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Baisser de rideau

Par Jacques Verdier
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Publié le Mis à jour
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Trente-sept ans.

Trente-sept années passées à voir des matchs, à les commenter parfois, à poursuivre au plus près de l’enfance, de cette passion d’enfance, la vie du rugby, ses bonheurs, ses poisons, ses chimères. Trente-sept années dévolues à noircir du papier et à transformer cet acte frivole en acte public. Trente-sept années à côtoyer des hommes, à les aimer souvent, à tenter de percer derrière une attitude, la saveur d’un geste, la part d’humanité qui est en eux. Est-ce assez loufoque ?

Et puis, imbriquée, inséparable, la passion du journalisme m’a tenu en éveil, que traduisent, peut-être, les années données à la direction du journal, à essayer – oh, très modeste tout cela – de le rendre le plus cohérent, le plus informatif, le plus exhaustif possible. Bataille gagnée ? Perdue ? Qui saurait le dire.

De la nouvelle formule de 1998, qui vit apparaître la page technique, les cris et chuchotements, le dossier de tête, la page internationale, à la création de rugbyrama.fr, à la naissance du « Vert », le journal du vendredi, à celle d’Une année de rugby, de Midol.fr, des éditions, combien de réunions, de conférences de rédaction, de Comex, de Codir, de conflits inhérents à toute vie de groupe, de scoops, d’erreurs, de bonheurs partagés ?

Un constat, pourtant : pas un jour je ne me suis ennuyé ! Et ce formidable privilège, je le dois naturellement à Jean-Michel Baylet, notre président, sans qui rien n’aurait pu se faire, comme à l’ensemble du groupe de La Dépêche et à cette magnifique rédaction que j’ai eu la chance de pouvoir accompagner, guider parfois, apprécier toujours.

J’ai beau lever l’œil par surprise, les déceptions sont mineures, ou je ne les vois plus. J’ai dû froisser des hommes, me montrer injuste et je n’en suis pas fier. Il arrive que la passion emporte tout, que la subjectivité, parfois, nous aveugle. Qu’il me soit beaucoup pardonné. Mais comme j’ai aimé ce métier, ce journal, ce milieu et plus que tout, peut-être, ce jeu de rugby qui me fit plus d’émotions que si j’avais mille ans…

À l’heure de passer la main, de me tourner vers d’autres occupations, rien ne me réjouit néanmoins comme de savoir le journal – par quoi il faut entendre le bihebdomadaire, mais aussi nos sites, notre magazine, nos hors-séries - en de bonnes mains. La rédaction, sous l’égide d’Emmanuel Massicard est « bien en place » comme on le dit d’une attaque ou d’une défense. Elle est composée de jeunes journalistes formidables auxquels vont toute ma considération et ma fidélité. Et le pôle rugby (l’Events, la régie publicitaire, la diffusion) ne cesse de progresser sous le commandement de Xavier Spender. Les choses ont-elles tellement changé depuis mes débuts sous l’ère de Raymond Sautet, puis d’Henri Gatineau, d’André Raynal, d’Henri Nayrou, que je salue avec affection et remercie à proportion des conseils qu’ils m’ont prodigués ? Je ne le jurerais pas.

Ce journal, votre journal n’eut de cesse, à travers les âges, de rester ce qu’il a toujours souhaité être : le plus informatif, le plus complet possible entre rugby amateur et rugby professionnel, le mieux balancé entre infos, commentaires et analyses. Et s’il a su épouser son temps, se développer vers le numérique, il n’a jamais cessé d’espérer vous placer, lecteurs, en première ligne. On peut toujours mieux faire, évidemment. Mais votre fidélité est gage d’espérances et je me réjouis de ces 6,2 % de lecteurs supplémentaires enregistrés lors de cette dernière année de 2017.

On se retrouvera bien sûr. Mais la suite appartient à d’autres et c’est très bien comme ça. Alors à tous, lecteurs, qu’une minute d’égarement, comme disait Blondin, a mis dans le cas d’avoir à me lire, mais à vous aussi, joueurs, entraîneurs, présidents, journalistes, que j’ai eu le bonheur de croiser et d’apprécier, un immense merci pour ces très bons moments ! Et très bonne année 2018.

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