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À quoi bon copier les autres ?

Par Simon Valzer
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    À quoi bon copier les autres ?
Publié le Mis à jour
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La question qui se pose, aujourd’hui, est celle-ci : comment le XV de France doit-il jouer ?

Quel type de jeu doit-il choisir ? Et surtout, quelle est son identité de jeu ? Loin de nous l’idée de plaider en faveur d’un retour à un jeu austère, ou même de verser dans l’extrême opposé en militant pour que ce XV de France aille encore plus loin dans un jeu large-large qui sied tant à d’autres sélections. Ne soyons pas naïfs : avec l’avènement de l’analyse vidéo, chaque nation, chaque équipe se surveille, s’épie, se copie. Rien de mal à cela, c’est même devenu l’une des règles de notre jeu. L’important, c’est de construire un jeu cohérent, bâti sur ce qui fait la force même d’une nation, ses points forts historiques. Autrefois, les Français se sentaient à l’aise dans le fameux French Flair, un jeu en lecture riche de passes et d’improbables contre-attaque. Soit. Mais depuis une décennie on a le sentiment que la France n’est plus une nation qui dicte son propre jeu, mais qu’elle copie, au gré des modes, les autres nations.

Dernièrement, le XV de France a adopté un jeu résolument tourné vers le mouvement, pour suivre le train du rugby mondial. Le problème ? C’est qu’il manque cruellement de confiance, et que les mains de ses joueurs tremblent dès qu’il faut faire une passe. Alors négocier un quatre contre trois face à une défense inversée, n’en parlons pas. Mais le problème ne date pas d’hier. Souvenez-vous: en 2007, en 2011, l’on faisait l’apologie du physico-physique. Partout, à tous les postes, il fallait des golgoths, des décathloniens. Cela n’est pas si vieux que cela: Bernard Le Roux placé en position de flanker côté ouvert, cela vous rappelle quelque chose ? Puis, une fois que l’on a compris que l’on ne quantifiait pas l’apport d’un rugbyman à ses stats de développé-couché où au nombre de «tâches» qu’il effectue sur le terrain, on a changé le fusil d’épaule, et fait de Kévin Gourdon le nouveau prototype du numéro 7 du rugby français, ou Gabriel Lacroix le possible successeur de Christophe Dominici. Ce n’est pas là le choix qui est criticable mais plutôt ce brutal changement de philosophie. Quelle est la cohérence dans tout cela ? Les sélectionneurs se succèdent, et à chaque fois, ils balancent aux ordures tout ce qui a été fait avant eux. Faut-il rappeler qu’en Nouvelle-Zélande, c’est l’adjoint du sélectionneur qui lui succède, prolongeant et enrichissant ainsi le travail déjà effectué ?

L’exemple de l’Afrique du sud

On connaît l’exemple d’une nation à qui l’on a imposé un jeu avec lequel elle n’est pas spécialement à l’aise : L’Afrique du Sud. Au sortir de la Coupe du monde où, en dépit de l’échec historique face au Japon, les Boks avaient tout de même atteint les demi-finales et poussé dans leurs retranchements les Néo-zélandais futurs champions du monde en pratiquant un jeu dur, direct, sans fioriture, le néo-sélectionneur Allister Coetzee avait voulu révolutionner le jeu sud-africain. Résultat ? Il travaille encore dessus. Et les Springboks viennent de vivre deux saisons pour le moins chaotiques, avec quelques belles réussites (notamment face aux Bleus) mais aussi de nombreuses raclées historiques, comme ce cinglant 57-0 encaissé contre la Nouvelle-Zélande en septembre, ou encore ce 38-3 en novembre contre l’Irlande. Pourtant, on ne peut pas dire que le groupe sud-africain manque de joueurs de dimension mondiale. Alors qu’il semblerait que ce soit bien le cas de notre pauvre équipe de France…

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