr, et pour l’équipe, qui se montre courageuse en toutes circonstances », a apprécié Laurent Sempéré, qui a produit son retour à la compétition aprés 7 mois d’absence. Avec Jonathan Dany, Alexandre Flanquart devrait aussi réintégrer l’équipe pour le prochain voyage à Agen. Ce qui permettrait au staff de ne pas placer le talonneur Greg Burden sur le banc en qualité de troisième ligne remplaçant, comme ce fut le cas hier. Dans ce week-end de succès étriqué et malhabile, il y avait quelques raisons de voir la vie un peu en rose.

Par Guillaume Cyprien

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