Abonnés

Penaud, problème générationnel

Par Léo Faure
  • Penaud, problème générationnel
    Penaud, problème générationnel
Publié le Mis à jour
Partager :

Vent de fraîcheur du XV de France en juin dernier, en Afrique du sud, le jeune Clermontois n’a cette fois débuté que face au Japon. Une situation qui lui a déplu. Et il l’a fait savoir.

Damian Penaud est un garçon talentueux. Immensément talentueux, même. « Un sacré athlète », dit de lui Franck Azéma. « Vous le prenez pour une joueur fin et qui brille surtout par sa vitesse. Mais je peux vous assurer qu’il est costaud. À l’impact, il fait mal. » On ne doute pas de tout cela. Mais il y a un « mais ». Un gros « mais », même, dans le sport le plus collectif qui soit : Damian Penaud a une approche franchement individuelle de son métier. Son comportement a parfois agacé, durant ces trois semaines passées à Marcoussis. De ses coéquipiers jusqu’à ses entraîneurs. Annoncé sur le banc des remplaçants pour le premier test-match face aux All Blacks, pour lui préférer Geoffrey Doumayrou, le Clermontois n’a que peu goûté cette situation, lui qui avait fini la tournée de juin en titulaire. Et quand Penaud n’apprécie pas son sort, il ne le cache pas vraiment. En dilettante à l’entraînement lors des deux premières semaines, il s’est peu investi dans la vie du groupe. « C’est parfois difficile d’avoir de la proximité avec lui », confie un de ses coéquipiers. « La principale chose qui l’intéresse, c’est lui-même. »

Tout l’avenir pour rectifier le tir

À la manière d’un Belleau, qui a lui aussi surpris ses coéquipiers par sa distance et son assurance, Penaud est issu d’une génération de jeunes joueurs stars avant-même leurs débuts en professionnel. Le problème n’est pas nouveau. À Clermont, il fallu une bonne année pour le solutionner. Et c’est Aurélien Rougerie, fort d’une légitimité intouchable, qui s’y est collé. « J’ai aussi été comme lui, un jeune branleur. Si les anciens ne sont pas là pour recadrer les jeunes, alors, à quoi servons-nous ? », assume l’idole clermontoise, qui ne cache pas avoir été parfois dur avec Penaud. « J’ai été dur, même très dur. Je persiste et je signe. Quand il ne foutait pas un pied devant l’autre à l’entraînement, je lui disais de prendre son sac et de dégager. Je lui suis rentré dedans, parfois fort, je ne l’ai pas lâché parce qu’il devait comprendre que le rugby professionnel est un monde dur. Qu’un plus jeune que lui arrivera bientôt, peut-être plus talentueux et que s’il ne travaille pas deux fois plus, il va disparaître. » Penaud avait compris le message, au milieu de l’hiver dernier. « Je lui en ai parfois voulu. Aujourd’hui, je comprends qu’Aurélien faisait ça pour mon bien », confiait-il en juin dernier. Depuis, il est devenu champion de France et international, un statut figé par le « groupe France » des joueurs protégés par la convention. Mais il semble en avoir oublié qu’il n’en est qu’à ses débuts. Une chance, pour lui : à seulement 21 ans, il a tout l’avenir devant lui pour rectifier le tir.

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?