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Le grand échiquier

Par Emmanuel Massicard
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À l’heure des vœux et de la rentrée des classes, c’est un vaste embouteillage qui s’annonce ce lundi au CNR, où les principales têtes d’affiche du Top 14 seront réunies au chevet des Bleus, autour de Jacques Brunel.

L’affaire ne manque pas de sel et encore moins d’intérêt, mais cette union sacrée autoproclamée est une première qui ne dupera personne.

Il s’agit là, en fait, d’une vaste opération de communication censée réchauffer les cœurs du rugby français malmenés par une sinistre fin d’année 2017, pour laisser supposer à la révolution tant espérée…

Mais, à bien y regarder et au risque de vous décevoir, le grand soir attendra. La montagne devrait une nouvelle fois accoucher d’une souris alors que le XV de France est suspendu dans le vide à moins de quatre semaines d’accueillir l’Irlande en ouverture du Tournoi. Après les conclusions du fameux audit mené courant décembre par Serge Simon -dont personne n’a encore vu la couleur au point que l’on se demande s’il existe vraiment !- le concile du 8 janvier 2018 pourrait tout juste constituer le deuxième étage d’une fusée n’ayant pas d’autre but que de tenter de justifier la faute grave supposée de Guy Novès, en donnant à croire que l’ancien sélectionneur et ses adjoints vivaient coupés des clubs. Bien voyons…

La ficelle est trop grosse et il y a fort à parier que les techniciens présents autour de Brunel ne tomberont pas dans le panneau. Pourtant, ils prêteront logiquement une oreille attentive au message du nouveau patron des Bleus qui tentera de faire cohabiter l’intérêt supérieur du rugby français avec leur réalité quotidienne.

Si le projet fédéral semble avoir été bricolé dans l’urgence, le gratin de nos entraîneurs ne pourra rester insensible aux douces sirènes tricolores même si quatre d’entre eux (Azéma, Collazo, Mignoni et Galthié) ont refusé la main tendue par Bernard Laporte pour devenir des pigistes de luxe, installés sur des sièges éjectables.

En cassant le jeu tricolore, le président de la FFR a brusquement redistribué l’ensemble des cartes qui étaient jusqu’ici réunies autour du sélectionneur. Au point de faire naître de farouches vocations et tout autant de louables ambitions chez les techniciens, à l’exception notable de Patrice Collazo qui semble ferme sur ses intentions. Pour les autres, la cause est loin d’avoir été entendue et, même s’ils ne l’avoueront pas forcément, tous regarderont avec un intérêt certain l’évolution du chantier tricolore.

Reste à savoir quel sort sera réservé aux pigistes de l’aube (Bruno, Bonnaire et Elissalde) selon les résultats du XV de France dans le Tournoi 2018 ; reste à comprendre quelles opportunités verront le jour dans les semaines suivantes en vue de la tournée d’été qui mènera les Bleus en Nouvelle-Zélande et, plus tard, pour les test-matchs de novembre ; reste, enfin et surtout, à apprécier les évolutions qui pourront être apportées au dispositif décrété par Laporte.

Autant d’éclairages qui viendront avec le temps et qui, d’ici là, imposeront un drôle de jeu de chaises musicales sur le grand échiquier tricolore. Il faudra prendre les bonnes places, au bon moment... à l’heure des vœux, personne ne saurait véritablement être dupe !

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