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Marcus Smith : Le nouveau kid des quins

Par Simon Valzer
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    Marcus Smith : Le nouveau kid des quins
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Il n’a que 18 ans et se trouve déjà être l’ouvreur titulaire des harlequins. Malgré son âge et son gabarit frêle, Marcus smith brille avec les pros, au point d’être convoqué pour la deuxième fois par le sélectionneur anglais eddie Jones…

Cela vous a peut-être échappé mais celui qui conduit le jeu de l’une des plus prestigieuses équipes du championnat anglais, les Harlequins, n’est autre qu’un gamin de… 18 ans. Son nom ? Marcus Villalba Smith. Né le 14 février 1999 à Manille d’un père anglais et d’une mère philippine, Smith est devenu, en affrontant les London Irish avec le numéro 10 des Quins dans le dos le 2 septembre dernier, le deuxième plus jeune joueur à débuter en Premiership, derrière un certain George Ford. Ce jour-là, il avait 18 ans et 200 jours, et il profitait de la blessure de l’ex-Montpelliérain Demetri Catrakilis. Son manager, John Kingston ne prenait pourtant pas là un risque majeur. Pourquoi ? Parce qu’il connaissait déjà la valeur de ce gosse qui débuta le rugby à l’âge de 7 ans à Singapour avant de décrocher une bourse pour étudier et jouer au rugby sous les couleurs du Brighton College.

Avant la réception de Northampton samedi dernier, le nouvel enfant terrible du rugby anglais comptait déjà 14 apparitions avec les Quins dont… 13 comme titulaire. Et non content d’avoir pris les rênes du jeu de l’équipe des Londoniens, il a aussi pris sur ses frêles épaules la responsabilité des tirs au but. Mais ne vous inquiétez pas pour lui… avec 94 points inscrits, le gamin pointe déjà à la deuxième place des meilleurs réalisateurs de Premiership. Devant George Ford, cette fois.

Care : « Il se comporte en patron »

Pour son troisième match pro, il avait terrassé les Wasps qui étaient pourtant invaincus à domicile depuis 22 rencontres. Élu homme du match, Smith avait brillé de mille feux et suscité l’admiration de ses partenaires même les plus chevronnés d’entre eux, à commencer par son partenaire de la charnière Danny Care, qui ne compte pas moins de 72 sélections avec la Rose : « Les données GPS indiquaient qu’il a couru près de 10 kilomètres sur ce match. Je ne me souviens pas avoir déjà vu quelqu’un courir autant en seulement 80 minutes. Il est plein d’énergie, ne demande qu’à apprendre et il est bien plus mature que son âge. J’ai hâte de voir à quel niveau il arrivera. »

Ce jour-là, Smith a fait preuve d’un courage sans faille pour tenter de barrer la route aux colosses des Wasps qui se sont fait un plaisir d’aller agresser sa zone. Les Launchbury, Hughes, Johnson s’en sont donné à cœur joie. Mais malgré son gabarit d’ado (1,75 m ; 82 kg), Smith ne s’est jamais effacé : « Regardez ce gosse, il n’a que 18 ans et il affronte des monstres de 30-35 ans qui déboulent dans sa zone, s’exclamait Danny Care. En dehors du terrain, il ne dit pas un mot. Mais dès que l’on rentre sur la pelouse, il se comporte en patron. C’est exactement ça que l’on attend d’un ouvreur. » Si son gabarit est plutôt un handicap quand il s’agit d’arrêter des bus lancés sur lui à pleine vitesse, il est en revanche un atout redoutable en attaque, où il foudroie ses adversaires de ses cadrages débordements rageurs. Les images de ses prestations scolaires avec Brighton sont édifiantes, tant Smith paraissait seul sur le terrain, déchirant allègrement les maigres rideaux défensifs qui se trouvaient sur son chemin. Même s’il doit aujourd’hui faire évoluer son jeu sous peine d’être puni par un plaquage dévastateur de Courtney Lawes, ce sens inné de l’attaque plaît beaucoup à Eddie Jones qui l’a convoqué vendredi dernier à participer à son deuxième stage de préparation avec le XV d’Angleterre : « Ce qui me plaît chez lui, c’est qu’il sent le jeu : il le comprend et il sait ce qu’il va faire. Personne ne décide pour lui et même s’il lui reste des secteurs dans lesquels il doit progresser, il a un sens du jeu qui me fait penser qu’il a de bonnes chances pour devenir un grand ouvreur. » Rien que ça.

Couvé par Eddie Jones

Vous l’aurez compris, l’ascension de ce gosse est vertigineuse. Elle est telle que l’on ne peut, à l’heure actuelle, la comparer avec celle de son pendant français, le Toulousain Romain Ntamack, puisque ce dernier n’a pas encore autant prouvé chez les pros. Quoi qu’il en soit, les réussites de ces deux joueurs sont fragiles, et Eddie Jones le sait mieux que personne : « Nous devons gérer Marcus car les jeunes joueurs sont comme des fleurs, ils sont délicats. Il faut leur donner de l’eau et du soleil si l’on veut qu’elles poussent. Mais si on leur en donne trop et qu’elles poussent trop vite, leurs fondations ne seront pas assez solides. Il faut donc être patient, et les faire grandir petit à petit jusqu’à ce qu’elles soient prêtes. » Celui qui avait déjà décelé en 2003 le potentiel d’un certain Matt Giteau évite toutefois de verser dans l’admiration béate : « Attention, je ne peux pas encore vous dire s’il est suffisamment bon. Tout ce que je sais, c’est que nous avons l’opportunité de le découvrir. » À la fois couvé en club par l’ex-All Black Nick Evans devenu entraîneur des trois-quarts après neuf années en tant que joueur des Harlequins et en sélection par Eddie Jones qui n’a pas son pareil pour tirer la quintessence de chaque individu, on parierait volontiers que ce gamin des Philippines devrait très bientôt refaire parler de lui.

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