Montpellier champion d’automne

Le pire, c’est que le MHR ne joue pas vraiment bien. En tout cas, pas comme on est en droit de l’attendre d’une équipe qui empile les internationaux de premier plan. C’est un avis général. C’est aussi l’avis de Vern Cotter qui, s’il admet des améliorations, concède aussi que son équipe est encore loin du compte. « Je vois beaucoup de choses intéressantes. Dans les comportements collectifs mais aussi l’investissement de mes mecs, à l’entraînement. Nous sommes sur le bon chemin, mais nous sommes encore loin d’être arrivés ». Mais la force de frappe héraultaise est telle, cette saison, que des prestations « correctes » suffisent à en faire le champion d‘automne.

Nadolo, Ngandebe et Nagusa

Ce titre honorifique, qui ne s’inscrit sur aucun palmarès mais sur lequel l’entraîneur néo-zélandais pourra capitaliser de la confiance, est tout de même frappé du sceau d’une évolution notable. L’an dernier, comme celle qui précédait, le meilleur marqueur montpelliérain se nommait « groupé-pénétrant ». C’était la patte Jake White, minimaliste à l’extrême, souvent efficace, toujours frustrante. Cette année, le phénomène Nadolo a déjà inscrit 15 essais (en 12 matchs), N’gandebe fait ses premiers miracles et « Jim » Nagusa a inscrit un triplé, ce samedi face à Lyon. Trois ailiers, comme un message : si Montpellier n’est pas encore la montagne impossible à gravir qu’on annonce, il a déjà fait sensiblement fait évoluer son profil de jeu. Plutôt, il a multiplié ses possibilités stratégiques. Toujours aussi redoutables et denses devant, les Héraultais sont désormais capables de varier les formes de jeu, servis par la technique hors-norme de leurs individualités. Où s’arrêteront-ils ? Aucun doute : ils n’ont pas envie de s’arrêter à un titre de champion d‘automne. Le jour où ils s’énerveront, planquez-vous tous.